Le jour de la Toussaint, Léon XIV a élevé saint John Henry Newman au rang de Docteur de l’Église et l’a nommé co-patron du monde éducatif, avec saint Thomas d’Aquin. Dans son homélie, il a rappelé la sainteté du cardinal, marquée par la prière, la recherche de la vérité et sa capacité à guider les chrétiens de son époque et d’aujourd’hui.
En la fête de la Toussaint, le Pape a proclamé saint John Henry Newman Docteur de l’Église et co-patron avec saint Thomas d’Aquin de tous ceux qui participent au processus éducatif. En sa personne, la tradition d’élégante érudition britannique, de profonde sagesse humaine et d’ardent amour du Seigneur a porté des fruits abondants, signe de la présence pleine d’amour de l’Esprit Saint.
La devise du cardinal Newman, Cor ad cor loquitur, tirée d’une lettre de saint François de Sales, nous donne une indication sur la manière dont il comprenait la vie chrétienne : un appel à la sainteté, expérimenté comme le désir profond du cœur humain d’entrer dans une intime communion avec le cœur de Dieu.
Le nouveau Docteur de l’Église nous rappelle que la fidélité à la prière nous transforme progressivement à la ressemblance de Dieu. Comme il l’écrivait dans l’un de ses nombreux et beaux sermons :
« Pour la pratique qui consiste à se tourner vers Dieu et le monde invisible en toute saison, en tout lieu, en toute situation d’urgence, la prière a ce qu’on peut appeler un effet naturel, en ce qu’elle élève et spiritualise l’âme. L’homme n’est plus ce qu’il était auparavant : progressivement, il s’est imprégné de tout un nouvel ensemble d’idées, il a assimilé de nouveaux principes. »
La fête de la Toussaint était donc tout indiquée pour déclarer un nouveau Docteur de l’Église. C’est parce qu’il est saint que cet érudit a été proclamé Docteur et « son imposante stature spirituelle », selon l’expression du Pape, servira certainement d’exemple à la nouvelle génération, pour lui inspirer, elle qui est tant assoiffée d’infini, tout en en étant sevrée, de suivre la route sûre pour mener à son terme le voyage de l’éternité commencé dès ici-bas, même si elle passe par les « difficultés pour aller jusqu’aux étoiles ».
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La Croix, qui fut « le char de triomphe du Christ » selon la belle expression de dom Delatte, est toujours la route certaine pour parvenir à la sainteté. « Pas de croix, quelle croix », disait le Curé d’Ars. C’est la Croix, qui, en nous conduisant, nous permet de briller comme une étoile étincelante. Tous, nous devons être des étoiles indiquant le chemin à un monde plongé dans les ténèbres du mal et de l’apostasie.
C’est là qu’une éducation catholique peut jouer un grand rôle. À juste titre, le Pape considère les écoles et les universités comme des « laboratoires de prophétie, où l’espérance est vécue, continuellement racontée et reproposée ». Pour arriver à un tel projet, le Pape propose de retrouver le sens véritable des Béatitudes qui apportent toujours une nouvelle interprétation de la réalité. Oui, les Béatitudes sont le chemin de Jésus éducateur, chemin, vérité et vie.
Dans l’Évangile selon saint Matthieu, elles ouvrent l’enseignement de Jésus, le seul maître, nouveau Moïse, enseignant la nouvelle torah sur la nouvelle montagne. Oui, Jésus est l’éducateur par excellence. En vrais disciples, nous devons toujours nous mettre à son école. Le chemin que Jésus a parcouru de la crèche à la Croix doit illuminer toutes les formes de connaissance, pour que dès aujourd’hui et à l’avenir, nos universités et écoles soient des lieux d’écoute et de pratique de l’Évangile.
Certes les défis actuels, à l’heure de l’intelligence artificielle, semblent dépasser nos capacités. Mais nous devons garder confiance et courage. Citant le pape François, Léon XIV insiste pour que le pessimisme ne l’emporte pas. L’un des plus beaux textes de Newman, Lead, kindly light (Guide-nous douce lumière), doit nous empêcher de tomber non seulement dans les ténèbres, mais encore dans l’obscurité.
Que Marie, elle aussi éducatrice car mère, et saint John Henry obtiennent que l’éducation catholique soit toujours pour chacun une aide précieuse, pour répondre à sa vocation propre de sainteté.
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