Mensonges ?
Le brave homme accoudé sur le rebord de la fenêtre de son échoppe, regardait l'œil en coin s'éloigner la frêle silhouette de l'écolier, en pensant : Merci, bonne fée d'avoir, en donnant la vie à Pinocchio, permit que, lorsqu'il transige avec la vérité, son nez s'allonge.
Geppetto avait comme tout un chacun une confiance toute relative dans les promesses de sagesse et d'assiduité à l'école que son pantin de fils proclamait la main sur son petit cœur. Et comme le vieil ébéniste, nous sommes en permanence confrontés à la taraudante question de confiance dans la parole de l'autre. Rien ne nous permet en effet de séparer le bon grain de l'ivraie, et il serait fort bien venu parfois de voir le museau de l'imposteur s'allonger en proportion de l'iniquité.
Que ce soit face au corps médical – car l'adage dit bien : menteur comme un arracheur de dents –, ou face à l'homme politique dont on sait bien que les promesses sont comme les roses de Malherbe, elles ne durent que l'espace d'un instant électoral. Mais il est curieux de constater que les plus grands menteurs, sûrement parce qu'ils connaissent toutes les ficelles de la fourberie, sont bien souvent ceux qui exigent des autres la plus grande droiture morale.Il est absolument hallucinant de voire l'improbable Robespierre de café-théâtre, – que le ventripotent de Tulle a placé à la tête d'un ministère à l'intitulé digne de la commedia dell’arte (bien qu'en l'espèce ce soit plutôt une tragédie) : le redressement productif –, jouer l'outragé dans le feuilleton des aciéries de Florange. Promettant à des électeurs d'une naïveté abyssale, et ce depuis des années, tout et son contraire, suivant l'air du temps, sûrement l'âge du capitaine et enfin pour faire bonne...