« Je suis extrêmement heureux de vous annoncer un prochain événement qui va impliquer les paroissiens de la basilique, les bénévoles de la Sainte Tunique, les pouvoirs publics et la ville d’Argenteuil. » Ce dimanche 26 mars, journée annuelle de vénération de la Sainte Tunique, portée par le Christ lors de sa Passion, Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise, officialise la nouvelle dans la basilique d’Argenteuil : « dès le printemps 2025, j’ai souhaité que se tienne une nouvelle ostension exceptionnelle de la Sainte Tunique ». La tunique que Notre-Seigneur porta lors du chemin de croix avait été en possession de l’impératrice Irène de Constantinople au IXe siècle. Afin d’augmenter son pouvoir, celle-ci, souhaitant se marier avec l’empereur Charlemagne, lui fit don de cette relique. L’empereur la confia alors à l’abbaye d’Argenteuil. Conservée à la basilique d’Argenteuil depuis douze siècles, le vêtement porté par le Christ lors de sa Passion est la tunique qu’on ne put partager car « sans couture, tirée d’une pièce à partir du haut » (Jn, 19, 23). Cette tunique indivisée, le curé d’Argenteuil dut cependant la découper lors de la Révolution, pour la cacher et la sauver des mains de ceux qui voulaient la détruire. Il n’en retrouva malheureusement qu’une partie. Aujourd’hui, la Sainte Tunique est enfermée dans un reliquaire, et seul un morceau est visible des fidèles. Le reliquaire n’est exposé qu’une fois par an, lors de la journée annuelle de vénération. Une ostension de la Tunique, où celle-ci, dépliée, est entièrement exposée aux yeux des fidèles, est donc exceptionnelle. La tradition veut qu’elle soit montrée deux fois par siècle. Les trois dernières ostensions ont eu lieu en 1934, 1984 et 2016. La prochaine était prévue pour 2034, mais Mgr Lalanne a finalement avancé l’échéance au printemps 2025. Après les deux ans de pandémie de Covid-19, le pape François a en effet annoncé le lancement d’un jubilé mondial, « Pèlerins d’espérance », pour « favoriser grandement la recomposition d’un climat d’espérance et de confiance ». Dans son communiqué écrit du 26 mars, Mgr Lalanne a donc affirmé que « les fidèles et pèlerins seront appelés particulièrement à vénérer la Sainte Tunique, à…
Benoît XVI et François : deux lectures du Maître de la Terre de Benson, deux pontificats, deux églises ? (2/3)
Une volonté farouche de changer de paradigme (2/3) | Tout d’abord, et en amont de l’élection, la volonté farouche de changement de ceux qui ont préparé le règne. En 2007 paraissait un livre très éclairant et remarquablement conçu dans la plus pure tradition de la manipulation de l’opinion. La thèse de ce livre-programme qui devait se révéler prophétique peut se résumer ainsi : l’Église, depuis Constantin et avec pertinacité, s’est éloignée du message évangélique. Ce phénomène s’accentue à partir de la Renaissance quand l’Église s’entête de plus en plus en s’opposant à la modernité. Constatant au XXe siècle que des génocides ont été perpétrés dans des pays chrétiens (Allemagne, Rwanda), il faut en tirer la conclusion que cette manière ancienne d’être chrétien était fausse et qu’il faut refuser les préoccupations dérisoires que sont la connaissance de la foi, le nombre d’entrées au séminaire ou de sacrements célébrés, car tout cela détourne de l’essentiel qui consiste à apporter davantage d’humanité.