12 conseils pour nous aider à bien prier

Publié le 03 Mar 2023
prier

En cette journée mondiale de la prière, quoi de plus opportun que de chercher à mieux nous adresser au Très-Haut. En s’appuyant sur le précieux petit ouvrage Dieu exauce-t-il nos prières ? de Mgr André-Mutien Léonard (Editions de l’Emmanuel, 2003), le Père Danziec nous livre douze conseils pour affiner, ajuster et améliorer notre relation à Dieu dans notre vie de prière.

 

  1. Sortons du piège interprétatif qui réduit la prière à un chantage affectif.

Selon le sens commun, prier Dieu ou prier quelqu’un se comprend comme une personne qui supplie, qui implore, qui demande quelque chose. Grossière erreur ! La prière chrétienne ne se résume pas en effet à la prière de demande. La prière authentique est avant tout adoration, louange/action de grâce et expression d’un pardon. Certes, cela n’a pas empêché Notre Seigneur et son Église de consacrer, on ne peut plus clairement, la valeur de la prière de demande. Reste que cette dernière n’épuise pas, à elle-seule, le sens profond de la prière. Elle n’en est que la 4ème dimension.

  1. Restons forts dans la Foi.

Oui, le Seigneur entend toutes nos prières. Sa sagesse infinie les connaît même avant que nous les formulions. Désarmant ? Mais non, voyons ! Evidemment que nous ne prions pas pour l’informer ou l’amadouer (puisqu’Il connaît tout de nous et que sa science est sans limite), mais pour augmenter notre foi dans son amour agissant.

  1. Ne nous méprenons pas.

La prière ne s’apparente pas à une liste envoyée à la va-vite au Père Noël… La prière que Dieu veut et aime exaucer est la prière accomplie dans une foi persévérante. A nous d’éprouver nos genoux et de croire contre toute espérance !

  1. Mettons de l’ordre dans nos prières.

Que souhaite avant tout le Christ dans le domaine de la prière ? Que nous respections tout simplement la hiérarchie indiquée dans la prière indépassable qu’Il nous a enseigné : le Notre Père.

Il faut donc d’abord 1) prier pour que son amour soit glorifié, 2) pour que son règne arrive enfin en plénitude et 3) pour que toute sa volonté de salut se réalise sur la terre comme elle l’est déjà dans le ciel. Bien sûr, le Seigneur accueille aussi avec miséricorde toutes nos autres demandes touchant à notre vie quotidienne et à celle de nos proches et du monde entier. Mais gardons en tête de respecter l’ordre des priorités manifesté dans le Notre Père.

  1. Transportons des montagnes.

Ne voyons pas petit et visons large ! Conformément à la promesse formelle de Jésus, soyons véritablement assurés que toute prière faite dans la foi est et sera pleinement exaucée. Ne laissons jamais entendre qu’il s’agirait là d’une exagération pieuse, ce serait tordre la véracité de la Parole de Dieu. Il nous appartient de prendre l’affirmation de Jésus à la lettre : « Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à ce mûrier : Déracine-toi, et te transplante dans la mer ; et il vous obéirait. » (Luc 17, 6) Autrement dit, ce n’est pas le Seigneur qui manque d’écoute ou de puissance, c’est nous qui manquons de confiance et d’abandon.

  1. Vivons avec l’éternelle présence du Christ Rédempteur.

En effet, Jésus-Christ n’est pas moins miséricordieux maintenant qu’il ne l’était durant sa vie terrestre. Il n’est pas moins puissant non plus. Au contraire, depuis sa résurrection, « tout pouvoir lui a été donné au ciel et sur la terre » (cf. Mt 28, 18). A condition que nous y croyions de tout notre cœur et que l’Église elle-même y croie résolument, Notre Seigneur se tient évidemment toujours prêt à accorder des signes à son Église, ainsi qu’il l’a d’ailleurs promis explicitement.

  1. Donnons, par avance, raison au Seigneur.

Ce point pourrait sembler comme une « botte en touche », l’astérisque qui précise que « même quand la Providence nous donne tort, elle a pourtant raison ». A dire vrai, nous sommes pourtant en cette matière, au cœur du sujet de la prière. En effet, si nous ne voyons pas tout de suite comment le Seigneur entend notre prière, si nous avons même l’impression qu’il ne nous entend pas du tout, il nous appartient pourtant de lui donner par avance notre assentiment à ses desseins souverains.

Il nous connaît mieux que nous-même. Continuons donc à croire de tout notre cœur qu’il nous exauce et nous exaucera toujours. Il a payé un prix suffisant – celui de sa Passion ignominieuse et de son sacrifice sur la croix – non seulement sous Ponce Pilate mais aussi à travers toute l’Histoire des hommes, car le sacrifice du Golgotha se trouve réactualisé chaque jour sur les autels  –  pour obtenir de nous cette confiance absolue.

