Pour la liberté entière de la liturgie traditionnelle, en vue du redressement de l’Église

Publié le 22 Avr 2024
liturgie traditionnelle
Jean-Pierre Maugendre, Directeur général de Renaissance catholique, propose une campagne internationale pour la liberté entière de la liturgie traditionnelle. Malgré la déchristianisation croissante de la société et la crise de l’Église, il rappelle que celle-ci peut renaître par le biais de la liturgie traditionnelle, dont la sûreté doctrinale et la transcendance ont sanctifié ceux qui nous ont précédés pendant des siècles, et contribuent encore à de nombreuses conversions. À condition de lui redonner une liberté pleine et entière, et non pas seulement une tolérance restrictive. 

 

Être catholique en 2024 n’est pas chose aisée. Une déchristianisation massive se prolonge en Occident à tel point que le catholicisme semble disparaître de l’espace public. Ailleurs, le nombre de chrétiens persécutés pour leur foi ne cesse de croître. L’Église semble, de plus, frappée par une crise interne qui se traduit par un recul de la pratique religieuse, une baisse des vocations sacerdotales et religieuses, une moindre pratique sacramentelle et même des dissensions entre prêtres, évêques ou cardinaux hier impensables.

Or, parmi les éléments qui peuvent contribuer à la renaissance interne de l’Église et à la reprise de son développement missionnaire, il y a d’abord la célébration digne et sainte de sa liturgie, à laquelle peut puissamment aider l’exemple et la présence de la liturgie romaine traditionnelle. 

 

La messe traditionnelle continue d’attirer et sanctifier

Malgré toutes les tentatives qui ont été faites pour la faire disparaître, spécialement au cours du présent pontificat, cette messe continue à vivre, à se répandre, à sanctifier le peuple chrétien qui y accède. Elle produit des fruits évidents de piété, de croissance des vocations, de conversions. Elle attire la jeunesse, est à l’origine de la floraison de maintes œuvres, notamment scolaires, elle s’accompagne d’un solide enseignement catéchétique.

Personne ne peut contester qu’elle est un vecteur de conservation et de transmission de la foi et de la pratique religieuse au milieu d’un affaiblissement de la croyance et d’hémorragie des croyants. Par son ancienneté vénérable cette messe peut également se prévaloir d’avoir sanctifié bien des âmes à travers les siècles. Au sein d’autres forces vives qui se manifestent encore dans l’Église, celle que représente cette vie cultuelle attire l’attention par la structuration que lui confère unelex orandi continuée. 

On lui a certes donné, ou plutôt on lui a toléré quelques espaces de vie, mais en reprenant trop souvent d’une main ce que l’on concédait de l’autre. Sans jamais cependant parvenir à la faire disparaître. 

Depuis la grande dépression de l’immédiat après-Concile, à maintes reprises, pour ranimer la pratique, faire remonter le nombre des vocations sacerdotales et religieuses, tenter de préserver la foi du peuple chrétien, on a tout essayé. Tout, sauf de laisser « faire l’expérience de la tradition », de laisser sa chance à la liturgie dite tridentine. Or, le bon sens demande urgemment aujourd’hui de laisser vivre et prospérer toutes les forces vives dans l’Église et notamment celle-là, qui bénéficie d’un droit plus que millénaire. 

 

Pour une liberté pleine et entière

Qu’on ne se méprenne pas : le présent appel n’est pas une requête pour l’obtention d’une nouvelle tolérance comme en 1984, en 1988, ni même pour le rétablissement du statut accordé en 2007 par le motu proprio Summorum Pontificum, qui lui reconnaissant en principe un droit a été ramené, de fait, à un régime de permissions chichement accordées. 

Simples laïcs il ne nous appartient pas de porter un jugement sur le Concile Vatican II, sa continuité ou discontinuité avec l’enseignement antérieur de l’Église, le bien-fondé, ou non, des réformes qui en sont issues, etc. En revanche il convient de défendre et transmettre les moyens que la Providence a utilisés pour permettre à un nombre croissant de catholiques de conserver la foi, d’y grandir ou de la découvrir. La liturgie traditionnelle tient dans cette démarche par sa transcendance, sa beauté, son caractère intemporel, sa sûreté doctrinale, une place essentielle 

C’est pourquoi nous demandons simplement, au titre de la vraie liberté des enfants de Dieu dans l’Église, que soit reconnue la liberté pleine et entière de la liturgie traditionnelle, avec le libre usage de tous ses livres, afin que, sans entrave, dans le rite latin, tous les fidèles puissent en bénéficier et tous les clercs la célébrer. 

Le présent appel n’est pas une pétition à signer, mais un message à diffuser, éventuellement à reprendre sous toutes formes qui pourront paraître opportunes, et à apporter et expliquer aux cardinaux, évêques et prélats de l’Église universelle. 

 

>> à voir également : La dignité humaine est-elle sans bornes ?

 

Jean-Pierre Maugendre, Directeur Général de Renaissance catholique

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseAnnée du Christ-Roi

Notre quinzaine : Le retour du Roi

Éditorial de Philippe Maxence | Mais pourquoi spécifiquement aborder cette question de la royauté du Christ, alors que le mystère de Noël ne s’y réduit pas ? Tout simplement parce que L’Homme Nouveau a décidé de lancer une Année du Christ-Roi à l’occasion du centenaire de la publication par Pie XI de l’encyclique Quas Primas, le 11 décembre 1925.

+

christ roi
À la uneÉgliseAnnée du Christ-RoiLiturgie

Quas Primas (4/4) : Un règne de justice et de grâce : la liturgie du Christ-Roi

DOSSIER | 1925-2025 : « Aux origines de la fête du Christ-Roi » | Le pape Pie XI fixa dans la liturgie la fête du Christ-Roi par l’encyclique Quas Primas. Ses prédécesseurs avaient déjà insisté sur la royauté du Christ et de nombreux laïcs, prêtres et évêques avaient réclamé une telle fête. Les textes propres de ce dimanche évoquent le triomphe de la fin des temps mais aussi le pouvoir du Rédempteur sur les nations de la terre.

+

quas primas liturgie christ-roi
À la uneÉgliseAnnée du Christ-RoiDoctrine sociale

Quas Primas (3/4) : La royauté du Christ, une évidence biblique

DOSSIER | 1925-2025 : « Aux origines de la fête du Christ-Roi » | Les Écritures sont remplies de l’attente messianique d’un roi à laquelle l’Incarnation donne une nouvelle dimension, après l’échec de la dynastie davidique à laquelle avait pourtant été promise une stabilité éternelle. L’actualité de cette royauté est attestée jusque dans l’Apocalypse, ou révélation, ainsi que le souligne Quas Primas.

+

quas primas roi messie
ÉgliseAnnée du Christ-Roi

Quas Primas (1/4) : Une encyclique pour son temps

DOSSIER | 1925-2025 : « Aux origines de la fête du Christ-Roi » | C’est le contexte des années 1920, pendant lesquelles montent en puissance des États et des idéologies anticatholiques et laïcistes que l’inquiétude du pape Pie XI, face à ces cultes de la Nation, de l’État, de la Révolution ou du Prolétariat, va le pousser à donner des remèdes spirituels au monde. L’ordonnance contre ces fausses religions mortifères, c’est Quas Primas (11 décembre 1925).

+

quas primas cristeros