Regard sur les récents évènements du théâtre
Golgota Picnic,la trop fameuse pièce de Rodrigo Garcia, sera donné du 8 au 17 décembre au Théâtre du Rond-Poind à Paris et les catholiques sont presqu'unanimement d'accord pour dire qu'il s'agit ni plus ni moins d'un blasphème, d'une offense au Christ en même temps qu'à ceux qui croient en lui. Une parodie, une fois de plus, du « phénomène religieux », ainsi qu'on se plait à le nommer, emblématique d'une sacro-sainte liberté d'expression ? Si seulement ce n'était que cela… Traiter le Christ de « puto el diablo », parodier la crucifixion, fourrer des billets de banques dans ses plaies et lui faire multiplier des hamburgers va beaucoup plus loin, beaucoup trop loin.
Mais, avant Golgota Picnic, il y eut Sur le concept du visage du Fils de Dieu et la façon dont nous nous apprêtons à réagir à la pièce de Rodrigo Garcia est fortement marquée de la blessure laissée par la précédente expérience des catholiques avec la rencontre, parfois douloureuse, de l'art et de la provocation.
La pièce de Castellucci était-elle blasphématoire ? Et si oui, fallait-il aller prier publiquement devant le théâtre ? Est-il légitime d'aller prier à l'appel de Civitas ? De ceux qui sont allés égréner leur chapelet chaque soir de représentation à ceux qui voyaient dans ce spectacle une touchante mise en scène de l'Incarnation du Christ, en passant par ceux qui préféraient se taire pour ne par faire de publicité à la pièce, il y eu presqu' autant d'interprétations de la chose que de catholiques. Et les insultes ont fusé, les réactions épidermiques se sont succédées, le tout dans une atmosphère tout sauf chrétienne.
Il est temps d'apprendre à répondre à un monde qui ne croit plus.
Parce que nous pensons qu'il est important de prendre du recul, de partir des faits pour juger, parce que nous pensons que...