Rue Michel Dabat

Publié le 17 Mar 2014
Rue Michel Dabat L'Homme Nouveau

Vous connaissez la rue Michel Dabat ? Non. Pour la bonne raison qu’elle n’existe pas. Or, il y a des centaines de rues Guy Môquet, Gabiel Péri ou Jean-Pierre Timbaud. Tous ont été fusillés par les Allemands, mais l’un n’était pas communiste, les autres si.

Petit rappel historique

1941. Le 22 juin, la Wehrmacht attaque l’URSS. Jusque-là, et en fonction du pacte germano-soviétique, les communistes français étaient acquis aux occupants, Marcel Cachin et Jacques Duclos notamment, et avec eux le tout jeune militant de 17 ans, Guy Môquet, dénonçant la « guerre impérialiste », De Gaulle, les Anglais, etc. Mais dès que l’URSS est attaquée, les voilà qui entrent en résistance selon la formule provocations/répression.

À Paris, le « colonel Fabien » abat d’une balle dans le dos, dans le métro, l’aspirant Moser. À Nantes, c’est le tour du Feldkommandant Hotz qui se promène seul un dimanche matin d’octobre près de la cathédrale. Hotz était pourtant considéré comme un élément très modéré, et à Londres on dénonçait les attentats individuels qui n’apportent rien mais entraînent de terribles représailles. Ce fut le cas. Hitler lui-même, dit-on, et les autorités d’occupation exigent l’exécution de cinquante otages et ce sera malheureusement le cas le 22 octobre à Châteaubriant. Comment ne pas s’incliner devant ces Français qui ont mis leur peau au bout de leurs idées, mais comment admettre que certains soient plus méritants que d’autres ? Car parmi les cinquante il y a Michel Dabat, 20 ans, qui avec son ami Christian de Mondragon, 17 ans, avait hissé dans la nuit du 10 novembre 1940 un immense drapeau tricolore au sommet de la cathédrale de Nantes. Les deux jeunes gens sont arrêtés.

Pour Dabat : la mort

Mondragon est relâché en raison de son jeune âge, mais Dabat est condamné à mort. Le jeune homme, ardent patriote, sera donc fusillé près d’un an après. Pas une rue ne porte son nom et ce tri sélectif est insupportable. Il a été imposé en 1945 par le parti communiste qui tenait le pays et se prétendait le « parti des 60 000 fusillés », alors que le chiffre total pour la France, déjà terrible, serait d’environ 5 000, y compris les massacres de l’été 1944, à Tulle, Oradour, Saint-Genis-Laval.

Peut-être faudrait-il aussi avoir le courage, un jour, de citer le chiffre terrifiant des Français abattus en 1944-1945 pendant l’épuration sauvage (hors tribunaux) : au moins 35 000…

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