En contradiction avec un monde toujours plus technicisé, relativiste, les Goums apportent une réponse aux défaillances d’une société en perte de repère. En replaçant l’homme dans ses limites, il lui ouvre la voie du Ciel et de la « sobriété heureuse ». « La vérité exige que nous reconnaissions les bornes qui nous limitent, tandis que l’erreur nous persuade que nous sommes… sans limite » (Goethe). En France, entre 1968 et 2018, la population a augmenté de 16 millions, l’espérance de vie de 11 ans, les mariages régressé (de 356 615 à 228 000) contrairement aux divorces (de 36 063 à 128 043), le nombre d’enfants par femme est passé de 2,58 à 1,88, le revenu national a été multiplié par 15… La société française s’est fondamentalement transformée : elle est devenue plus consumériste, plus matérialiste, plus individualiste, plus technicisée, plus hédoniste, plus confortable, plus relativiste, plus interconnectée et globalisée… Nous n’avons pas assisté pour autant à une « fin de l’histoire » (Fukuyama) : la démocratie triomphante qui aurait apporté paix et prospérité au monde entier. Nous avons plutôt constaté une « accélération de l’histoire » (Halévy) dans une société « liquide » (Bauman). Et, comparativement, l’aventure d’un Goum n’a quasiment pas changé ! Les Goumiers sont restés les mains sales dans la boue à faire la vaisselle laborieuse de gamelles cabossées dans la dernière zone sans connexion avec le village monde ! Comment devons-nous comprendre cette pérennité à contre-courant ? Les Goums opposent le dénuement volontaire dans une société consumériste nécrosée, l’identité restaurée dans une société liquide globalisée ou encore le retour à Dieu dans une société idolâtre insensée. Michel Menu décrit le Goum comme une réponse aux défaillances d’une société alors à transformer. La ligne de crête de cette opposition me semble dans la conception anthropologique, et au-delà eschatologique, de la limite. Celle-ci est refusée par notre société contemporaine (I) et retrouvée dans le Goum (II). I. Le refus de la limite dans la société contemporaine Dans notre société, comment se manifeste ce refus de la limite et avec quelles conséquences ? a. Ses manifestations Nous pourrions partir de Mai 1968 et ce même si les racines sont plus profondes, notamment, à chercher chez ceux qui dénoncent l’obscurantisme en se proclamant orgueilleusement des Lumières. Les slogans de mai 68 étaient : « Il est interdit d’interdire » ; « Consommez plus pour vivre moins » ; « Jouissez sans entraves » ; « Ni Dieu, ni maître ». L’idée centrale est donc la révolte contre toute forme d’autorité afin de vivre selon ses seuls désirs…
Ermonia : Magnificat, une adaptation de René Bazin en court-métrage
L'association de production cinématographique Ermonia s’est éprise de la noble ambition de faire éclore la beauté, en tissant des liens entre les trésors de l'Histoire, les splendeurs de la littérature et les échos du patrimoine. Ermonia présente son troisième moyen-métrage de quarante-cinq minutes : Magnificat, un voyage dans la Bretagne du début du XXe siècle.