> 1925-2025 : Dieu le veut ! | Jubilé des 1ers samedis de Fatima
2025 est une année jubilaire pour l’Église, mais c’est aussi le centenaire d’une demande toute particulière de la Vierge de Fatima : « la communion réparatrice des premiers samedis du mois », évoquée dès 1917. Le 10 décembre 1925, Notre-Dame apparaît à Lucie, pour lui donner les détails de cette dévotion des premiers samedis du mois et lui demander de commencer à la propager.
En ce moment, c’est l’effervescence à Rome. Car cette année est une année jubilaire, un grand anniversaire. Comme tous les quarts de siècle, 2025 – « an de grâce » comme on disait autrefois – est l’occasion de fêter la naissance du Seigneur et le début de l’ère chrétienne avec plus de solennité que d’habitude.
Cependant, ce n’est pas le seul anniversaire que peuvent fêter les catholiques. Ainsi, entre autres, y a-t-il le 350e anniversaire de la plus connue des apparitions du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie, la voyante de Paray-le-Monial. Si Jésus-Christ se montre à elle plusieurs fois, c’est bien en 1675 qu’il prononce cette fameuse parole : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à se consumer pour leur témoigner son amour. »
2025 est aussi, malheureusement, le triste anniversaire de la séparation de l’Église et de l’État – 120 ans, déjà – qui éloigne toujours plus la France de son Dieu et vrai roi. Ce fut l’occasion de perpétrer à nouveau le vol des biens ecclésiastiques, accompagné d’inventaires souvent houleux parfois tragiques, voires de profanations.
Jean Sévillia, dans un excellent livre, Quand les catholiques étaient hors-la-loi, rappelle quelques grandes vérités oubliées des Français, victimes de la propagande laïciste, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’Église. Jules Ferry rêvait d’« organiser l’humanité sans roi et sans Dieu » ; aujourd’hui, il serait stupéfait de constater à quel point il a été exaucé.
Mais 2025, c’est surtout le centenaire d’une demande toute particulière du Ciel ! En effet, le 13 juillet 1917 à Fatima, Notre-Dame confie un secret aux petits voyants dans lequel elle annonçait :
« Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. »
Et c’est huit ans plus tard, le 10 décembre 1925 donc, que Notre-Dame apparait à nouveau à Lucie, qui est alors postulante chez les sœurs de Sainte-Dorothée de Pontevedra, en Espagne, pour lui donner les détails de cette dévotion des premiers samedis du mois et lui demander de commencer à la propager.
« Vois, ma fille, mon Cœur entouré des épines que les hommes m’enfoncent à chaque instant, par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, du moins, tâche de me consoler et dis que tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la sainte communion, réciteront un chapelet et me tiendront compagnie pendant quinze minutes, en méditant sur les quinze mystères du rosaire en esprit de réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. »
Malheureusement, trop peu d’efforts sont entrepris pour diffuser et encourager cette dévotion. Alors, deux mois plus tard, c’est l’Enfant Jésus qui, cette fois, se manifeste à Lucie et, en réponse à une question qu’elle lui pose, il devient plus lumineux que le soleil et dit :
« Et toi, as-tu révélé au monde ce que la Mère du Ciel t’a demandé ? »
Puis, à l’exposé des craintes énumérées par Lucie, l’Enfant Jésus assouplit les conditions de la communion réparatrice, montrant ainsi combien il y tient !
À compter de cette époque, sœur Lucie fera tout ce qu’elle peut pour propager la dévotion réparatrice et, régulièrement, tentera de convaincre ses supérieures, ses confesseurs ou les autorités religieuses. Elle écrira par exemple à son évêque, Monseigneur da Silva, le 3 octobre 1928 :
« Le bon Dieu, dans son infinie miséricorde, se plaint de ne pouvoir supporter plus longtemps les offenses qui se commettent contre l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge. Il dit qu’à cause de ce péché, un grand nombre d’âmes tombent en enfer, et il promet de les sauver, dans la mesure où l’on pratiquera la dévotion suivante, avec l’intention de faire réparation au Cœur Immaculé de notre très Sainte Mère. »
C’est pourquoi, cent ans plus tard, alors que cette dévotion n’est pas encore connue de tous les fidèles catholiques ni même propagée par les pasteurs, nous souhaitons répondre à cette demande du Ciel et faire connaître le Cœur immaculé afin qu’il soit aimé, honoré et consolé !
De belles et courageuses initiatives, comme CAP Fatima ou Salve Corda, travaillent déjà depuis plusieurs années à faire connaître ce message du Ciel et proposent, chaque premier samedi, un enseignement et/ou une méditation.
Quant à nous, chaque 10 du mois, pendant neuf mois, jusqu’au 10 décembre 2025, nous étudierons un pan de cette dévotion et demanderons la grâce de nous placer toujours plus sous la protection de celle qui a proclamé :
« À la fin, mon Cœur immaculé triomphera ! »
Chanoine Adrien Mesureur,
ancien aumônier de l’école Notre-Dame-de-Fatima (près de Lille)
et responsable des retraites spirituelles de l’ICRSP à Loisy (près de Paris).
>> à lire également : Guillaume Bernard : Quas Primas et le royalisme intégral