Après la série d’allocutions sur la Messe, le Pape en ce temps pascal a commencé une autre série sur le baptême. Lors de sa deuxième allocution, le Pape envisage le baptême comme signe de la foi chrétienne. C’est pourquoi nous devons constamment redécouvrir ce sacrement sans lequel les autres seraient invalidés. Le baptême a une si grande importance que chaque année, lors de la veillée pascale, nous en renouvelons après la bénédiction de l’eau les promesses. Et chaque dimanche, jour du Seigneur et commémoraison de la Résurrection de Jésus, le prêtre asperge l’assemblée avec l’eau bénite, pour rappeler que par le baptême nous avons été plongés dans la mort de Jésus et que nous ressusciterons avec lui.
Ce qu’est la grâce baptismale
La grande grâce baptismale, c’est de nous rendre fils adoptifs de Dieu, en détruisant en nous le péché originel. Les écrits de saint Paul le font comprendre, même si l’on ne comprendra vraiment qu’au Ciel, ce qu’a réalisé en nous le baptême. Par la pensée et la prière, nous devons sans cesse revenir à cet instant insigne, quand pour la première fois, nous avons reçu en nous la grâce, que nous sommes devenus un Temple de l’Esprit Saint et un cénacle de la Sainte Trinité. Aussi le Pape demande souvent à ceux qu’il accueille s’ils connaissent le jour de leur baptême. Il le fait encore lors de cette audience.
Dans le rite d’accueil, le candidat est appelé par son prénom : il sort de l’anonymat. Il faut insister sur l’importance de ce prénom. Hélas, la mode pousse de plus en plus à donner des prénoms qui n’ont rien à voir avec le christianisme. C’est ignorer que le nom ici est signe de l’identité de la personne (ou plus précisément le prénom, nous dépendons ici de l’usage des juifs qui ne connaît pas le patronyme ; à la place on disait : un tel fils de…).
Le nom touche donc le sens de la personne, et au-delà, la mission que la Providence a confiée à chacun. Dans la Bible, c’est le sens des changements de nom : Abram devient Abraham, Jacob s’appellera Israël, Simon est nommé Pierre, etc.
C’est Dieu qui appelle
On comprend alors la grande dévotion à cultiver pour son saint Patron, celui que l’on a choisi, ou celui qui nous ait été donné par nos parents. Par là on peut voir que dès le baptême, chaque personne a sa vocation particulière. Selon l’expression suggestive du Pape, Dieu ne fait jamais du « copier-coller ». Oui, il s’agit d’une vocation personnelle : dans le cadre de l’Alliance entre Dieu créateur et rédempteur et l’homme, la vie humaine est une succession d’appels et de réponses. Il faut d’ailleurs se souvenir que c’est toujours Dieu qui appelle, Dieu qui nous a aimés le premier, alors que nous « étions fils de la colère ». À chaque réponse positive de la créature, Dieu continue à prononcer notre nom, jusqu’au jour où nous recevrons le nom nouveau, en entrant dans la gloire éternelle. Il faudrait que les parents y pensent bien avant de choisir le prénom de leurs enfants.
Que demandez-vous ?
Au baptême, le prêtre pose une question initiale : Que demandez-vous ? La réponse, à première vue, peut paraître inattendue. Elle n’en est pas moins très profonde : la foi ! Celle-ci est un don entièrement gratuit de Dieu qui se reçoit et ne s’achète pas. Et c’est un don à demander sans cesse, comme le père de l’épileptique dans l’Évangile : « Je crois Seigneur, mais augmentez mon peu de foi ». Comme le dit fort bien le rituel du baptême des petits enfants : le baptême est le sacrement de la foi : c’est par elle que les hommes illuminés par la grâce répondent à l’Évangile du Christ. Le Pape insiste ensuite longuement sur le signe de la Croix, prix de notre salut. Marie l’a appris souvent dans ses apparitions à bien le faire, demandons-lui de nous apprendre à bien faire le signe de la croix.