Dans son allocution lors de l’Audience générale du 19 novembre 2025, le pape Léon XIV a rappelé l’importance de l’écologie intégrale dans l’Église, qui commence avec la Résurrection du Christ et le paradis retrouvé.
Surtout depuis Pie XII, qui chanta les sœurs abeilles de façon très poétique, les papes se sont volontiers faits écologistes, les trois derniers papes allant jusqu’à prôner une écologie intégrale. Cela peut dans un sens nous surprendre, tant on sait les déviations marxisantes et gauchistes de nos politiciens écologistes modernes, qui veulent défendre la nature en refusant le droit primordial de vivre à son roi qu’est l’homme et à plus forte raison en niant les devoirs qu’a ce dernier envers son Créateur.
Dès 1973, Paul VI s’insurgeait contre une telle écologie en ces termes :
« La corruption trouve ainsi libre cours dans la vie sociale. Cette mentalité relativiste que semble vouloir justifier la liberté propre d’une société qui se prétend arrivée à maturité, peut facilement dégénérer en licence et ruiner la communauté et ceux qui la composent. Il n’est pas difficile de relever dans l’histoire des exemples qui le confirment. L’écologie des mœurs devra donc, dans tout programme, figurer parmi les tâches primordiales du renouvellement chrétien auquel nous aspirons. L’érotisme devient une mode, le plaisir un droit, le vice une ineptie. On ne calcule pas le gaspillage de valeurs humaines que provoque un semblable fléchissement moral. La foi, la religion, la spiritualité, la vigueur de la volonté, la grandeur d’âme, tout s’y dissout. »
Une écologie chrétienne
Et pourtant, les papes ont osé à la suite de saint François d’Assise parler d’une écologie chrétienne et même d’une écologie intégrale. Voyons cela de plus près en commentant la dernière audience générale du Pape de ce 19 novembre.
C’est dans le cadre de sa réflexion sur les défis actuels au regard de la Résurrection du Christ que Léon XIV aborde la question écologique. Il commence par la réflexion de Marie-Madeleine qui, devant le tombeau vide, ne reconnut pas immédiatement le Christ, mais crut qu’il était le jardinier. Le Christ avait été déposé dans un jardin au soir du Vendredi saint. S’était ainsi achevée dans la paix du sabbat et la beauté du jardin la grande lutte dramatique entre les ténèbres et la lumière.
Marie-Madeleine n’avait donc pas tout à fait tort en croyant que cet homme était le jardinier. Elle devait simplement changer de regard en comprenant la grande réalité pascale qui est de faire de nous tous des hommes nouveaux. Nous aussi, nous devons avoir ce regard contemplatif, car si nous ne sommes pas « le gardien du jardin », nous deviendrons vite son destructeur.
Le jardin de la Résurrection
Nous devons donc arrêter souvent notre pensée au jardin de la Résurrection, nouvelle création, et qui fait penser au jardin d’Eden mais complètement transformé car sans traces du péché. La semence du Christ ressuscité y a été déposée pour porter beaucoup de fruits. Grâce au Christ, le paradis n’est plus perdu pour l’être humain, il est retrouvé. La mort et la Résurrection du Christ sont ainsi devenues le fondement d’une écologie intégrale, en dehors de laquelle les paroles de la foi restent sans prise sur la réalité et les paroles des sciences en dehors du cœur.
La culture écologique ne peut se réduire à des réponses précipitées en raison de l’urgence, et souvent partielles, quand elles ne sont pas idéologiques. Elle doit avoir un regard contemplatif, comme celui de Marie-Madeleine dans le jardin au matin de Pâques.
Cela nécessite une vraie conversion. Nous devons passer de la vallée de larmes à la transformation du cœur. Nous devons tous être des personnes solidaires et fraternelles qui protègent les personnes des loups destructeurs de l’avortement, de l’euthanasie. Nous devons nous revêtir de la force de l’Agneau pascal, notre vrai Pasteur.
Que, par l’intercession de Marie la première écologiste, l’Esprit-Saint nous donne la capacité d’écouter la voix de ceux qui n’ont pas de voix. « Nous verrons alors ce que nos yeux ne voient pas encore : ce jardin ou paradis vers lequel nous allons seulement en accueillant et en accomplissant chacun sa propre tâche. »
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