Le Gender ou le boeuf et la grenouille
Dans des temps pas si éloignés de nous où l'on appelait sans crainte un chat un chat et un chien un chien, lorsque l'on croisait un homme tenant en laisse une brosse à dents, la société entière, du bas en haut de l'échelle sociale, s'accordait sur le fait qu'une case du chef d'icelui devait être manquante, voire après la révolution industrielle qu'un fusible avait dû sauter sous son couvre-chef. Dans les cas les plus sérieux l'établissement de Sainte-Anne prenait alors en pension le malheureux.
Puis soudain, dans les vapeurs de l'après-guerre, les membres des académies germano-pratine d'ici ou d'ailleurs noyèrent leur ennui morbide dans les fumées de pharmacopées orientales et dans des pratiques que la morale réprouve et qui d'après un récit biblique coûta cher aux villes de Sodome et de Gomorrhe. Bref si l'histoire ne manque pas de sel et pour cause, essayant de créer quelque chose de nouveau ils s'enfoncèrent dans une vie de stupre réinventant ce qui dans toute l'histoire de l'humanité est le prodrome maintes fois répété d'une apocalypse.
Seulement impossible pour ces intellectuels autoproclamés de vivre seuls leur immuno-dépression, cela eût été contraire à leur activiste charité. Il fallait donc prouver que le navire amiral qui transporte l'humanité vers son destin était semblable à leur radeau de la Méduse voire pour les plus farouches à la nef des fous qui les conduit de la gay pride à la trithérapie, d'un vice à l'autre et vice versa !
De même que le fou pense que ce sont les autres qui sont fous, ils décidèrent de renverser la situation et décidèrent en congrès à Pékin en 1995 qu'il était urgent d'appeler un chat un chien. Le principe du Gender était né et le monde indifférent à l'apparition de cette chimère diabolique fit entendre un silence assourdissant (après tout Néron jouait de la lyre en regardant l'incendie de Rome qu'il avait lui-même...







