Chroniques

Chroniques

Mensonges ?

Le brave homme accoudé sur le rebord de la fenêtre de son échoppe, regardait l'œil en coin s'éloigner la frêle silhouette de l'écolier, en pensant : Merci, bonne fée d'avoir, en donnant la vie à Pinocchio, permit que, lorsqu'il transige avec la vérité, son nez s'allonge.
Geppetto avait comme tout un chacun une confiance toute relative dans les promesses de sagesse et d'assiduité à l'école que son pantin de fils proclamait la main sur son petit cœur. Et comme le vieil ébéniste, nous sommes en permanence confrontés à la taraudante question de confiance dans la parole de l'autre. Rien ne nous permet en effet de séparer le bon grain de l'ivraie, et il serait fort bien venu parfois de voir le museau de l'imposteur s'allonger en proportion de l'iniquité.
Que ce soit face au corps médical – car l'adage dit bien : menteur comme un arracheur de dents –, ou face à l'homme politique dont on sait bien que les promesses sont comme les roses de Malherbe, elles ne durent que l'espace d'un instant électoral. Mais il est curieux de constater que les plus grands menteurs, sûrement parce qu'ils connaissent toutes les ficelles de la fourberie, sont bien souvent ceux qui exigent des autres la plus grande droiture morale.Il est absolument hallucinant de voire l'improbable Robespierre de café-théâtre, – que le ventripotent de Tulle a placé à la tête d'un ministère à l'intitulé digne de la commedia dell’arte (bien qu'en l'espèce ce soit plutôt une tragédie) : le redressement productif –, jouer l'outragé dans le feuilleton des aciéries de Florange. Promettant à des électeurs d'une naïveté abyssale, et ce depuis des années, tout et son contraire, suivant l'air du temps, sûrement l'âge du capitaine et enfin pour faire bonne...

Mensonges ? L'Homme Nouveau
Chroniques

Et Dieu dans tout ça ?

Le Torquemada plus vrai que nature qui officie à la tête du ministère de la propagande nationale et accessoirement de l'éducation, ne sait plus quoi inventer de nouveau pour extirper une fois pour toutes les racines chrétiennes de la France de la tête de nos chères têtes, de moins en moins blondes. Pourtant depuis le petit père Combes, des progrès ont été faits, mais les racines vivaces de la foi renaissent sans cesse de leurs cendres, comme un phénix.
Là où l'on croit que le scientisme a enfin fait fuir les derniers malheureux, forcément incultes, pour verser avec une conviction quasi pathologique dans une aventure digne des contes de Perrault ou des frères Grimm, ne voilà-t-il pas que certains de ceux que l'on pensait thuriféraires patentés de l'athéisme le plus virulent se mettent à proclamer leur foi en un Dieu d'amour.
Des chanteurs, des comédiens, qui depuis fort longtemps s'étaient rangés dans le camp des mécréants, font tout à coup, face aux mines déconfites de leurs coreligionnaires, profession de leurs convictions chrétiennes. Bref, ma pauvre dame, c'est la débandade dans les rangs des troupes d'élite des libres penseurs. L'œil hagard, les spécialistes de la cause religieuse, c'est-à-dire des ennemis les plus farouches de l'Église, en avalent la crosse et le goupillon de leurs certitudes béates. Comment après avoir finalement accepté que le père Noël était une invention commerciale pour soda hallucinogène, des gens d'une grande culture et de bonne réputation peuvent-ils se prêter à de tels reniements de la cause rationaliste ? Les maîtres du petit écran essayent bien d'enrayer la contamination en réunissant des aréopages de marauds et de faquins, qui, la haine de Dieu en porte-voix et la conscience atrophiée, tentent par d'oiseuses considérations sociologiques et des sondages équivoques, de nier jusqu'à l'évidence pour ne pas avoir à rentrer en contact avec...

Et Dieu dans tout ça ? L'Homme Nouveau
Chroniques

La grande peur

 

