Chroniques

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Hypocrisie version 2012

Pendaison de crémaillère dans ce très bel appartement parisien ! « Oui, c'est vraiment un appart très sympa ! On a beaucoup de chance, saint Joseph est généreux ! », dit la maîtresse de maison, « coktailisant » avec bonheur, allant des uns aux autres : « C'est cadeau », « Saint Joseph nous gâte », « Nous sommes vraiment privilégiés », « Franchement, depuis le temps que nous en rêvions, la Providence donne en surabondance. Franchement nous allons faire dire une neuvaine de messes » (plus facile qu'une neuvaine tout court, là il suffit de « raquer » et c'est le curé qui s'y colle !).
Lui, il est dans la finance. Il a dégagé des bénéfices énormes, des plus-values phénoménales, surfant sur la dette grecque, italienne et française. « Il a un don pour faire travailler l'argent », dit sa femme primesautière (ce qui en clair veut dire mettre les Occidentaux au chômage et les Chinois en esclavage !). Dans une logorrhée providentialiste ils abandonnent tout à saint Joseph (sauf le choix des placements financiers et l'adresse de l'appart). Ils lèvent les mains en action de grâce… Mieux vaut, en effet, prétendre qu'on doit sa richesse au Ciel que de se demander qui on a dépouillé sur terre.
Il est plus confortable de croire que c'est saint Joseph qui régale, que d'assumer des bénéfices issus directement de la réduction de pension de retraite d'une veuve grecque ou d'un artisan italien. Saint Joseph est certes généreux mais il ne pratique pas le blanchiment d'argent, et remercier Dieu pour les trente deniers ne les transforme pas en deniers du culte ! Le catho mondain contemporain cultive tellement le déni de réalité dans la pseudo-louange que sortant d'une maison close, plutôt que de se confesser, il rendrait grâce au Ciel de lui avoir fait rencontrer des anges. Non !
Ce monde génère...

Hypocrisie version 2012 L'Homme Nouveau
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Bienvenue en pays cathare

Les vacances, c'est bien connu, réservent toujours des surprises. Les hasards d'un voyage en famille m'ont entraîné cette année du côté de Toulouse et de Carcassonne. La région est superbe et les trésors architecturaux ne manquent pas. Pas plus d'ailleurs que le bon accueil des gens de la région. Cependant, j'ai pu faire là une découverte étonnante. Mes souvenirs ne sont pas assez précis pour indiquer à partir de quel endroit exactement s'est manifestée la chose. Grossièrement, je dirais donc entre Toulouse et Carcassonne. Une surprise, mais quelle surprise, me direz-vous, surtout si vous êtes un habitué de la région ? J'y ai tout simplement découvert que la fameuse « laïcité » républicaine s'arrêtait là. Si les autres lois de la République semblent bien y être en vigueur, la séparation des Églises et de l'État, et tout son cortège d'implications concrètes, n'y ont visiblement pas droit de cité. À mon grand étonnement, en effet, des panneaux m'ont annoncé, de manière ostentatoire, que nous étions entrés en « pays cathare ». Au premier abord, l'affirmation ne surprend pas. On pense à une revendication régionale. Et, personnellement, si je me sens Français, c'est aussi par la médiation d'un attachement à ma petite patrie provinciale. Mais s'agit-il de cela ici ? Est-ce la même chose de saluer le touriste arrivant en Bretagne, en Bourgogne et en « pays cathare » ? Voici la définition que donne Wikipédia du « catharisme ». C'est une définition commune, qui n'entre pas dans les détails de l'histoire. Elle a pour elle d'exposer l'essentiel : « On appelle “Cathares” (du grec ancien καθαρός / katharós, « pur ») les adeptes d'un mouvement religieux dualiste chrétien médiéval. Le nom a été donné par les ennemis de ce mouvement, jugé hérétique par l'Église catholique et...