Un nouvel évêque pour les catholiques ukrainiens de France
Belle expression de la catholicité de l'Église catholique le 2 décembre dernier à Notre-Dame de Paris : la cathédrale Saint-Wolodymyr des Ukrainiens semblant trop exiguë pour accueillir la liturgie d'installation du nouvel évêque pour la France – ainsi que pour le Bénélux et la Suisse –, Kyr (Mgr) Borys Gudziak, celle des Latins, autrement dit Notre-Dame de Paris, leur avait été obligeamment prêtée par le cardinal Vingt-Trois. De fait, elle suffit à peine à accueillir les milliers de fidèles.
Le chef de l'Église gréco-catholique d'Ukraine, Kyr Sviatoslav Shevchuk, présidait la célébration, à laquelle deux cardinaux, plus de vingt évêques dont plusieurs nonces, près de 70 prêtres, des délégations orthodoxes et protestantes participaient. Heures de gloire, donc, pour une communauté catholique qui bien plus souvent a connu la croix. Le jeune évêque et le plus jeune encore chef de cette Église qui l'a intronisé résument en leurs personnes son histoire récente. Le second n'était encore, il n'y a guère plus de vingt ans, qu'un adolescent soviétique membre clandestin d'une Église pourchassée et criminalisée par le régime. Quand la liberté religieuse advint, Sviatoslav Shevchuk rejoignit le séminaire provisoire de Lviv, rouvert après 45 ans de liquidation et je l'avais vu là, avec près de 500 autres candidats au sacerdoce, âgés de 18 à plus 50 ans. Leur pauvreté m'avait frappé : ils n'avaient alors qu'un exemplaire de la Bible mais aussi qu'une fourchette et un couteau pour deux ou trois séminaristes ! Je l'ai retrouvé quinze ans plus tard, recteur de ce séminaire, dans les bâtiments construits avec l'aide de l'Aide à l'Église en Détresse.
Mgr Gudziak est né, lui, aux États-Unis dans une famille d'origine ukrainienne. Étudiant brillant à l'Université d'Harvard, auteur d'une thèse qui a renouvelé l'Histoire de l'Union de Brest (1596) qui vit...










