Les membres du Coetus Internationalis Summorum Pontificum, attachés à la messe traditionnelle, se réunissent à Rome, les 28 et 29 octobre 2023, pour un douzième pèlerinage « ad Petri Sedem » accompagné d’une rencontre d’études, « Pax liturgica ». Entretien avec Christian Marquant, président du Coetus Internationalis Summorum Pontificum.
Votre premier pèlerinage vers le siège de saint Pierre a eu lieu en 2012. Quelle est l’origine de ce projet ?
Le 7 juillet 2007, le pape Benoît XVI publiait son motu proprio Summorum Pontificum, accordant une plus grande liberté dans la célébration de la messe traditionnelle. Attachés à cette forme liturgique, nous pensions depuis longtemps qu’il fallait manifester nos remerciements et notre dévotion à l’Église.
Plusieurs initiatives personnelles avaient été mises en place. Mais, en 2012, nous avons décidé, à l’initiative de Mgr Nicola Bux, d’organiser un pèlerinage rassemblant toutes les associations vivant leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle dans le monde. C’est ainsi que le pèlerinage Summorum Pontificum a été organisé en 2012, et a continué, chaque année, lors de la fête du Christ-Roi.
Nous souhaitons montrer notre attachement à la messe traditionnelle, notamment par la présence de très nombreux représentants d’associations venus de tous les pays du monde. Aujourd’hui, la messe traditionnelle est célébrée dans 90 pays différents. Ce n’est pas rien ! Et lors de notre pèlerinage, nous comptons entre 250 et 300 délégués d’associations attachées à cette liturgie.
Cela se manifeste notamment par la procession du samedi, où tous les représentants de ces associations portent le drapeau de leur pays. C’est un symbole que nous souhaitons mettre en évidence pour montrer que nous sommes nombreux à aimer la liturgie traditionnelle et que cet attachement n’est pas seulement celui du Vieux Monde.
Pour organiser ce pèlerinage, nous avons lancé le groupement d’association Coetus Internationalis Summorum Pontificum, qui réunit aujourd’hui 19 associations.
Au début, nous étions environ 800 marcheurs. Maintenant, nous comptons bien plus de 2000 pèlerins. Notre priorité est que le maximum d’associations soient représentées. Nous avons en majorité des Européens. Les communautés d’Afrique, d’Amérique ou d’Asie ont plus de difficultés à nous rejoindre, bien que le prélat qui dirige cette année la procession vienne de Tanzanie. Cependant, elles sont de plus en plus représentées. Cette année, par exemple, un membre de l’association « Una Voce Venezuela » sera présent, pour la première fois depuis la création du pèlerinage.
Comment est organisé votre pèlerinage ?
Depuis 2012, nous gardons à peu près le même fonctionnement. Notre pèlerinage se passe durant tout le week-end de la fête du Christ-Roi. Il se divise en trois temps forts. Cette année, le pèlerinage a donc lieu le week-end du 28-29 octobre. Le vendredi, nous nous retrouvons à la basilique Sainte-Marie-des-Martyrs (le Panthéon) pour des vêpres pontificales.
Le lendemain, samedi, nous commencerons par une messe suivie d’une adoration eucharistique dans la basilique Saint-Celse-et-Saint-Julien. Après cette adoration, nous partirons en procession dans le centre historique de Rome, et nous marcherons jusqu’à la basilique Saint-Pierre où nous proclamerons notre foi par le chant du Credo. Enfin, nous chanterons l’office de sexte traditionnel.
Dans le Coetus, un groupe de prêtres est chargé d’organiser les cérémonies liturgiques. Vendredi, Mgr Schneider, évêque d’Astana, au Kazakhstan, présidera les vêpres solennelles, au Panthéon. Le lendemain, la messe, l’adoration et la procession seront dirigées par le père Antonius Maria Mamsery, supérieur des Missionnaires de la Sainte-Croix. Cette communauté traditionaliste, présente en Tanzanie, compte une vingtaine de prêtres et une cinquantaine de religieuses.
Enfin, le dimanche, ce sera le deuxième cérémoniaire du Pape, monseigneur Marco Agostini, qui célébrera, en cette fête du Christ-Roi, la messe de clôture dans l’église de la Trinité-des-Pèlerins. Devant le nombre de pèlerins que nous attendons cette année, une seconde messe d’action de grâces sera célébrée à 10 h par monseigneur Schneider à la basilique Saint-Celse.
« Nous souhaitons continuer à rendre grâces pour tout ce qui a été accordé. »
Vous aviez l’habitude, les années précédentes, d’avoir la messe sur l’autel de la Chaire à la basilique Saint-Pierre. Cela vous a été refusé cette année…
Depuis 2012, nous avions toujours eu l’autorisation de bénéficier d’une célébration traditionnelle à l’issue de la procession, dans la basilique Saint-Pierre. Même après le motu proprio Traditionis Custodes, limitant considérablement l’accès à la messe traditionnelle, nous avons pu encore avoir cette messe.
Malheureusement, cette année, l’autorisation ne nous a pas été accordée. Mais cela ne nous empêchera pas de continuer notre pèlerinage. Malgré cette interdiction, nous serons bien accueillis dans la basilique Saint-Pierre. Nous témoignerons donc de notre foi, et nous y chanterons l’office de sexte.
À l’origine, notre pèlerinage était un remerciement envers l’Église. Aujourd’hui, nous souhaitons continuer à rendre grâces pour tout ce qui nous a été accordé ces dernières années. Notre maintien permet également de manifester que nous sommes toujours là, malgré la persécution qui est mise en place.
Nous sommes un groupe de laïcs qui veut montrer son amour pour la messe traditionnelle, et nous souhaitons la défendre à la place de nos prêtres qui ne le peuvent plus autant qu’ils le voudraient. Enfin, ce pèlerinage doit être maintenu pour prier, dans l’espérance de jours meilleurs.
Le vendredi précédant ce pèlerinage, une journée de réflexion a lieu à l’institut patristique de l’Augustinianum, organisée par l’association membre du Coetus Paix Liturgique. En quoi consiste cette journée ?
Depuis 2016, nous organisons en effet la « Rencontre Pax liturgica ». Il s’agit d’un rendez-vous plus universitaire, durant la journée du vendredi précédant le pèlerinage. Plusieurs enseignements sont donnés de 10h à 17 h, sous le mode du témoignage. Cette année, Mgr Schneider interviendra, notamment.
Cette rencontre est indépendante du pèlerinage, mais elle est en totale osmose avec lui. La plupart des participants rejoindront la basilique Sainte-Marie-des-Martyrs à l’issue de la journée.
Vous pouvez venir au pèlerinage sans inscription au préalable. Cependant, pour assister à la rencontre durant la journée de vendredi, l’inscription est préférable via un lien d’inscription disponible sur le site du pèlerinage. Une participation libre sera demandée pour le petit-déjeuner et le déjeuner.
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