Béatitudes : entre procès et refondation

Publié le 15 Déc 2011
Béatitudes : entre procès et refondation L'Homme Nouveau

Secouée par la sanction tombée le 1er décembre et concernant l’un de ses membres, la Communauté des Béatitudes a reconnu dans un communiqué ses faiblesses. Petit retour sur l’historique de cette communauté fondée en 1973 par celui qui sera connu sous le nom de frère Éphraïm.

La sentence du Tribunal correctionnel de Rodez est tombée ce 1er décembre. Le frère Pierre-Étienne Albert, membre de la Communauté des Béatitudes, est condamné à cinq ans de prison pour actes de pédophilie commis entre 1985 et 2000. Alertés une première fois en 1989, ses supérieurs n’ont pas su ou pas voulu réagir. La plainte déposée en 2003 devant le Tribunal d’Avranches avait été classée sans suite, et la mise en garde à vue des anciens dirigeants (Gérard Croissant – connu sous le nom de frère Éphraïm –, Philippe Madre, Fernand Sanchez et François-Xavier Wallays), au titre de manquements dans le suivi communautaire de leurs ouailles, n’a pas abouti à une mise en examen. ­Pierre-Étienne Albert s’est finalement lui-même accusé en 2008 d’abus sur 57 mineurs. Il fut déclaré coupable de faits moralement gra­ves, renvoyé de l’état clérical et exclu de la Communauté par l’Officialité de Toulouse en 2010. Le tribunal de Rodez ayant approuvé la sentence, le procès s’y est ouvert le 30 novembre 2011 pour traiter de 38 affaires, les autres étant désormais soumises à prescription.

Une nouvelle tragique pour la communauté, conséquence tardivement dévoilée des dérives des premières années et qui confirme d’elle-même la nécessité de la restructuration entreprise depuis 2007.

Fondée en 1973 et portée par l’élan du Renouveau Charismatique, la Communauté des Béatitudes connut très vite un incroyable rayonnement à travers plus de 70 maisons présentes sur les cinq continents. Elle vit le jour sous le nom de « Communauté du Lion de Judas et de l’Agneau Immolé », à l’initiative de deux couples, et spécialement de Gérard Croissant, diacre permanent depuis son ordination en 1978. « Depuis lors sont apparus plus nettement les fragilités, les défauts, les dérives qui, sans remettre en cause la valeur d’ensemble de sa mission, ont gravement affecté sa croissance : des pratiques psycho-spirituelles mal équilibrées, une confusion dans la vie commune des différents états de vie (laïcs, consacrés), des problèmes de gouvernance, de graves délits commis par certains de ses membres », confesse le communiqué publié le 15 novembre 2011 par le Commissaire pontifical et le Conseil général de la Communauté. Les frasques du frère Éphraïm, dont certaines avec des jeunes sœurs des Béatitudes, puis de Philippe Madre, son successeur et diacre permanent comme lui, eurent des

conséquences d’autant plus lour­des que les deux hommes exerçaient une forte influence, due à leur charisme autant qu’à leur statut de supérieur et d’accompagnateur spirituel.

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