Halloween : redécouvrir les traditions locales pour contrer les dérives occultes

Publié le 22 Oct 2024

Face à l’essor d’Halloween et à ses dérives modernes, le porte-parole officiel de l’Association Internationale des Exorcistes (AIE) propose de valoriser les traditions locales italiennes, ancrées dans la commémoration des défunts et la solidarité, pour préserver une dimension spirituelle et culturelle.

 

Dans un article publié sur le site de l’Association Internationale des Exorcistes, Alberto Castaldini explore les origines anciennes et les dérives modernes de la fête d’Halloween. Le terme Halloween trouve son origine dans l’expression anglaise All Hallows’ Eve (veille de la Toussaint), mais plonge ses racines dans la fête celtique de Samhain, qui marquait le passage de l’été à l’hiver. Avec l’émigration des populations britanniques, notamment irlandaises, cette tradition s’est implantée en Amérique du Nord où elle a progressivement pris un caractère plus consumériste, délaissant la mémoire catholique d’Ognissanti (Toussaint).

Un phénomène global aux dérives inquiétantes

Alberto Castaldini souligne que la popularité d’Halloween repose sur l’attraction exercée par le macabre et l’occultisme. Selon lui, la fête est devenue une porte ouverte vers des pratiques néopaïennes et occultes, notamment parmi les jeunes. Les réseaux sociaux tels que TikTok et Instagram renforcent cet engouement en relayant des idées de costumes ou d’événements à thème, amplifiant l’impact de cette célébration auprès des jeunes `

Le père Francesco Bamonte, exorciste et vice-président de l’Association Internationale des Exorcistes, partage cette analyse dans son ouvrage Il fascino oscuro di Halloween. À travers un dialogue avec Alberto Castaldini, il souligne les risques associés à la célébration moderne d’Halloween, qui puise ses symboles dans le monde de l’horreur et de la mort. Loin d’être une fête anodine, elle est, selon lui, une célébration ancrée dans des pratiques qui peuvent ouvrir la voie à des réalités occultes et même sataniques.

Une alerte sur le danger de certaines pratiques

Dans son livre, le père Bamonte montre que la néo-sorcellerie contemporaine, telle que la Wicca, célèbre Halloween comme la fête de Samhain, marquant le début de l’année de sorcellerie. Les satanistes, quant à eux, considèrent cette période comme le début de leur « année satanique », renforçant ainsi l’association entre cette fête et des pratiques occultes. L’exorciste met également en garde contre le caractère pernicieux des influences occultes, notamment sur les jeunes, souvent inconscients des risques encourus.

Il cite plusieurs exemples inquiétants en Italie, où certaines municipalités ont autorisé des événements tels que des fêtes d’ Halloween dans des églises désacralisées, des séances de spiritisme dans des théâtres, ou encore des festivals célébrant les sorcières. Pour Bamonte, ces événements contribuent à renforcer une distorsion de la perception de cette période, où l’occultisme est présenté sous un jour ludique et sans danger apparent.

Les traditions locales face à Halloween

Face à ce phénomène globalisé, le chercheur et l’exorciste invitent à se tourner vers les traditions locales italiennes. Entre le 31 octobre et le 11 novembre, période marquée par la fête de la Saint-Martin, les pratiques de commémoration des défunts, héritées des cultures latines, étrusques ou celtiques, étaient profondément ancrées dans la vie rurale italienne. Par exemple, en Sardaigne, des enfants effectuent encore des quêtes appelées is animeddas (petites âmes) pour récolter des sucreries en suffrages des défunts. Dans le Campidano, ils demandent symboliquement « si onada a is animas ? » (donne pour les âmes ?). Ces traditions illustrent une relation vivante et respectueuse avec les disparus.

Dans les terres anglo-saxonnes, un rituel similaire existait autrefois : le 1er novembre, les personnes demandaient un soul cake (gâteau des âmes) en échange d’une prière pour les défunts. De telles coutumes ont survécu en Italie, comme à Massa-Carrara ou dans l’arrière-pays ligure, où l’on pratiquait le bén d’i morti (bénédiction des morts) avec des distributions de nourriture aux nécessiteux.

Vers un renouveau des traditions

Pour le père Bamonte, l’une des manières les plus efficaces de contrer Halloween est de redonner du sens à la fête de la Toussaint en proposant des activités alternatives et éducatives. Il suggère des initiatives telles que des processions de saints, des ateliers de confection de costumes de saints, ou encore des veillées de prière pour la paix et la communion avec les défunts. Ces événements permettent de rappeler aux jeunes l’importance des saints et des âmes défuntes dans la tradition chrétienne.

>> à lire également : Les chrétiens, persécutés et oubliés ?

Marie Etcheverry

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