GOMesse, une initiative pour rendre la messe accessible à tous

Publié le 04 Juil 2018
GOMesse, une initiative pour rendre la messe accessible à tous L'Homme Nouveau

GOMesse est un projet de plateforme de co-voiturage fraternel, solidaire et missionnaire pour se rendre à la messe. Cette initiative permet de faire face aux nouvelles problématiques dues à l’amoindrissement du nombre de prêtres, aux regroupements paroissiaux etc. Une campagne de financement est en cours et se terminera en août prochain. Elle a pour but de transformer l’idée en réalité dans les meilleurs délais. L’Homme Nouveau a rencontré Emmanuel de Bélizal, fondateur et responsable du projet.

Les initiatives catholiques fleurissent un peu partout en ce moment, comment vous est venue l’idée de GOMesse ?

Emmanuel de Bélizal : Il y a deux ans, pendant une semaine de vacances dans les Alpes, je me suis retrouvé dans un village, je n’étais à l’époque pas du tout véhiculé. Il a fallu à un moment que je trouve une messe et il s’avère que malheureusement, elle n’était pas célébrée dans le village où j’étais, mais à une vingtaine de minutes en voiture. Il fallait donc que résolve mon problème. J’ai fini par trouver une solution, assez compliquée cependant, et c’est quelques semaines après que j’ai réalisé qu’il devait forcément y avoir un voisin dans le village pour m’emmener à cette messe et m’en ramener. Tout est parti de là, de cette expérience où je me suis retrouvé dans une situation compliquée pour aller à la messe. C’est donc dans ce village savoyard qu’a eu lieu la genèse du projet.

Pouvez-vous me parler un peu de votre parcours ?

E. B. : Je travaille actuellement dans le secteur bancaire, dans la communication en tant que chef de projet. Depuis deux ans que nous menons le projet avec une équipe — j’ai constitué un groupe de bénévoles autour de ce projet — nous avons reposé cette idée sur une association que nous avons créée. Bien entendu, avant de nous lancer dans cette initiative, je l’ai soumise à quelques prêtres qui m’ont donné leur approbation. Au fil des réunions avec l’équipe, nous avons construit ce projet, avec les compétences que chacun pouvait y apporter. Encore une fois, c’est du temps en dehors des heures de travail parce que chacun a sa propre activité professionnelle. Depuis deux mois, je me suis mis en congé sabbatique pour me consacrer pleinement à GOMesse.

Alors justement, où en est l’avancement du projet ? Est-il abouti, ou reste-t-il encore du chemin à faire avant que votre plateforme de co-voiturage ne soit prête ?

E. B. : En décembre dernier nous avons lancé une campagne de CredoFunding : une levée de fond ayant pour objectif de financer la plateforme Web qui va être développée. Celle-ci sera disponible sur ordinateurs, tablettes et smartphones. Dans un premier temps nous n’avons pas voulu privilégier davantage une application par rapport au site internet parce que nous voulions nous assurer que l’usage même de la plateforme ne soit pas limité, notamment pour les personnes qui n’ont pas de smartphone. Nous avons un palier à 17 000 € à franchir avant le 31 août prochain. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à 10 000 €, il ne nous manque plus que 7 000 € pour que nous puissions développer la première version de GOMesse.

Il me semble que vous avez déjà testé GOMesse dans la paroisse de Montrichard. Pourquoi à cet endroit précisément ?

E.B. : Pendant deux ans, entre l’idée en germe et le lancement de la campagne en décembre dernier, nous n’avons cessé de parcourir les diocèses et les associations afin de pouvoir construire ce projet. Nous n’avons pas voulu délivrer un produit sans nous confronter à toutes les problématiques liées à la difficulté de déplacement pour certaines personnes, la difficulté d’équipement pour d’autres. Parmi l’ensemble de ces contacts réguliers, nous avons en effet effectué un essai dans la paroisse de Montrichard, dans le Loir-et-Cher auprès de la Communauté Saint-Martin. Nous avons conçu un formulaire très simple à remplir ; l’objectif de ce test était de sensibiliser les paroissiens à propos du projet de covoiturage solidaire et de proximité pour aller à la messe, afin de nous assurer que tous peuvent s’inscrire sur ce type de plateforme. En l’espace de deux dimanches, vingt-deux paroissiens se sont inscrits en tant que conducteurs et quatre paroissiens ont accepté d’être passagers. Cette expérience nous a permis de nous conforter dans l’idée qu’il y a des fidèles prêts à rendre ce service-là. Bien entendu, cette plateforme a plusieurs valeurs : fraternelle, solidaire et aussi missionnaire. L’idée est de permettre à tous d’aller à la Messe. Dans le « tous », j’entends à la fois les personnes qui ne peuvent pas ou ne peuvent plus conduire, les personnes qui sont isolées ou âgées, les personnes handicapées, mais également toutes les personnes en vadrouille : il y a aujourd’hui toute une génération de 18-30 ans qui n’est pas forcément véhiculée et qui se retrouve dans des situations qui parfois les empêchent de se déplacer et d’aller à la messe. Le but est aussi de recréer du lien entre les générations et de rassembler nos communautés.

