En prévision de la 39e Journée mondiale de la Jeunesse du 24 novembre prochain, le Pape a rédigé un message destiné aux jeunes le 29 août, prônant l’espérance, thème du Jubilé de 2025.
Comme méditation pour la 39e Journée mondiale de la Jeunesse, le Pape offre, dans son Message du 29 août, la parole d’Isaïe : « Ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur marchent sans se fatiguer. » Par cette citation, le Pape entend ancrer dans l’espérance les jeunes en marche vers le grand jubilé de 2025. C’est une phrase bien choisie, car la vigueur créée peut hélas toujours faiblir, ce qui ne sera jamais le cas de la vigueur de Dieu, ni de ceux qui, par l’espérance, s’appuient sur Dieu.
La phrase d’Isaïe se situe dans le contexte de la consolation d’Israël si durement éprouvé par l’exil. L’exil fut pour Israël un drame de foi car tout ce qui constituait la promesse de Dieu se trouvait anéanti : plus de terre, plus de roi, le Temple saccagé et brûlé. De nos jours aussi, pour s’être séparé de Dieu et en conséquence avoir perdu le sens du péché, notre époque connaît des souffrances sans nombre dues aux guerres, aux injustices, aux drames familiaux, etc. Le Pape commente la prophétie d’Isaïe en quatre points.
1. Le pèlerinage de la vie et ses défis
Dans le premier le Pape aborde le pèlerinage de la vie et ses défis, en réfléchissant sur les deux aspects principaux de la phrase d’Isaïe : marche et fatigue. On le sait, la vie terrestre est un pèlerinage vers la Jérusalem céleste. C’est un pèlerinage rédempteur, car Dieu est Père miséricordieux, époux et sauveur et il ne veut pas la mort de la créature, mais qu’elle vive et qu’elle vive en abondance. Si nous n’avons que des objectifs matériels, même honnêtes, nous resterons toujours sur notre faim. Le monde est un monde affamé et assoiffé de Dieu. Il a soif de transcendance et d’infini. La tentation de l’islam chez certains s’explique certainement en partie par ce désir.
Il faut aller loin et haut et ne pas se contenter de regarder la vie par le balcon, selon l’expression suggestive du Pape. Le voyage vers l’éternité sera long et difficile et il est normal que, par moments, nous nous sentions fatigués. Jésus lui-même l’a été. L’enthousiasme des débuts peut laisser place à l’acédie, à l’ennui et au découragement. Une telle lassitude arrêtera notre marche et influera notre décision. Nous capitulerons. Comme le dit le Pape, il faut préférer la fatigue des marcheurs à l’immobilité de ceux qui n’ont pas envie de marcher. Et nous pourrons supporter la fatigue et surmonter les obstacles en pensant à l’éternel poids de gloire qui nous attend.
« Il faut préférer la fatigue des marcheurs à l’immobilité de ceux qui n’ont pas envie de marcher. »
2. Pèlerins dans le désert
Nous sommes pèlerins de désert. Autrefois, les pèlerinages étaient longs et durs. Ils le sont du reste de nos jours, pour ceux qui entreprennent un long pèlerinage à pied, vers Compostelle ou Jérusalem. Mais sans faire de grandes marches pédestres, nous pèlerinons tous vers le Ciel. Et à certains moments nous avons fait ou nous ferons l’expérience du désert ou de la nuit de la foi. Que ce soit dans le mariage, le sacerdoce ou la vie consacrée, après des débuts faciles et joyeux, il y a l’épreuve du temps et la longue marche du désert.
Sachons pourtant que cette marche ne sera jamais inutile. Si nous la parcourons avec Jésus et Marie, Dieu ne nous abandonnera jamais et au besoin, comme pour Élie ou Agar, il enverra son ange nous réconforter. Sachons prier nos anges gardiens. Et puis nous serons toujours réconfortés par l’Eucharistie, notre autoroute vers le Ciel, selon la très belle expression de Carlo Acutis. Mais il faut aussi savoir se reposer et se reposer avec Jésus.
3. De touristes à pèlerins
Il faut se mettre en route comme pèlerins et non comme touristes, même si nous sommes partis comme touristes. C’est le troisième point. Pour cela, il faut refuser de voir la vie de façon superficielle. Il faut savoir admirer, contempler la beauté des choses et de la création qui nous conduira à la beauté qui clôt les lèvres.
4. Pèlerins d’espérance pour la mission
Enfin, il faut être des pèlerins d’espérance pour la mission. Il faut savoir être des pèlerins missionnaires de la joie. Alors comme Marie, partant en hâte chez sa cousine Élisabeth, comme saint Paul en menant le bon combat de la foi, nous parviendrons au bout et le Père miséricordieux nous prendra dans ses bras comme l’enfant prodigue que nous sommes tous plus ou moins.
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