L’Imitation de Jésus-Christ, livre premier, chapitre II

Publié le 10 Nov 2013
L'Imitation de Jésus-Christ, livre premier, chapitre II L'Homme Nouveau

Chaque dimanche, nous proposons L’Imitation de Jésus-Christ, dans la belle traduction de l’abbé Félicité de Lamennais. Nous publions aujourd’hui le deuxième chapitre « Avoir d’humbles sentiments de soi-même » du Livre premier : « Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ». On peut lire le premier chapitre du Livre premier en se rendant ici. Classique de la vie spirituelle, datant du XVe siècle, L’Imitation de Jésus-Christ est généralement attribuée au moine Thomas a Kempis.

1. Tout homme désire naturellement de savoir; mais la science sans la crainte de Dieu, que vaut-elle ?

Un humble paysan qui sert Dieu est certainement fort au-dessus du philosophe superbe qui, se négligeant lui-même, considère le cours des astres.

Celui qui se connaît bien se méprise, et ne se plait point aux louanges des hommes.
Quand j’aurais toute la science du monde, si je n’ai pas la charité, à quoi cela me servirait-il devant Dieu, qui me jugera sur mes oeuvres ?
2. Modérez le désir trop vif de savoir; on ne trouvera là qu’une grande dissipation et une grande illusion.
Les savants sont bien aise de paraître et de passer pour habiles.
Il y a beaucoup de choses qu’il importe peu ou qu’il n’importe point à l’âme de connaître; et celui-là est bien insensé qui s’occupe d’autre chose que de ce qui intéresse son salut.
La multitude des paroles ne rassasie point l’âme; mais une vie sainte rafraîchit l’esprit et une conscience pure donne une grande confiance près de Dieu.
3. Plus et mieux vous savez, plus vous serez sévèrement jugé, si vous n’en vivez pas plus saintement.
Quelque art et quelque science que vous possédiez, n’en tirez donc point de vanité; craignez plutôt à cause des lumières qui vous ont été données.
Si vous croyez beaucoup savoir, et être perspicace, souvenez-vous que c’est peu de chose près de ce que vous ignorez.
Ne vous élevez point en vous-même, avouez plutôt votre ignorance. Comment pouvez-vous songer à vous préférer à quelqu’un, tandis qu’il y en a tant de plus doctes que vous, et de plus instruits en la loi de Dieu ?
Voulez-vous apprendre et savoir quelque chose qui vous serve ? Aimez à vivre inconnu et à n’être compté pour rien.
4. La science la plus haute et la plus utile est la connaissance exacte et le mépris de soi-même.
Ne rien s’attribuer et penser favorablement des autres, c’est une grande sagesse et une grande perfection.
Quand vous verriez votre frère commettre ouvertement une faute, même une faute très grave, ne pensez pas cependant être meilleur que lui; car vous ignorez combien de temps vous persévérerez dans le bien.
Nous sommes tous fragiles, mais croyez que personne n’est plus fragile que vous.

Pour ceux qui désirent lire ce texte à la suite, dans une véritable édition, nous recommandons la belle édition réalisée par  Traditions monastiques

 
 

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