Une nouvelle catéchèse du Pape sur l’Esprit et l’Épouse

Publié le 05 Juin 2024
saint esprit saint

Après les vices et les vertus, le Pape a abordé lors de l’audience générale du 29 mai dernier une nouvelle série de catéchèses sur le thème de l’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint guide l’Église, peuple de Dieu, vers Jésus notre espérance. Le Pape commence par aborder l’Ancien Testament, comptant se pencher ensuite sur le Nouveau Testament et enfin sur le temps de l’Église. Mais dans les trois périodes, il aura toujours le regard fixé vers Jésus.

Pour l’Ancien Testament, le Pape commente, au cours de cette première instruction, les deux premiers versets de la Genèse : La Ruah de Yavéh planait sur les eaux. Au commencement, ces mots touchent par leur beauté et leur noblesse et laissent entrevoir le mystère de l’éternel. L’Esprit Saint planait sur les eaux. Nous remontons au point de départ, lorsqu’il n’existait que Dieu. La Genèse nous décrit cette origine du monde, selon une précision rituelle et liturgique, qui lie l’homme à Dieu dans des relations cultuelles. Aucun témoin n’était possible.

Tout est sobre, dépouillé, mais rempli d’un silence terrifiant et grandiose, tandis que l’agencement du monde nous est présenté de la même façon que l’organisation d’un temple. L’Esprit Saint planait sur les eaux, comme il plane sur l’Autel après la consécration. Dieu qui seul existe par lui-même, seul être nécessaire et éternel, nous apparaît dans toute la grandeur majestueuse de sa plénitude d’être. Lui, infiniment parfait et infiniment heureux résolut dans sa sagesse et dans sa bonté d’épancher pour ainsi dire hors de lui, sans risque aucun de panthéisme, son être et ses perfections, en créant l’univers puis l’homme.

En remontant aux origines, au commencement du monde, lorsque l’Esprit planait sur les eaux, la Genèse place tout être humain devant les exigences de ce fait unique, fondement même de la religion, puisque sans Dieu il n’y a plus rien et que tout s’écroule du fait même. La Genèse, s’inscrit donc dans la stricte ligne du monothéisme juif le plus rigoureux.

C’est au commencement que Dieu créa le ciel et la terre, puis l’homme et la femme à son image et à sa ressemblance. L’Esprit de Dieu apparaît alors comme la force mystérieuse qui fait passer de rien à l’être. C’est, selon la foi de l’Église, la création ex nihilo, comme l’affirmera le 2e livre des Maccabées. Le Pape parle ici, en suivant littéralement le texte de la Genèse, « de faire passer le monde de son état initial informe (Tohu bohu en hébreu) à son état ordonné ».

Mais nous savons, avec sainte Catherine de Sienne, que nous sommes ceux qui ne sont pas. Donc l’Esprit de Dieu réalise dans le monde l’harmonie, l’ordre, le beau. Le Nouveau Testament reprendra cette image, quand il parlera de la nouvelle Création qu’est la Rédemption. La colombe planera sur les eaux du Jourdain lors du baptême de Jésus. Et au Cénacle, le jour de la Résurrection, Jésus ressuscité soufflera sur ses Apôtres pour qu’il reçoive l’Esprit Saint.

Le Pape aborde ensuite avec saint Paul une question traditionnelle, mais qui n’a pas toujours été bien comprise : les conséquences du péché sur la Création. La Création gémit, passe par les douleurs d’un enfantement douloureux en attendant la re-création des cieux nouveaux et de la terre nouvelle entrevus par saint Pierre et l’Apocalypse. L’homme en effet, par son péché, a soumis la Création à un esclavage tyrannique. L’humanité en s’éloignant de Dieu salit et défait la Création. Il ne faut pas chercher ailleurs les perturbations atmosphériques de nos jours. Le Pape avait largement développé ce thème paulinien et franciscain et non teilhardien, dans Laudato si.

Demandons à Marie que le Saint Esprit transforme nos cœurs, comme il transforma la Création ; qu’elle permette par son aide maternelle de faire de nous des hommes nouveaux, de nouvelles créatures.

 

>> à lire également : Contre l’avortement, un combat spirituel

 

Un moine de Triors

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