Thérèse de Lisieux missionnaire

Publié le 01 Jan 2023
Thérèse de Lisieux

 Du grand élan de christianisation qui lança sur tous les continents tant de religieux français, la petite carmélite Thérèse de Lisieux aurait bien voulu faire partie. Mais c’est du fond de son couvent et depuis son lit de souffrance qu’elle portera les missionnaires du monde entier.       Lorsque, à la Noël 1887, soudain délivrée de son hypersensibilité et de toutes les fragilités qui l’entravaient depuis le traumatisme de la mort de sa mère, Thérèse prend pleinement conscience de sa vocation, le premier appel qu’elle ressent, dont elle comprendra qu’il vient d’elle et non de Dieu, est celui de missionnaire. Depuis les années 1830, et le grand réveil du catholicisme français, des milliers de jeunes gens, garçons et filles, ont voué leur vie à l’évangélisation des peuples lointains, alors même que ces missions lointaines signifient à l’époque accepter de quitter la France pour probablement ne jamais la revoir, affronter des voyages interminables et dangereux, dans des conditions d’inconfort et d’insalubrité telles que beaucoup meurent sans avoir atteint leur destination, si leurs navires ne sombrent pas en route, braver climats néfastes et maladies tropicales qui, en Afrique, Extrême-Orient et Océanie, tuent rapidement les Occidentaux, et risquer parfois le martyre. Cet appel de l’aventure et du danger, Thérèse le ressent fortement car elle est de son temps et de sa génération, la France fournissant alors l’essentiel des missionnaires dispersés dans le monde. Cependant, faire ce choix serait satisfaire ses goûts personnels plutôt que répondre à l’appel du Christ, raison pour laquelle elle choisit de rejoindre ses aînées au carmel de Lisieux. Pénétrant au cœur du mystère de la communion des saints, elle comprend, comme le fera plus tard une autre carmélite, sœur Thérèse Bénédicte de la Croix, dans le monde Édith Stein, que leur vocation contemplative embrasse et dépasse toutes les autres puisqu’elles peuvent, par leur prière et leurs sacrifices, être partout, suppléer pour tous. Dès lors, sans jamais oublier ses « enfants » de prédilection, les grands pécheurs et les prêtres, la religieuse se voue, sans jamais bouger de son cloître, à une mission immobile et universelle. Sans doute éprouve-t-elle une attirance spéciale pour le Vietnam, pays avec lequel le carmel de Lisieux entretient une relation privilégiée. En effet, ce sont des sœurs de Lisieux qui, en 1861, alors que la persécution de l’empereur Tu Duc bat son plein, ont fondé le carmel de Saïgon ; celui de Hanoï sera fondé en…

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Anne Bernet

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