Le 9 mai, solennité de l’Ascension, le pape François a publié la bulle d’indiction du Jubilé 2025, intitulée Spes non confundit. Le dossier du n° 1799 de L’Homme Nouveau était consacré au thème de ce jubilé : « Pèlerins d’espérance ».
2025 verra, si la Providence le permet, le jubilé ordinaire, ou année sainte, du quart de siècle. La première année sainte date de 1300, sous Boniface VIII. À l’occasion de la fin du siècle, une importante arrivée de pèlerins se constatait à Rome. Si on leur demandait le motif de leur voyage, ils répondaient que les papes avaient coutume d’accorder tous les cent ans une grande indulgence, que l’on gagnait par la visite répétée des églises de Rome.
Boniface VIII ordonna de faire des recherches dans les archives pontificales pour vérifier le bien-fondé de cette assertion. On ne retrouva rien, mais on voulut expliquer cette carence, soit par une négligence des scribes de l’époque, soit par les luttes intestines qui avaient troublé Rome et auraient occasionné la perte de certaines archives. Sans pousser plus avant les investigations, Boniface VIII, après avoir pris l’avis des cardinaux, publia le 22 février (fête de la chaire de saint Pierre) de l’an 1300, la bulle Antiquorum qui donnait satisfaction aux vœux des pèlerins.
Après avoir confirmé les indulgences précédemment attachées à la visite de la basilique vaticane, il accordait pendant toute l’année, à dater de Noël 1299, aux personnes qui visiteraient les deux basiliques des saints apôtres Pierre et Paul avec un cœur contrit et se confesseraient, le pardon le plus large possible de tous leurs péchés. Outre le repentir des fautes, il fallait visiter les basiliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul. La nouvelle, colportée à travers la chrétienté, eut pour effet d’accroître le nombre des pèlerins, qui arrivèrent de tous les pays.
La bulle Antiquorum avait prévu que l’indulgence serait accordée de nouveau au bout d’un siècle. Mais dès avant l’année 1350, des demandes de fidèles, entre autres de sainte Brigitte et de sa fille sainte Catherine de Suède, arrivèrent en Avignon, où résidait Clément VI, pour le supplier de réduire à cinquante ans le rythme des jubilés. Le Pape acquiesça en raison de la brièveté de la vie humaine. Mais il ajouta aux visites des deux basiliques de Saint-Pierre et Saint-Paul, celle de Saint-Jean-de-Latran.
Par suite, on devait ajouter Sainte-Marie Majeure. Les jubilés devaient se suivre de quart de siècles en quart de siècles, à part quelques exceptions. Paul VI eut le grand courage et le mérite, alors que tous se liguaient contre cette idée, de proclamer 1975 année sainte, avec une anticipation à 1973, pour les églises locales. Ce fut un succès imprévu. On sait la suite.
Jubilé 2025
La bulle du pape François a pour titre Spes non confundit, l’espérance ne déçoit pas. Cela est capital pour notre période suicidaire qui a oublié le sens du péché, pour avoir oublié celui de Dieu. Donnons-en un simple aperçu.
L’espérance est contenue dans le cœur de chacune des personnes (n. 1).
L’espérance ne déçoit pas (n. 2).
L’espérance naît de l’amour et se fonde sur l’amour qui jaillit du Cœur de Jésus transpercé. L’Esprit Saint irradie la lumière de l’espérance sur les croyants. L’espérance chrétienne ne trompe ni ne déçoit, car elle est fondée sur la certitude que rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu. C’est pourquoi, elle ne cède pas devant les difficultés, car elle est fondée sur la foi et nourrie par la charité. Elle permet donc d’avancer dans la vie (n. 3).
Mais, objectera-t-on avec saint Paul : l’espérance disparaît devant la souffrance. Non, mais cela nous fait comprendre pourquoi elle est très liée à la patience, mise à mal par la précipitation, l’intolérance, la nervosité, voire, pire, la violence gratuite née de l’orgueil. C’est spécialement le cas à l’ère d’Internet. Ah, si nous étions capables de regarder la Création avec émerveillement, on pourrait alors comprendre combien patience et espérance qui vont de pair sont si importantes et décisives (n. 4).
Un chemin d’espérance (n. 5 et 6).
Ce n’est pas un hasard si le pèlerinage est un des éléments fondamentaux, sinon le fondamental, de toute démarche jubilaire. Tous les catholiques, en cette année jubilaire, devraient se sentir chez eux à Rome, particulièrement les chrétiens orientaux qui ont tant souffert par les persécutions (n. 5). Décisions pratiques pour l’année jubilaire (n. 6).
Signes d’espérance (n. 7-15).
Appels à l’espérance (n. 16-17).
Ancrés dans l’espérance (n. 18-24).
Le témoignage éloquent des martyrs (n. 20).
L’indulgence permet de découvrir à quel point la miséricorde de Dieu est illimitée et le sacrement de pénitence nous assure que Dieu nous pardonne tous nos péchés, si nous les regrettons. L’expérience du pardon nous ouvre alors le cœur et nous invite à notre tour à pardonner (n. 23).
Marie, Stella Maris, est le plus grand témoin de l’espérance. L’exemple de Notre Dame de Guadalupe. L’espérance est une ancre, image de stabilité et de sécurité, sûre et solide pour l’âme, car elle nous porte au-delà de toutes les vicissitudes du monde, vers notre patrie véritable, le Ciel (n. 25).
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