L’actualité a remis dans toutes les bouches des mots dont le sens est très débattu et qui servent surtout les affrontements politiques. Un exemple bien évident est le terme de « terrorisme ». D’où la nécessité de revenir sur leur signification pour évacuer des émotions réflexes qui empêche le raisonnement sur les événements tragiques que nous vivons.
Il existe des « charges » dans les mots que nous employons. Certaines phrases nous font bondir, certaines paroles nous déclenchent des larmes et cela quasiment indépendamment du sens que les termes les composant revêtent. Les laïcistes grimacent à la mention d’un terme religieux, les royalistes dès lors que l’on parle de la République, certains catholiques lorsque l’on discute du Synode, d’autres lorsque l’on parle de tradition. Les philosophes, quant à eux, peuvent éprouver quelques agacements dès lors que l’émotion d’un mot supplante sa signification.
Dire la vérité
Le mot désigne un concept dans le but de dire la réalité. La charge affective que revêt ce mot n’importe que peu. Nous sommes bien obligés de policer notre langage afin de pouvoir être entendus et compris de tous. Certains mots évoluent donc, voire disparaissent : « race » disparaît de l’Homme, « sexe » disparaît des personnes, « père et mère » disparaissent au profit de « parents » ou de « tuteurs légaux », « employés et patrons » deviennent des « collaborateurs », « massacres » disparaît pour laisser place à « frappes chirurgicales », les traitements expérimentaux deviennent des « vaccins », l’assassinat devient le « droit à mourir dans la dignité ». Le langage alors ne dit plus la réalité. Ainsi cette dernière devient obscure, insaisissable. La parole directe devient extrême et insupportable pour nos concitoyens, trop habitués à se laisser abreuver par des flots de mots, jetés comme un fleuve de la gueule d’une bête bien reptilienne.
Crime contre la vie humaine
Un exemple bien évident est le terme de « terrorisme ». La définition que tous invoquent est celle du « philosophe » Jacques Derrida : « crime contre la vie humaine en violation des lois y impliquant à la fois la distinction entre civil et militaire [les victimes du terrorisme sont supposées être civiles] et une finalité politique » (1). Cette définition jargonnante peut sembler bien trop large car elle convient aussi à n’importe quel type de guerre armée. Et pourtant c’est en raison de l’invention du mot « terrorisme » que la guerre perd son sens.
La Révolution française
La première mention du terme terrorisme en France survient après la Révolution française pour désigner les excès commis…