Les Gaulois avaient, paraît-il, très peur que le ciel leur tombe sur la tête. Les millénaristes craignaient la fin du monde. Nous, les cathos bourgeois, les Christo-mondains, ce que nous redoutons plus que tout, notre tétanie, notre angoisse systémique et récurrente, c'est l'amalgame ! Cette crainte absolue d'être mis dans le même sac que les brutes, les violents, les épais, les imbéciles, les dogmatiques et les obtus intégroïdes et fascisants. Nous aimerions tellement « bien passer », être aimés, reconnus comme fins, intelligents, sympas et cools par le monde médiatique, que nous sommes prêts à toutes les circonvolutions. Et nous voilà encore bien plus préoccupés à nous distinguer, nous démarquer, à montrer du doigt et condamner nos plus proches alliés sur d'insignifiantes différences, qu'à assumer notre propre position. Mais quelle chimère ! Si le catho était média-compatible, Jésus aurait fini comme directeur d'une agence de média-training et non pas accroché à une croix entre deux délinquants minables au point de se faire prendre. Si les cathos étaient média-compatibles, alors les premiers chrétiens, doux comme des agneaux, n'auraient pas été condamnés comme « bouffeurs d'enfants » et incendiaires de Rome. Si les cathos étaient média-compatibles, alors Pie XII, juste parmi les nations, ne serait pas aujourd'hui traité de collabo pro-nazi. Ce que nous avons à dire dérange le monde et le monde n'aime pas être dérangé. Alors ne perdons plus notre énergie à nous justifier, à démontrer que nous ne sommes pas ceux qu'ils disent que nous sommes… Imaginez-vous le Christ à son procès tortiller et commencer à répondre : « Mais non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire » ?
Allez zou ! Laissons tout ça, il y a une civilisation à ressusciter.

Ce billet est extrait du dernier numéro de L'Homme Nouveau&#160...

La grande peur L'Homme Nouveau
Chroniques

Le Gender ou le boeuf et la grenouille

 

Dans des temps pas si éloignés de nous où l'on appelait sans crainte un chat un chat et un chien un chien, lorsque l'on croisait un homme tenant en laisse une brosse à dents, la société entière, du bas en haut de l'échelle sociale, s'accordait sur le fait qu'une case du chef d'icelui devait être manquante, voire après la révolution industrielle qu'un fusible avait dû sauter sous son couvre-chef. Dans les cas les plus sérieux l'établissement de Sainte-Anne prenait alors en pension le malheureux.
Puis soudain, dans les vapeurs de l'après-guerre, les membres des académies germano-pratine d'ici ou d'ailleurs noyèrent leur ennui morbide dans les fumées de pharmacopées orientales et dans des pratiques que la morale réprouve et qui d'après un récit biblique coûta cher aux villes de Sodome et de Gomorrhe. Bref si l'histoire ne manque pas de sel et pour cause, essayant de créer quelque chose de nouveau ils s'enfoncèrent dans une vie de stupre réinventant ce qui dans toute l'histoire de l'humanité est le prodrome maintes fois répété d'une apocalypse.
Seulement impossible pour ces intellectuels autoproclamés de vivre seuls leur immuno-dépression, cela eût été contraire à leur activiste charité. Il fallait donc prouver que le navire amiral qui transporte l'humanité vers son destin était semblable à leur radeau de la Méduse voire pour les plus farouches à la nef des fous qui les conduit de la gay pride à la trithérapie, d'un vice à l'autre et vice versa !
De même que le fou pense que ce sont les autres qui sont fous, ils décidèrent de renverser la situation et décidèrent en congrès à Pékin en 1995 qu'il était urgent d'appeler un chat un chien. Le principe du Gender était né et le monde indifférent à l'apparition de cette chimère diabolique fit entendre un silence assourdissant (après tout Néron jouait de la lyre en regardant l'incendie de Rome qu'il avait lui-même...

Le Gender ou le boeuf et la grenouille L'Homme Nouveau
Chroniques

Homophobe ?

 

Les philippiques des nouveaux néroniens prêts à crucifier du chrétien par paquets de douze pour crime contre l'inhumanité se font de plus en plus assourdissantes. Pas une télévision, une radio, un journal qui ne nous rappelle quotidiennement, non pas ce qu'il faut penser, mais ce que l'on doit penser.

Et pour cela, ils ont inventé un concept à l'efficacité redoutable chez nos contemporains, dont la capacité de jugement est inférieure à celle de l'huître parce que si celle-ci gobe tout, du moins elle filtre et rejette les aliments dangereux ou inutiles pour sa survie.Ce système sémantique consiste à renverser la logique du discours afin de pouvoir court-circuiter l'intelligence. Lorsque vous tenez à convaincre votre interlocuteur du bien-fondé de votre propos, vous argumentez en posant une suite de propositions qui amènent à la conclusion de façon logique. En revanche, si vous ne voulez pas faire appel à l'intelligence mais à la peur, commencez par la politique du shérif : tirez d'abord, posez les questions après.Donc pour convaincre de la pertinence de leurs fumeuses théories, ils commencent par un tir de barrage expliquant en préambule que si vous n'abondez pas dans leur sens vous êtes un « machin-phobe ». Peu importe la doctrine défendue, c'est imparable car, ou vous vous rangez dans le rang des « maudits-oui-oui », ou vous vous taisez car dès lors, l'anathème placé dans les présupposés vous envoie directement dans le camp des ennemis du peuple, de la démocratie et des méchants pas gentils du tout.Les diatribes phagotrophes des contempteurs de la vérité s'abattent sur les chrétiens comme autrefois la misère sur le bas-clergé. Ils n'ont aucune compassion à défaut...

