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Verbum Domini de Benoît XVI

Le Saint-Père a publié ce jeudi 11 novembre une nouvelle exhortation apostolique faisant suite au Synode des évêques d'octobre 2008 consacré à la Parole de Dieu. Cette exhortation post-synodale s'intitule « Verbum Domini ».
Il s'agit d'un texte de plus de 200 pages (à lire sur le site du Vaticanavant de se le procurer en librairie). Le Saint-Père souligne notamment que « La Parole de Dieu est donc transmise dans la Tradition vivante de l'Église » et que « c'est la Tradition vivante de l'Église qui nous fait comprendre de manière adéquate la Sainte Écriture comme Parole de Dieu. Même si le Verbe de Dieu précède et transcende la Sainte Écriture, toutefois, dans la mesure où elle est inspirée par Dieu, elle contient la Parole divine (cf. 2 Tm 3, 16) « d'une manière tout à fait particulière ».
Benoît XVI relie aussi la redécouverte des Écritures Saintes dans la vie de l'Église et de chaque chrétien à la nécessité de la Nouvelle évangélisation :
« En conséquence, notre temps doit être toujours davantage le temps d'une nouvelle écoute de la Parole de Dieu et d'une Nouvelle Évangélisation. Redécouvrir le caractère central de la Parole divine dans la vie chrétienne nous fait retrouver aussi le
sens le plus profond de ce que le Pape Jean-Paul II a rappelé avec force : continuer la missio ad gentes et entreprendre avec toutes les forces la Nouvelle Évangélisation, surtout dans les pays où l'Évangile a été oublié ou souffre de l'indifférence du plus grand nombre en raison d'un sécularisme diffus. »

Au quotidien n° 247 : état de droit et refondation politique L'Homme Nouveau
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Entretien avec Annie Laurent sur le dernier Synode

Experte au Synode sur le Moyen-Orient qui s'est achevé dimanche dernier, notre collaboratrice Annie Laurent a bien voulu répondre à nos questions.

 

Comment comprendre ce terme de « communion » mis en avant par le Saint Père pendant ces deux semaines de synode ?

Annie Laurent : Benoît XVI a insisté sur la nécessaire communion entre tous les catholiques qui vivent au Moyen-Orient (États arabes, Turquie, Chypre, Iran et Israël), comme l'énonçait l'intitulé du Synode : communion et témoignage. Certains de ces catholiques appartiennent aux sept Églises orientales sui iuris (de droit particulier), héritières des patriarcats de Jérusalem, Antioche, Alexandrie et Constantinople ; d'autres relèvent de l'Église latine qui est présente dans la région depuis les croisades et dont le centre est le patriarcat latin de Jérusalem. La dimension œcuménique, c'est-à-dire la recherche de l'unité entre tous les baptisés, est conditionnée par les progrès que feront tous les catholiques pour mieux se connaître et mieux s'aimer. De cette communion ad intra et ad extra dépendent la crédibilité et l'efficacité du témoignage chrétien auprès des musulmans et des juifs. Or le Synode, en offrant à tous les évêques catholiques du Moyen-Orient (coptes, maronites, grecs-melkites, syriens, chaldéens, Arméniens, latins du monde arabe, de Turquie et d'Iran) de se retrouver tous ensemble autour du Saint-Père – une première dans l'histoire de l'Eglise –, a permis de diagnostiquer les obstacles qui restent à surmonter pour atteindre une authentique communion. Il a, par exemple, été relevé qu'en certains lieux, la communauté dominante (maronite au Liban, melkite en Syrie, latine en Terre sainte) a tendance à favoriser ses membres au détriment de ceux des Églises plus petites. En outre, les catholiques orientaux...

Entretien avec Annie Laurent sur le dernier Synode L'Homme Nouveau
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Pas un Français !

  

C'est le constat généralisé de la presse française dans son ensemble, du Figaro à Golias. Le Pape Benoît XVI ne créera pas de cardinaux français lors du prochain consistoire qui aura lieu le 20 novembre.

