De récents propos de la ministre du logement ont défrayé la chronique. Emmanuelle Wargon a depuis fait machine arrière sur sa mise au ban des pavillons, « un non-sens écologique, économique et social ». La Tribune (14 octobre 2021) avait rapporté le discours de la ministre :
L’idéal de vie des Français demeure la maison individuelle pour 75% d’entre eux. Ce n’est pas un énième sondage ou étude d’un réseau d’agences immobilières ou encore une nouvelle note de conjoncture immobilière d’une chambre notariale régionale qui l’écrit, mais la ministre du Logement elle-même qui le dit.
Dans son discours de clôture de la concertation portant sur « Habiter la ville de demain », prononcé ce 14 octobre, Emmanuelle Wargon explique que cette quête « répond à une recherche de confort, d’espace extérieur à soi, de faire du logement son cocon, peut-être accentuée par la période de confinement.» « Cela traduit aussi que l’aspiration à la propriété reste grande et implique de faire des choix sur la nature et la localisation de son logement », ajoute-t-elle.
Et « en même temps », comme dirait le président Macron, ce modèle du pavillon avec jardin n’est « plus soutenable » et mène à « une impasse », estime la ministre du Logement. Il s’agit d’ « un fonctionnement urbain dépendant de plus en plus de la voiture individuelle », d’« un modèle derrière nous » et même d’« un non-sens écologique, économique et social », poursuit-elle.
Les propos de la ministre ont provoqué un véritable tollé et elle est revenue son affirmation, notamment sur le réseau social twitter (15 octobre 2021) :
[Mise au point] Je le répète très clairement : il n’est pas question d’en finir avec la maison individuelle. Je regrette la caricature faite de mes propos, qui ne reflète pas la teneur de mon discours prononcé hier.
Derrière ce qui a conduit à autant de réactions négatives se trouve en fait une réelle volonté politique que nous avions déjà mis en exergue dans un précédent numéro de Au quotidien (29 septembre 2021) à propos des nouvelles règles du crédit immobilier, commentées ainsi par un professionnel :
« Cette nouvelle réglementation est un véritable frein d’accès à la propriété, qui s’inscrit dans la politique menée par Emmanuel Macron depuis le début de son quinquennat : créer une France de locataires plutôt que de propriétaires afin d’augmenter la mobilité professionnelle. l’aide à l’accession à la propriété, la limitation du prêt à taux zéro, l’encadrement du crédit… C’est un enchaînement de mesures qui va contre la logique immobilière et qui a des conséquences lourdes pour les familles. »
Le discours de la ministre du logement s’inscrit dans la même démarche. Elle a fait machine arrière en terme de communication, pas de politique à mener.