En 1976, Jean de Viguerie publiait son premier ouvrage, Une œuvre d’éducation sous l’Ancien Régime : les Pères de la Doctrine chrétienne en France et en Italie. L’historien n’a cessé depuis lors d’explorer l’histoire de l’éducation, mais aussi celle de l’Église et celle des idées politiques. À lui tout seul, il fut par exemple le concepteur et le rédacteur d’un maître-livre consacré à l’époque dite des Lumières : Histoire et dictionnaire des Lumières, ouvrage publié dans la célèbre collection « Bouquins » (Robert Laffont).
Ancien élève de Louis Jugnet, auprès duquel il a acquis une formation philosophique dont la source remonte à saint Thomas d’Aquin, Jean de Viguerie a souvent pris position dans le mouvement des idées, en croisant en quelque sorte le double apport de l’Histoire et de la philosophie. C’est ainsi, par exemple, qu’il publiait en 1998, sous le titre Les Deux Patries, la première édition d’un essai consacré au patriotisme, dans ses versions traditionnelle et révolutionnaire. La nouveauté de son approche et la force de sa thèse entraînèrent des débats parfois houleux dans les milieux de la droite nationale et du catholicisme conservateur et traditionnel.
Aujourd’hui à la retraite de son métier de professeur des Universités, Jean de Viguerie reçoit l’hommage de plus d’une trentaine d’universitaires, écrivains et religieux dans un fort volume paru aux éditions Via Romana sous le titre Liber Amicorum Jean de Viguerie. Qu’y trouve-t-on au juste ? Des textes abordant directement tel ou tel aspect de l’œuvre de Jean de Viguerie ou des études qui constituent, comme il est habituel dans le monde universitaire, la forme d’un hommage en fonction des domaines de recherche de leur auteur. Il est difficile de présenter l’un ces textes plutôt qu’un autre. Leur qualité intrinsèque et la variété des domaines abordés, concourent à faire de ce livre un ouvrage d’approfondissement dans le sillage de l’œuvre de Jean de Viguerie. Mais s’il fallait absolument choisir, nous retiendrions, par exemple, l’essai de Miguel Ayuso sur Les Deux Patries vu d’Espagne ou encore l’étude de dom Barbeau, moine de Solesmes, sur Mabillon et la nature de la vie monastique. Mais tous sont en fait à lire, à commencer par l’essai du maître d’œuvre de ce volume, le professeur Philippe Pichot-Bravard.
Liber Amicorum Jean de Viguerie Collectif sous la direction de Philippe Pichot-Bravard
Aux éditions Via Romana, 648 p., 39€