Faut-il s'en réjouir ou s'en offusquer ? Les raisons de cette absence n'appartiennent qu'au Pape. Reste que l'état de l'Église de France, et surtout sa lenteur à entrer dans le mouvement de renaissance lancé par Benoît XVI, n'invite certainement pas à l'honorer. Certains évêques, pourtant, travaillent en profondeur, avec un sens missionnaire évident, plantant les graines pour que d'autres récoltent plus tard les fruits. Mais, dans l'ensemble, il faut convenir que nous sommes tous encore englués dans les problématiques des années soixante-dix dont nous ne sortons décidément pas.
L'absence de Français dans la liste de nouveaux cardinaux ne doit cependant pas nous interdire de nous réjouir. L'une des réussites du catholicisme est bien d'arriver à dépasser la tension entre l'universel et le particulier, vieille question métaphysique s'il en est, en n'écrasant ni l'un ni l'autre au seul profit de l'une de nos inspirations. Comme catholiques français nous communions à l'Église universelle et nous ne pouvons que saluer (et féliciter) certains des nouveaux cardinaux.
Je pense notamment à Mgr Raymond Burke, préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique et à Mgr Albert Malcom Ranjith, archevêque de Colombo (Sri-Lanka) que nous avons rencontrés à Rome et qui nous ont souvent encouragé. Hommes de conviction, ils appliquent à Rome ou dans leur diocèse les grands axes définis par Benoît XVI. Ils n'hésitent pas à se confronter au monde. Ils ne s'enlisent pas dans des combats d'arrière-garde, mais avancent avec l'assurance de ceux qui sont conduits par le Christ. Leur détermination est connue, voire légendaire. De tels hommes sont...

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La nouvelle évangélisation a déjà commencé

Le 12 octobre dernier le Saint-Siège rendait public un nouveau motu proprio de Benoît XVI.  Par ce texte, le Saint-Père instituait le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Cette nouvelle instance de la curie romaine a pour tâche l'annonce de l'Évangile dans les pays sécularisés du vieux continent.
Deux jours plus tard, l'Association des Amis de Chesterton organisait à Paris, dans les murs de l'Institut catholique, une Table-Ronde sur l'Urgence de la conversion à travers les itinéraires croisés de G.K. Chesterton et de Charles Péguy. Devant quatre-vingts personnes, présentes malgré la grève, les intervenants, universitaires, religieux et journalistes, ont pu incarner cet effort de nouvelle évangélisation qui passe aussi par la réévangélisation de la culture.
L'Homme Nouveau était partie prenante de cette soirée organisée en lien avec le Chesterton Institute for Faith & Culture. Nos éditions ont proposé les livres de l'écrivain anglais traduits en français. Parmi ces livres, signalons tout particulièrement L'Église catholique et la conversion qui vient de sortir et dans lequel Chesterton analyse le processus de conversion dans le cadre d'une culture non catholique. Exactement ce à quoi nous invite aujourd'hui l'Église en attirant notre attention sur la nouvelle évangélisation d'un continent en perte de mémoire et d'héritage, et qui se ferme ainsi les portes de l'avenir.
C'est pourquoi L'Homme Nouveau attache autant d'importance à ce domaine de la rencontre de la foi et de la culture, non seulement à travers les ouvrages édités par ses soins, mais également par la dizaine de pages que chaque numéro du journal consacre à ce domaine. À l'Homme Nouveau, la nouvelle évangélisation n'est pas un vain mot.

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Presse écrite

Lors du congrès de la presse catholique qui se tenait à Rome du 4 au 7 octobre, Benoît XVI a appelé les journalistes catholiques à mettre en avant la presse écrite plutôt que les médias virtuels qui éloignent du réel et donc de la vérité et il a dénoncé une mauvaise utilisation de l'image qui ferait de l'homme un spectateur au détriment de toute réflexion.

