Voyage du Pape en Indonésie : « Foi, fraternité et compassion »

Publié le 11 Sep 2024
pape Indonésie
En voyage apostolique en Asie du Sud-Est du 2 au 13 septembre, le pape François a commencé par l’Indonésie, pays à majorité musulman. Il y a prononcé un discours à la communauté religieuse de Djakarta, exhortant à la foi, la fraternité et la compassion pour favoriser l’unité de leur pays.

 

Le 2 septembre dernier, le Pape s’est envolé pour accomplir son plus long voyage apostolique qui l’a conduit jusqu’au bout du monde en Extrême Orient, voyage qui ressemble un peu à celui qu’avait accompli Paul VI en 1970. Le Pape a commencé son voyage par l’Indonésie, où s’était déjà rendu Jean-Paul II en 1989.

Quand on parle de ces îles qui composent le plus grand pays musulman du monde, on songe aux paroles du premier verset du psaume 96 : « Que se réjouissent les îles nombreuses. » Ce verset a d’ailleurs été cité par le Pape à la fin de son discours à la communauté religieuse de Djakarta, le 4 septembre. L’Indonésie, en effet, est un immense archipel composé de plus de 13 000 îles, dont une partie seulement est habitée. Certaines de ces îles ont accueilli la Bonne Nouvelle depuis longtemps. L’islam est apparu très tôt dans les îles les plus importantes du grand archipel : Java, Sumatra, Bornéo, les Célèbes.

L’archipel fut colonisé par les Néerlandais pendant près de 400 ans. À la fin de la dernière Guerre mondiale, les aspirations et la lutte du peuple ont rendu possible l’indépendance de l’Indonésie et la fondation de l’État qui comprend tout l’archipel. Actuellement, c’est un grand pays de près de 200 millions d’habitants. Moins fortes qu’en Inde ou ailleurs, les tensions religieuses demeurent fréquentes, comme dans tous les pays où l’Islam est majoritaire. Les trois points développés par le Pape, foi, fraternité et compassion, étaient tout indiqués pour garantir, voire augmenter la paix sociale.

Garantir l’unité par la foi

Tout d’abord la foi. Le Pape commence par rappeler le rôle principal et indispensable des catéchistes, qui font progresser l’avance de l’Évangile dans les terres de mission. Ils sont en première ligne sur le front. Aux catéchistes, le Pape associe mères et grands-mères, mémoires vivantes de la tradition religieuse. On l’a bien constaté dans les périodes noires du communisme en Russie et dans les pays satellites. La foi permet de souder l’unité d’un peuple.

L’Indonésie est un grand pays doté d’énormes richesses naturelles. Ces richesses naturelles ne doivent pas pousser à l’orgueil, mais bien ramener les âmes à Dieu. C’est le Seigneur qui a créé toutes choses et c’est le Seigneur qui permet que l’homme puisse les dominer. Tout est don du Seigneur et la foi nous invite à l’action de grâces. Pour garder la foi, il faut redevenir de petits enfants. Seul l’enfant pourra cultiver une attitude de gratitude envers Dieu, qui ne supprime pas pour autant la responsabilité.

Ensuite, nous devons cultiver la fraternité. Le Pape, pour exprimer l’attitude fraternelle que nous devons avoir, cite une poétesse : « Être frères, signifie s’aimer en se reconnaissant différents comme deux gouttes d’eau. » Or il n’y a pas deux gouttes d’eau totalement semblables. Ce qui est magnifique dans la création, c’est l’unité qui n’est pas uniformité, mais unité dans la diversité. Et Dieu vit que cela était beau.

Vivre la fraternité c’est, pour le Pape, s’accueillir les uns les autres, en se reconnaissant égaux dans la diversité. Mais pour vivre en frères, il faudra constamment se méfier du grand diviseur : le diable. Avec le diable, on ne discute pas, on ne dialogue pas. On est sur ses gardes en se souvenant de l’avertissement de saint Pierre.

Enfin, la compassion étroitement liée à la fraternité. Comme cette dernière, la compassion permet d’établir des ponts qui unissent et non des murs qui divisent. L’Indonésie (et le monde aussi) doit devenir une immense broderie de fils d’amour, traversant les mers, surmontant les montagnes et toutes les barrières, en faisant de tous une seule âme et un seul cœur, comme autant d’Apôtres réunis autour de leur Reine.

Demandons, dans une prière fervente à notre maman du Ciel d’être toujours des hommes de foi, de fraternité et de compassion.

 

>> à lire également : Les catholiques en Asie du Sud-Est : une communauté en pleine croissance

 

Un moine de Triors

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseSpiritualité

Saint Charbel (3/5) : Un témoin de la foi pour le Liban et le monde

DOSSIER « Saint Charbel, thaumaturge universel » | Laïque consacrée engagée au Liban depuis plus de trente ans, où elle a fondé une radio d’évangélisation et développé une association humanitaire, Association Française de Solidarité Internationale, dédiée à la scolarisation des enfants chrétiens défavorisés, Marie-Sylvie Buisson témoigne de la puissance spirituelle et missionnaire de saint Charbel.

+

saint Charbel
À la uneÉgliseSpiritualité

Saint Charbel (2/5) : Le moine d’Annaya, mémoire et espérance d’un peuple

DOSSIER « Saint Charbel, thaumaturge universel » | Figure spirituelle majeure du Liban contemporain, saint Charbel n’a cessé, depuis sa mort, de marquer l’histoire de son pays. De la vague de miracles de 1950 au renouveau du culte maronite, jusqu’au récent chemin de pèlerinage Darb Mar Charbel, le moine d’Annaya demeure un repère national et un lien puissant entre le Liban et sa diaspora.

+

Saint Charbel Liban
Église

Saint Charbel (1/5) : Un saint qui continue d’agir pour convertir les cœurs

DOSSIER « Saint Charbel, thaumaturge universel » | Chaque année, la nuit de Noël nous tourne vers Bethléem, mais c’est dans cette même nuit, le 24 décembre 1898, qu’un moine libanais a rendu son âme à Dieu : Charbel Makhlouf, ermite de la montagne d’Annaya. Patrizia Cattaneo revient sur la vie cachée du moine libanais, les phénomènes extraordinaires entourant son corps, ainsi que les miracles contemporains de Nohad El Chami et de Raymond Nader. Elle éclaire la portée spirituelle de ces signes et la manière dont l’Église maronite les accueille aujourd’hui.

+

Saint Charbel