Homophobe ? L'Homme Nouveau
Chroniques

Rire de tout

Au temps où le pouvoir politique tenait sa légitimité du Ciel, il y avait, dans une sagesse qui n'a plus cours, adjoint au souverain, une éminence grise pour rappeler la fugacité du pouvoir, s'assurer de son bon ordonnancement à la finalité du pouvoir politique, c'est-à-dire le bien commun en vue du Ciel, et un bouffon pour empêcher au souverain de se prendre lui-même pour l'autorité dont il n'était que le dépositaire. Enraillant les petits travers du monarque et des grands du royaume, le fou du roi redonnait une dimension humaine à l'omnipotence royale dont la pente naturelle tend vers une sorte de divinisation. Ainsi balancé entre le ciel et la terre, le pouvoir pouvait s'exercer sans une trop grande tyrannie et vaille que vaille s'orienter vers le bien commun.Depuis que la noblesse de devoir a été remplacée par une oligarchie financière et que les éminences grises ne sont plus que des conseillers en placement, le pouvoir privé de son balancier, a perdu l'équilibre, et ne fait plus que fouir comme un cochon sauvage, la fange des désirs désordonnés et de l'égoïsme tyrannique, de sociétés qui n'ont plus comme principes que les Droits de l'homme et strictement plus aucuns devoirs. Le Ciel évacué, car par trop liberticide aux yeux des thuriféraires du moi déifié, le fou du roi, s'est métamorphosé en une sorte de psoriasis de l'intelligence. Et comme dirait monsieur de La Fontaine : « ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés ». Tout devient sujet à la moquerie, sans limites, sans aucun souci de compassion ou de mesure vis-à-vis de celui qui en est la cible. On ne rit plus de bon cœur, mais d'un rire gras, voire jaune.Vous ne pouvez plus ouvrir un journal, écouter une radio, regarder la télévision, sans être...

Rire de tout L'Homme Nouveau
Chroniques

Petite question pour temps de normalitude* (3)

Le viol est-il assimilable à l'avortement ? D'emblée, la question ne me serait pas venue à l'esprit. C'est Clémentine Autain qui m'y a fait penser, l'autre jour, en lisant son appel dans Le Nouvel Observateur (12 juillet 2012). Pour ceux qui auraient un trou de mémoire, rappelons que Clémentine Autain a été conseillère municipale de Paris, apparentée PCF et qu'elle est aussi une féministe militante. Elle ne manque pas de courage ! Si elle lance un « appel », c'est parce qu'elle a été violée et que non seulement elle a décidé de ne pas le cacher mais aussi de mener la lutte contre le viol. Cause légitime.
Son appel se revendique du « Manifeste des 343 salopes », publié en son temps par Le Nouvel Obs. Pour Clémentine Autain, les signataires de ce texte « menaient le combat qui a conduit au droit d'avorter en toute légalité. Finissons-en avec le tabou du viol ».
Je me demande si elle s'est bien relue en écrivant une telle phrase. Avant sa légalisation, l'avortement était un tabou, ce qui veut dire selon l'étymologie du mot, un interdit sacré. La loi à laquelle se réfère Clémentine Autain a fait sauter cet interdit et a désacralisé du même coup la vie.
Le viol reste quant à lui un tabou. C'est un interdit, et un interdit sacré, parce qu'il touche au plus intime de la personne.
Clémentine Autain veut-elle vraiment en finir avec ce tabou ? Bien évidemment, non ! C'est sa comparaison avec l'avortement qui ne tient pas. Ou, plutôt, elle tient, mais en sens inverse de ce que veut dire la militante aveuglée par l'idéologie féministe. À sa manière, l'avortement est une forme de viol. Radical ! Il viole l'enfant à naître en l'expulsant du ventre protecteur. En toute logique, il faut donc s'opposer au viol comme à l'avortement.

* Normalitude : normalisation voulue par un président de la République qui...

