Savez-vous d’où vient la tradition de la médaille de baptême ?

Publié le 27 Juil 2020
Savez-vous d'où vient la tradition de la médaille de baptême ? L'Homme Nouveau

Certains ne la quittent pas et l’ont toujours autour du cou, d’autres la gardent précieusement dans son écrin et ne la sortent qu’en de rares occasions, elle est traditionnellement offerte par le parrain et la marraine le jour du baptême. La médaille serait-elle une sorte de porte-bonheur pour chrétiens superstitieux ? 

Traditionnellement, dans la religion catholique, la médaille est offerte lors d’une cérémonie religieuse ou lors du baptême d’un enfant. Cet objet religieux symbolise l’entrée dans la vie chrétienne, le fait que nous devenions enfants de Dieu. Aujourd’hui, qu’en est-il de cet usage et de sa signification ? Il semblerait bien que ce petit bijou rond en métal précieux ne soit plus seulement réservé au cadre religieux et au baptême. Bien au contraire, on le retrouve à l’occasion de cérémonies civiles ou simplement comme un bijou que porté habituellement, au même titre qu’une bague. N’est plus gravée alors la figure de la sainte Vierge ou d’un saint mais un signe astrologique ou tout autre symbole ou motif important aux yeux  de celui qui la porte. 

D’une certaine manière, comme la médaille offerte au tout nouveau baptisé, la médaille en tant que bijou revêt encore une signification particulière et importante : elle est le signe et le symbole d’un événement, d’un attachement. Mais, en définitive, cet usage de la médaille lui a fait perdre son sens sacré au profit de celui qu’elle avait dans l’Antiquité. « Médaille », en effet, est un mot tiré du bas latin medalla qui signifie « monnaie », et son usage serait dérivé des amulettes païennes couramment portées pour se porter chance, pour guérir de maladies ou comme simple objet de culte. Elles étaient donc des porte-bonheur ou des objets symboliques. 

Ce n’est véritablement qu’au XVIe siècle que l’on retrouve la trace de la médaille telle qu’on la connait aujourd’hui. Avec le concile de Trente, qui fixe le bon usage des images et de tout autres objets pieux, et les progrès techniques de l’orfèvrerie, la médaille bénie et à l’effigie d’un saint commence à faire son apparition. Elle s’imposera ensuite peu à peu au XIXe siècle lors de la création des pèlerinages dans les lieux des apparitions mariales en particulier. On pense ici évidemment à la médaille miraculeuse de sainte Catherine de labouré donnée par la sainte Vierge . 

La médaille en tant qu’objet pieux et en particulier celle du baptême n’est donc en aucun cas un talisman ou la source d’une superstition. Elle nous protège, symbolise notre entrée dans l’Église catholique et, parce qu’elle est un sacramentel, elle est  bien plus qu’un bijou, comme en témoigne si bien sa fabrication. Du choix du motif à jusqu’à la remise par le parrain et la marraine au baptisé, la médaille passe par de nombreuses et complexes étapes. 

Quelque soit le métal utilisé, la médaille comporte toujours un motif ou une figure en relief, souvent d’une grande finesse, qui est l’œuvre d’un sculpteur de médaille. Ce métier, rare et presque éteint en France aujourd’hui, consiste à sculpter à la main sur des disques un motif en relief, comme une Vierge à l’enfant. Le sculpteur ne se contente pas de reproduire des motifs déjà existants mais il crée et invente de nouvelles figures qui donneront des médailles uniques. Ces disques sont ensuite remis au graveur medailleur qui s’occupe notamment de reproduire, à la taille voulue, le modèle de l’artiste en une matrice d’acier qui servira, à l’aide d’une presse, à frapper l’or pour qu’il en ressorte une médaille telle qu’on la connaît. Il faut trois à cinq frappes pour que le motif de la médaille soit gravé avec précision et finesse. Ne reste plus alors que quelques finitions comme polir ou souder l’anneau et la bélière à la médaille.  

Tout ceci participe de l’importance et de la dimension sacrée de l’objet qui n’atteint sa pleine mesure que lors du baptême, premier sacrement de la vie chrétienne. Je te baptise au nom du Père, du Fils, du Saint-Esprit : ces mots prononcés par le prêtre et toute la liturgie du baptême sont le signe d’un renouveau, d’un attachement à la Foi que symbolise la médaille de baptême offerte par le parrain et la marraine au jeune baptisé.

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneEgliseBioéthique

L’Église et la science (4/4) : Professeur Jérôme Lejeune : La science au service de Dieu

DOSSIER « L’Église et la science : La foi contre les savants ?  » (4/4) | Parmi les scientifiques chrétiens, le professeur Jérôme Lejeune mérite d’occuper une place de choix, à la fois par ses éminentes qualités professionnelles, mais aussi par la sorte de martyre qu’il subit pour son opposition publique et tenace à l’avortement. Portrait d’un savant catholique.

+

Jérôme Lejeune
A la uneEgliseSpiritualité

« Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle. »

Parole du Pape | Clôturant sa série d’allocutions sur le discours du pain de vie, le Pape aborde lors de la récitation de l’angélus du 25 août la célèbre réponse de saint Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle. » Dans ce passage de l’Évangile de saint Jean, le Seigneur avait demandé à ses Apôtres, à la suite de beaucoup de défections : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Ces paroles de Pierre, nous devons à notre tour les dire à Jésus, surtout en ce temps d’apostasie générale. Mais nous devons les dire avec beaucoup d’humilité.

+

sainte église vie éternelle pain de vie
A la uneEglisePhilosophie

L’Église et la science (2/4) : L’Académie pontificale des Sciences, une vieille dame savante

DOSSIER « L’Église et la science : La foi contre les savants ? » (2/4) | L’Académie pontificale des Sciences est la plus ancienne institution de ce genre en Europe. Elle est aussi la seule à être composée de savants appartenant à tous les continents. Son existence traduit concrètement l’intérêt des papes pour les science, à rebours du cliché de l’antipathie de l’Église pour les savants.

+

Académie pontificale des sciences
A la uneEglise

L’Église et la science (1/4) : Science et foi, des ennemies irréconciliables ?

DOSSIER « L’Église et la science : La foi contre les savants ? » (1/4) | Philosophe, licencié en physique, enseignant et chercheur en histoire et philosophie des sciences, Florian Laguens entend remettre en question, dans un ouvrage qui vient de paraître, les tensions supposées entre foi et science, et leurs plus célèbres controverses. Entretien avec Florian Laguens, auteur de Science et Foi. 

+

science et foi