6 prières du chapelet L'Homme Nouveau
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Synode pour le Moyen-Orient

« L'Eglise catholique au Moyen-Orient : communion et témoignage »

Confirmer les chrétiens dans leur identité et renforcer l'unité entre l'Eglise d'Occident et l'Eglise d'Orient, tels sont les deux axes de réflexion pour ce synode convoqué par Benoit XVI le 19 septembre dernier. Depuis le 10 et jusqu'au 24 octobre se côtoient à Rome les nombreux membres nommés par le Pape, experts et auditeurs, la plupart chrétiens, les autres musulmans ou juifs, les uns religieux, les autres membre d'ONG ou spécialistes dans un domaine particulier. Pour un thème aussi vaste, il ne fallait rien de moins qu'une telle diversité d'intervenants, avec leurs compétences propres mais cette préoccupation partagée, tirée de l'Evangile : « Qu'ils soient un afin que tous croient. » (Jn, 17, 21). Cette référence à l'Ecriture Sainte ne sera pas la seule, le Pape a exprimé clairement le vœu, notamment dans les Lineamenta publiés par le Vatican en vue dudit synode, d'être toujours guidé par les Ecritures. Il s'agira donc de rendre vivants le message biblique et l'enseignement des Pères dans les décisions concrètes qui devront être prises.

« Chemin avec », c'est d'abord l'étymologie du mot « synode », c'est ensuite l'esprit que veut donner Benoit XVI à ces deux semaines de réflexion : un chemin avec tous les membres du synode pour que l'apport de chacun fasse véritablement avancer les choses. 

Les multiples facettes de la question du Moyen-Orient se déclinent en autant de points à aborder, de la définition de la mission du chrétien dans la société à l'éternelle question des rapports avec l'Islam en passant par la question de la diaspora des chrétiens. Au fond, il s'agit d'une part de réfléchir sur les questions de « politique intérieure » de l'Eglise, en particulier sur la juridiction des Eglises chrétiennes...

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La Messe à l’endroit

 L'abbé Claude Barthe vient de publier aux Editions de L'Homme Nouveau La Messe à l'endroit sous forme de plaidoyer "pour un nouveau mouvement liturgique".

Les textes liturgiques publiés par Benoît XVI supposent un renouveau liturgique à deux vitesses : une diffusion élargie de la messe tridentine et ce que l'on nomme la réforme de la réforme. Après avoir analysé la situation du catholicisme français, l'auteur estime que le projet concret de réforme de la réforme pourrait se résumer à la diffusion de ce qui se pratique déjà dans certaines paroisses avec beaucoup de fruits pastoraux :
1/ réintroduction de la langue liturgique latine,
2/ distribution de la communion selon le mode traditionnel,
3/ usage de la première prière eucharistique,
4/ orientation de la célébration vers le Seigneur au moins à partir de l'offertoire,
5/ usage en silence de l'offertoire traditionnel.

Mais ce projet de réforme ne peut se réaliser sans la célébration la plus large selon le missel traditionnel ; inversement, celle-ci a besoin pour exister dans les paroisses ordinaires de la recréation d'un milieu vital par la réforme de la réforme. Les deux critiques parallèles des mutations opérées sous Paul VI (la critique frontale qui veut élargir la diffusion de la liturgie dite de saint Pie V et la critique réformiste, dite réforme de la réforme) ont aujourd'hui plus que jamais partie liée.

L'AUTEUR
L'abbé Claude Barthe, né en 1947, a vécu les évolutions en cours dans l'Église depuis le concile Vatican II. Auteur d'un bon nombre d'ouvrages de réflexion et de chroniques religieuses sur la crise actuelle et sur la liturgie romaine, il a participé à l'édition d'oeuvres de spiritualité ou de littérature catholique.