Chroniques

Petite question pour temps de normalitude* (2)

L'adoption des enfants par les couples homosexuels est un sujet à la mode. Si la possibilité du mariage pour cette catégorie de la population est retenue, celle de l'adoption d'enfants suivra inévitablement, renforçant au passage l'idée qu'un mariage implique procréation.
Mais seulement, voilà ! Les lois de la nature, que l'on nie d'un côté, se rappellent à notre bon souvenir de l'autre. Qu'on le veuille ou non, deux personnes homosexuelles ne peuvent procréer ensemble. Il faut donc passer par l'adoption, étape que connaissent des milliers de couples dits hétérosexuels, lesquels butent bizarrement le plus souvent devant des tracasseries administratives sans nom. 
Mais, on peut penser que les couples homosexuels auront quelques facilités de ce côté-là. Il faudra donc créer à leur intention des réserves d'enfants, dans lesquels ils pourront aller faire leur marché. Une solution pas étonnante et qui caractérise bien notre société libérale-libertaire, où l'absence de limites au plan économique s'associe (j'ai manqué écrire s'accouple) fort bien avec l'absence de limites au plan moral.
Comment appellera-t-on ce grand marché de l'enfance ? Comme il faut toujours s'inspirer de l'Histoire, proposons ce simple nom : Lebensborn, autrement dit, fontaine de vie. Si vous hésitez sur le précédent historique, allez voir du côté de l'Allemagne de 1935…

* Normalitude : normalisation voulue par un président de la République qui entend être normal et qui utiliserait le « code de langage » mis au point en Chine par son ex-compagne alors candidate à l'élection présidentielle.

Chroniques

Petite question pour temps de normalitude* (1)

L'hebdomadaire Minute a publié dans sa dernière édition une photo d'une manifestation d'homosexuels. On y voit deux hommes, quasiment nus, les fesses à l'air. On me permettra, j'espère, de passer très vite sur le côté esthétique de la chose.

Mais, alors que l'on annonce l'imminence du « mariage » civil pour les couples homosexuels, prélude à l'adoption d'enfants par les mêmes, une petite question s'impose. Pour une fois, ne nous arrêtons pas sur les aspects moraux, psychologiques, sociaux de la question. En cette période intense de « normalitude », faisons seulement un petit effort d'imagination.

Quelle serait, en effet, la réaction des médias et du monde politique, dont la proximité ne s'est jamais autant affichée qu'aujourd'hui (d'accord, c'est une autre histoire…), si l'on voyait des couples de ceux que l'on appelle désormais « hétérosexuels » se balader quasiment nus lors de manifestations pour réclamer notamment la possibilité d'adopter des enfants ?

Gageons que l'on penserait qu'ils manquent au mieux de maturité et de cette « décence commune » dont parlait George Orwell, pour élever des enfants. Et qu'on leur refuserait le soin de s'occuper de conduire ces enfants à l'âge adulte.

Mais évidemment, il s'agit de couples « hétérosexuels ». Ce qui change, en effet, tout à l'affaire…

* Normalitude : normalisation voulue par un président de la République qui entend être normal et qui utiliserait le « code de langage » mis au point en Chine par son ex-compagne alors candidate à l'élection présidentielle.

Chroniques

Tout est possible !

Le monde ne suit pas une ligne droite, sans courbe, ni brisure, sans surprise surtout. Un grain de sable, une paille que l'on prend pour une poutre, à moins que cela ne soit le contraire, un mauvais réveil ou un retard, et le cours apparemment si tranquille des choses change. Décidément ! Radicalement ! Enfin, parfois.
Sans aller jusque-là, sans prétendre même qu'il s'agit d'un évènement d'une ampleur mondiale, admettons quand même que ce genre de petit évènement inattendu vient de se produire.
Alors que deux experts préparaient la mise en vente d'un paquet de lettres et d'autographes confiés par un collectionneur, ils sont tombés sur un brouillon, inconnu jusqu'ici, du Petit Prince de Saint-Exupéry. Le retour miraculeux de la poésie – et de quelle façon ! – dans notre quotidien bien brumeux.
On croyait tout savoir du Petit Prince, livre exploré par des générations d'écoliers, le plus souvent imperméables à ce texte écrit pour des adultes, et par une quantité d'experts, qui se révèlent être fréquemment à la littérature ce que sont les sexologues à l'amour. Et voici que la nouveauté débarque sans crier gare. Magnifique !
Pour la petite histoire, ce brouillon contient un chapitre inédit et des variantes des chapitres XVII et XIX du Petit Prince que nous connaissons. Il est antérieur (probablement 1941) au tapuscrit du livre détenu par la Bibliothèque nationale de France. Il révèle, surtout, à sa manière que rien n'est définitivement écrit et que Dieu nous réserve encore quelques beaux étonnements.
S'il te plaît, Petit Prince, dessine-moi encore une surprise…

Tout est possible ! L'Homme Nouveau