Conclu en septembre 2018 pour deux ans, renouvelé en 2020, l’« Accord provisoire » entre le gouvernement de Chine et le Saint-Siège a été à nouveau prolongé en ce mois d’octobre malgré ses résultats plus que décevants.
Cet Accord, qui reste provisoire, reste toujours secret. Aucune des deux parties ne l’a publié. Même les premiers concernés, les évêques chinois et les deux cardinaux chinois, Joseph Zen et John Tong Hon – qui furent tous deux évêques de Hong Kong –, en ignorent le contenu. On sait seulement, d’après ce qu’en a dit la salle de presse du Vatican lors de la première signature, qu’il concerne principalement la nomination des évêques. D’une part, lors de la signature, le Pape avait levé l’excommunication dont étaient frappés sept évêques qui avaient été nommés par le gouvernement chinois sans mandat pontifical. D’autre part les autorités chinoises et le Saint-Siège avaient convenu d’une procédure pour parvenir à la nomination des nouveaux évêques : le gouvernement présente le dossier de candidats, liste dans laquelle le Pape choisit ou non un nom. En tout cas, le dernier mot lui appartient. Cet accord évoque aussi, semble-t-il, dans quelles conditions les évêques dits « clandestins »,c’est-à-dire nommés, ces dernières décennies, avec l’accord du Saint-Siège, mais non reconnus par le gouvernement, peuvent être reconnus par celui-ci. Des diocèses en manque d’évêque Lorsque l’Accord a été signé, il y avait, selon le gouvernement, une quarantaine de diocèses sans évêque. C’est à cette réalité qu’ont voulu remédier le Pape et le cardinal Parolin, secrétaire d’État et maître d’œuvre de cet Accord. L’agence Asia News, dirigée par les religieux de l’Institut pontifical des Missions étrangères (PIME) établis à Hong Kong, a établi le bilan de quatre ans d’application : six évêques ont été nommés, trois autres ont été nommés mais n’ont pas encore pris possession de leur diocèse et trois évêques « clandestins » ont été reconnus par le gouvernement. Ce n’est pas rien, mais ce sont des résultats très limités. Dès le mois de février 2019, le cardinal Filoni, qui était alors préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples, avait dit être « perplexe » sur l’efficacité de l’Accord. Dans une interview accordée à l’agence Reuters quelques semaines avant son renouvellement, le pape François reconnaissait que « cela va lentement » mais il estimait aussi que c’est la seule voie possible : « Face à une situation fermée, il faut chercher le possible, pas…