Avez-vous eu des retours de paroissiens qui étaient contents et qui vous ont assurés de leurs soutiens ?

E.B. : Les paroissiens étaient en effet très enthousiastes à l’idée de rendre ce service-là. C’est une problématique aujourd’hui, nous faisons malheureusement face à une difficulté : il y a moins de prêtres et par conséquent, moins de messes. Il y a aussi ce que l’on appelle des regroupements paroissiaux, donc des regroupements de clochers. Parfois, j’ai des appels de certains paroissiens qui me disent : « Nous attendons vraiment votre solution parce que nous avons des regroupements paroissiaux de trente clochers sur un seul. » Cela sous-entend donc des trajets plus fastidieux pour certains qui pouvaient se déplacer mais ne le pourront plus. Comme il y a énormément de paroissiens qui se déplacent seuls en voiture, l’intérêt serait de remplir ces voitures et de pouvoir aller à la messe ensemble.

Du côté du clergé, avez-vous rencontré des difficultés ou bien était-il tout à fait avec vous ?

E.B. : Nous avons envoyé un mailing à l’ensemble des diocèses et des évêques. Il est difficile bien entendu de solliciter tout le monde et d’apporter la même énergie partout. Cependant, aujourd’hui, notre objectif est de sensibiliser l’ensemble des curés de paroisse qui sont nos premiers ambassadeurs. Concernant les diocèses, une trentaine nous a répondu favorablement. Les autres ne nous ont pas fait de retour, soit parce qu’ils sont extrêmement sollicités soit parce qu’ils n’ont pas eu le temps de nous répondre. En fin de compte, nous en avons déjà environ trente qui attendent cette solution et qui se sont déjà retrouvés confrontés à cette problématique de leur territoire.

Quand le projet sera-t-il mis en place ?

E.B. : Ces deux mois de congé sabbatique m’ont permis de travailler le sujet beaucoup plus en profondeur et l’objectif est d’atteindre le palier de 17 000 € avant le 31 août. L’idée ensuite est de lancer très rapidement une première version de GOMesse, pour la Toussaint. Mais nous avons maintenant un compte à rebours de soixante jours pour atteindre ce palier de 17 000 €. Nous avons collecté pour l’instant 10 000 €, il nous en manque encore 7000 €, il reste donc soixante jours pour pouvoir soutenir le projet. Par la suite, il y aura un nouveau palier à atteindre grâce auquel on retrouvera une plateforme GOMesse avec d’autres fonctionnalités. Mais pour le moment, notre objectif premier reste de mettre en ligne rapidement la première version de GOMesse avec les fonctionnalités que l’on connaît pour un site de covoiturage : la réservation en ligne et le système de messagerie entre utilisateurs.

Vous parlez « d’autres fonctionnalités » que l’on pourra trouver à terme sur votre plateforme. Quelles sont-elles ?

Notre volonté est de pouvoir permettre à tous de rejoindre un clocher, GOMesse est une solution pour la messe principalement. Lorsque nous l’aurons développé sur une plateforme, nous pourrons répondre à d’autres besoins. Par exemple : je souhaite aller à Paray-le-Monial et j’habite Paris, comment j’y vais ? Le but est de pouvoir étendre cette plateforme à d’autres fonctionnalités, principalement celle que je viens de décrire. Mais ça, c’est le deuxième stade, pour le moment on en est au premier. Nous voulons vraiment dans un esprit fraternel permettre à tous d’aller à la messe. 

Pour soutenir dès à présent le projet :

– Soit par internet sur le site : http://www.credofunding.fr/GOMesse

– Soit, par chèque à l’ordre de l’Association EN ROUTE – 96, rue Anatole France – 92300 Levallois-Perret

Pour aller plus loin, rendez vous sur le site de GoMesse, sur leur page Facebook, leur compte Twitter ou leur compte Instagram.

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉglise

Familles de foi (2/3) : Des générations de saints

DOSSIER | « Familles de foi : de la Bible à aujourd'hui » | Dans tous les siècles de l’histoire de l’Église, on voit des familles, parfois sur plusieurs générations, compter plusieurs saints. On peut observer cette « contagion spirituelle » à toutes les époques. 

+

famille de foi
À la uneÉglisePatrimoine

La prison de saint Paul à Césarée 

Focus | La prison de saint Paul à Césarée a été découverte il y a quelques semaines sous les vestiges du palais d’Hérode. D’après les Actes des Apôtres, Paul aurait été détenu à Césarée de 58 à 60, sans que le procureur ne prenne de décision quant à son jugement.

+

centurion Césarée st Paul

Vous souhaitez que L’Homme Nouveau poursuive sa mission ?