Euthanasie : Vers l’accélération du processus de liquidation

Publié le 06 Juin 2025
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> L’Essentiel de Joël Hautebert
L’Assemblée nationale a voté le 27 mai en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté, franchissant un pas décisif vers la légalisation de la mise à mort des plus fragiles. Cette loi entérine la résurgence d’une culture de mort où la dignité humaine cède devant l’idéologie du « libre choix ». Un parallèle saisissant avec les dérives eugénistes du siècle dernier.

  Après le vote en première lecture de l’Assemblée nationale en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté, nous nous acheminons vers une étape supplémentaire dans la voie de la mise à mort légalisée des plus fragiles, c’est-à-dire de ceux qui en principe devraient être les plus protégés. Des parallèles ont été fait avec l’Aktion T4 du régime national-socialiste, non sans raison. La politique d’euthanasie appliquée en Allemagne n’était pourtant pas une incongruité en ce temps où les thèses eugénistes s’affichaient sans honte en Europe et en Amérique.

Une anthropologie matérialiste

En amont du régime hitlérien, c’est toute une anthropologie matérialiste inhérente à la modernité qui justifie l’euthanasie, déjà présentée comme un progrès social. Auteur d’un ouvrage sur l’Aktion T4, l’historien allemand Götz Aly écrit dans l’introduction :

« les militants politiques qui s’engageaient dans les années vingt en faveur de l’aide à mourir [expression déjà utilisée à l’époque !], de la mort humanisée ou de la douce délivrance étaient très souvent également ceux qui s’élevaient contre la peine de mort et l’interdiction d’avorter, réclamaient des droits pour les femmes, amendaient la perception négative du suicide pour le faire apparaître comme une mort librement et individuellement choisie, souhaitaient faciliter les divorces et, de manière plus générale, luttaient pour la libéralisation des mœurs. Il n’était pas rare de voir les mêmes réformateurs prôner la stérilisation des personnes handicapées » (1). 

La politique dite émancipatrice menée en France depuis des décennies n’a donc rien à envier au programme « progressiste » des années 1920… et du siècle précédent. De nombreux scientifiques se prétendant philosophes et de nombreux philosophes entichés de scientisme de la seconde moitié du XIXe siècle soutenaient l’eugénisme, la légalisation du suicide, l’euthanasie et dans le même temps la sacralisation panthéiste de la nature. Faut-il donc s’étonner qu’en France, deux jours après le vote de l’Assemblée nationale pour l’euthanasie des humains, un député ait déposé une proposition de loi (2) visant à interdire l’euthanasie de convenance des animaux domestiques ?…

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Joël Hautebert

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