  1. Gardons les yeux fixés sur l’horizon de la pensée divine.

Si, apparemment, Dieu ne nous exauce pas maintenant, peut-être nous exaucera-t-il plus tard. Entre-temps, redoublons de foi en lui. Peut-être aussi veut-il nous exaucer autrement, d’une manière qui nous déconcerte mais dont nous comprendrons un jour qu’elle visait notre véritable bien. L’expression est connue mais redisons-la : « Dieu écrit droit avec des lignes courbes ».

  1. Plaçons nos prières dans la perspective de notre Salut.

Selon la jolie formule de l’abbé Berto, « Notre vie terrestre n’est que la courte préface à un livre qui n’aura pas de dernière page ». Le monde présent, dans son ensemble, attend « d’être libéré de l’esclavage de la corruption » (Rm 8, 21). La véritable espérance chrétienne réclame donc d’aller plus loin que l’état actuel de l’univers (ou le souci tourmenté et désordonné de l’avenir des réalités matérielles du monde créé…) car « ce que nous attendons selon sa promesse, ce sont de nouveaux cieux et une terre nouvelle où habitera la justice » (2 P 3, 13). C’est là seulement que Dieu pourra réaliser notre bonheur définitif.

  1. Un jour nous verrons ce à quoi ont servi toutes nos prières.

Dieu nous a averti : Il est en mesure de faire « toutes choses nouvelles » (Ap 21, 5). Nous constaterons alors, avec émerveillement, que la moindre de nos prières de demande aura pleinement été exaucée au-delà même de nos désirs. Aucune prière authentique ne saurait être qualifiée hors sujet, hors d’usage ou hors de propos. Nous aurons prié ici-bas pour la guérison de telle personne, pour que nos enfants ou petits-enfants trouvent le chemin du Seigneur, restent fidèles à l’enseignement constant de l’Église, pour que des couples en difficulté se ressoudent et retrouvent la saveur innocente du commencement de leur amour ?

Si nous avons une foi persévérante, nous verrons alors que, plus souvent que nous ne le pensons, nous avons été exaucés dès cette vie. Et même si, il est vrai, Dieu ne peut pas nous sauver définitivement en ce monde, nous savons que dans le Royaume du Ciel (pourvu qu’on y parvienne !), nous serons, à coup sûr, totalement exaucés.

Là, nos malades et nos défunts danseront, transfigurés, dans la joie de leur résurrection. Là, régnera la paix sera sans fin, cette fameuse tranquillité de l’ordre. Là, les enfants de Dieu reposeront dans le cœur de la Sainte et Auguste Trinité pour toujours. Chacun deviendra la pierre vivante de l’Église éternelle et triomphante du Ciel. Là, les imperfections de l’amour, que l’incompréhension avait fait éclater, seront résorbées dans l’harmonie d’une greffe sublime au cœur de Jésus. Et ainsi de suite pour toutes nos détresses présentes, car, ce jour-là, « Dieu essuiera toute larme de nos yeux » (cf. Ap 21, 4).

  1. Dominons toutes nos prières par une prière prioritaire et principale.

Dans l’immédiat, la prière de demande la plus urgente est sans aucun doute celle que l’Esprit Saint a inspirée à la dernière ligne de la Bible : « Oh oui, viens, Seigneur Jésus ! » (Ap 22, 20). C’est d’ailleurs l’une des demandes du Notre Père : « Que ton règne arrive ! » Oh oui, que s’accomplisse, au plus vite, le retour glorieux de Jésus qui permettra au Père de faire « passer la figure de ce monde » (cf. 1 Co 7, 31) et d’instaurer le Royaume où « Dieu sera tout en tous » (cf. 1 Co 15, 28) ! Alors, toutes nos prières auront été pleinement exaucées jusqu’à la dernière. « Demandez et vous recevrez. »

  1. Gardons un indéfectible lien avec l’au-delà.

La cour du Ciel et l’assemblée souffrante du Purgatoire doivent en effet devenir partie prenante de nos prières. Nos demandes adressées aux saints du ciel sont pleinement justifiées, pourvu qu’elles soient éclairées et nous conduisent vers une plus grande confiance en Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Quant à la prière pour les défunts, elle est vivement recommandée par l’Écriture et par toute la tradition de l’Église. Son lieu privilégié est l’assistance au Saint-Sacrifice, l’offrande de communion, la célébration de Messes pour les âmes du purgatoire et des sacrifices vécus en union avec les âmes du purgatoire en vue de les soulager.

 

A lire également : « Jeanne 2031 » : neuf années de prière pour la France

Père Danziec +

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