L’été arrive avec son lot de festivals. Avignon, parmi les plus célèbres depuis sa fondation par Jean Vilar en 1947, nous réserve cette année encore, dans cette grande foire au théâtre et aux spectacles vivants, des surprises à goûter et à partager avec les milliers de spectateurs qui vont envahir la cité des Papes.
Aller en Avignon, quand on est un amateur de théâtre, est un excellent exercice de discernement et de formation du jugement critique, tant il y est servi des mets succulents comme de la nourriture la plus infecte. À vrai dire, le tri est indispensable, même s’il faut se garder parfois de jugements hâtifs et qu’il ne convient pas de critiquer ce que l’on n’a pas vraiment découvert.
Des perles
Il y a chaque année des perles en Avignon au milieu d’un fatras de spectacles qui n’apportent aucune autre nouveauté que la répétition des conformismes mondains au goût du jour. Dans la cour d’honneur du Palais des Papes, le Roi Lear de Shakespeare sera l’hôte principal du festival dans une mise en scène d’Olivier Py. Il sera particulièrement intéressant de découvrir le travail de Krystian Lupa, l’un des maîtres du théâtre polonais, qui monte Des arbres à abattre de Thomas Bernhard. Sera également présente en Avignon dans le cadre du festival des arts sacrés la présentation des travaux des résidents de l’Académie d’Andreï Tarkovski autour de spectacles, d’ateliers, d’expositions, de conférences et de débats. Un travail passionnant !
Je signale aussi cette année aux amateurs de voyages culturels riches et dépaysant la présence dans ce festival au théâtre La Condition des Soies, de quatre créations taïwanaises, en particulier Rêves de Riz et Misa-Lisin, spectacles particulièrement forts et d’une très belle facture esthétique qui nous entraînent aux frontières des mythes et du monde onirique. Comment ne pas évoquer, sans la moindre prétention d’exhaustivité, – le théâtre Off en Avignon, c’est 1 071 compagnies indépendantes et 1 336 spectacles –, la présence chrétienne au Festival dans ces trois lieux que sont la chapelle de l’Oratoire, la chapelle des Italiens et la chapelle Saint-Louis. Je signale en particulier le spectacle de Patrick Schmitt qui interprète Le Sermon sur la mort de Bossuet ainsi que le très original spectacle à conseiller aux responsables politiques L’Élu ou Saint Louis et les cahiers du Président de et par Gérard Rouzier. Dans chacune de ces trois chapelles, d’autres nourritures spirituelles, en particulier sur l’itinéraire de Charles de Foucauld, de Mère Teresa ou sur l’étonnante aventure d’Héloïse et d’Abélard, seront à savourer ainsi que de beaux moments musicaux. Bon voyage dans cette si belle cité !