Angleterre : pourquoi ils ont dit non !

Publié le 25 Juil 2023
angleterre

Henri VIII

Comment les conditions d’une persécution contre les catholiques fidèles au pape et à la messe se sont-elles mises en place dans l’Angleterre du XVIe siècle ? En succombant aux mirages de la modernité politique et en reconstruisant la morale en fonction de leurs intérêts, les Tudors ont fait basculer leur pays dans l’erreur et le sang.   L’époque des Tudors (1485-1603) est une période de profondes réformes en Angleterre, qui s’inscrit de plus dans un contexte européen de transformations tant sociales et religieuses qu’économiques et politiques. En effet, le mariage d’Henri VII Tudor avec Élisabeth d’York en 1486 met fin à la guerre des Deux-Roses, une guerre civile qui depuis 1455 ensanglante le royaume. Le nouveau roi entreprend immédiatement la reconstruction de son pays, tout d’abord en renforçant le pouvoir royal. Il interdit les armées privées, met en place une cour suprême de justice, la Chambre étoilée, qui permet de juger sans appel les nobles reconnus d’attentats contre la paix publique, et favorise systématiquement les hommes de moindre rang dans son gouvernement, ce qui lui permet de contrebalancer l’influence de la noblesse. Son fils, Henri VIII, roi de 1509 à 1547, poursuit cette politique, comme en témoigne l’ascension de Thomas Wolsey, le très influent conseiller des deux rois. Le Parlement, quant à lui, est de moins en moins convoqué. Cette restauration du pouvoir royal se traduit aussi par une reconquête systématique, quoique incomplète, des marches celtiques : le pays de Galles est intégré au royaume d’Angleterre entre 1536 et 1543 par une série de statuts. L’Irlande, plus réfractaire, n’est matée par la force qu’en 1534 par Henri VIII. Seule l’Écosse reste indépendante. Renforcement du pouvoir Ce renforcement du pouvoir royal sous les deux premiers Tudors se poursuit, sous des modalités légèrement différentes, par les successeurs d’Henri VIII. Le Parlement, en effet, retrouve une place importante suite à la rupture avec Rome en 1534 ; cela n’empêche cependant pas les souverains d’exercer une autorité de plus en plus forte. Élisabeth Ire, en dépit de l’apparente continuation de l’idéal du King in Parliament, né sous son père, qui fait du Parlement un allié du roi dans l’élaboration de la loi, est une souveraine autoritaire. Elle sait de plus développer une véritable mystique monarchique, mêlant à la fois l’héritage médiéval (guérison par l’imposition des mains), et la Renaissance (célébration de ses mérites, en particulier intellectuels). Modernité politique La dynastie des Tudors fait donc…

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Eric Picard

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