Prix : 9 euros FRAIS DE PORT OFFERTS

La Messe à l'endroit L'Homme Nouveau
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Le cardinal Canizarès explique la pensée du pape

Dans une lettre envoyée à l'Institut du Christ Souverain Prêtre, à l'occasion d'un colloque sur le Motu Proprio Summorum Pontificumqui s'est déroulé à Madrid, en Espagne, le Préfet de la Congrégation du Culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal Canizarès a tenu à rappeler le sens de cette décision du Pape Benoît XVI :

« Dans le cœur du Saint-Père et au centre de ses préoccupations comme pasteur de l'Eglise se trouve la connaissance profonde du mystère de la Liturgie et le désir qu'elle soit célébrée et vécue par l'Eglise entière avec délicatesse et ferveur, et qu'ainsi Elle engendre et communique ce dynamisme surnaturel, désir du Christ Lui-même, afin que le témoignage de tous les catholiques soit unanime et efficace pour transformer les réalités de notre monde.
Le Motu Proprio "Summorum Pontificum" doit se comprendre dans cette vision d'ensemble de l'enseignement et des actes du Saint Père, et jamais comme quelque chose d'isolé ou de simplement anecdotique destiné à quelques-uns pour des situations particulières. Favoriser l'accès à la forme liturgique officielle du le Rite Romain jusqu'à la réforme souhaitée par le Concile Vatican II,  n'est pas une concession à la nostalgie ou à l'intégrisme, c'est plutôt, un pas pour favoriser la Communion Ecclésiale et une aide pour orienter et mieux comprendre l'actuelle "forme ordinaire" de la Liturgie Romaine selon une « herméneutique de la continuité ».

Remerciant l'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre pour avoir organiser ce colloque, le représentant du Saint-Père en ce qui concerne la liturgie précise par ailleurs :
« Il est évident que ces initiatives pastorales de notre Saint-Père le Pape Benoît XVI, pour être fructueuses, doivent être accompagnées d'une intense activité de formation, et d'un approfondisse théologique, historique...

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Le rituel des Pénitents

Alors que nous entrons dans la Semaine Sainte, Pierre Julien nous invite dans le numéro du 27 mars à nous unir au rituel des pénitents qui plonge ces derniers dans la miséricorde divine. Le texte, trop long pour être publié dans les colonnes du journal, est disponible sur le lien:  medias/fichier/Rituel_des_Ptents.pdf

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Retour à Rome : après les Anglicans, les luthériens ?

Le 28 octobre dernier, Margot Kaeßmann, 51 ans et divorcée, « évêque », depuis 1999, de l'Evangelische-Lutherische Landeskirche de Hanovre en Allemagne, était portée à la tête de l'Evangelische Kirche in Deutschland (EKD), la plus grande dénomination protestante en Allemagne, regroupant 23 communautés chrétiennes presque exclusivement luthériennes (l'EKD compterait 24 millions de membres, à peine moins que le nombre de catholiques en Allemagne). Le 8 novembre suivant, l'archevêque d'Uppsala, le chef de l'Église (luthérienne) de Suède (Svenska Kyrkan, qui fut « Église » d'État jusqu'en 2000 et qui compterait 6,9 millions de membres), ordonnait « évêque » de Stockholm Eva Brunne, 55 ans, « pacsée », à la manière suédoise, avec une autre femme également pasteur de cette même « Église ». Comme dans le monde anglican, l'ordination de femmes ou d'homosexuels actifs comme pasteurs ou évêques et les bénédictions d'unions de personnes de même sexe ont évidemment provoqué des déchirements dans le tissu ecclésial luthérien. Ou plutôt, elles les ont précipités.Le schisme luthérien, comme, pourrait-on dire, le schisme anglican, a, dès son origine, entretenu une ambiguïté théologique qui n’a toujours pas cessé. Une majorité de luthériens a, à tous les points de vue, rompu avec Rome d’une manière qui semble irréversible et définitive : ils se veulent et se sentent protestants. Mais une minorité de luthériens se dit encore « catholique ». Ceux-là se déclarent schismatiques « malgré-nous », à cause de la prétendue intransigeance romaine envers la réforme du catholicisme voulue par Martin Luther d’une part, et du fait que la réforme voulue par Luther lui aurait en quelque sorte « échappé » et serait allée bien au-delà de ce qu’il désirait, d’autre part. Il existe, en effet, et la chose est assez singulière pour un catholique « moyen », une...

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