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L’Homme Nouveau et le paradoxe du Pape

 

Il faut certainement s'appeler Benoît XVI pour oser livrer à la méditation du monde et de la plus bavarde des professions un des plus beaux éloges du silence. Signé le 24 janvier dernier, en la fête de saint François de Sales, le saint patron des journalistes, le message pontifical pour la prochaine Journée mondiale des communications sociales dépasse pourtant largement le cadre du simple paradoxe. Ou, plutôt, si paradoxe il y a, c'est dans le but de susciter la curiosité de l'intelligence pour que celle-ci se détourne des schémas préfabriqués et perçoive une vérité plus profonde.
Au monde de l'information, Benoît XVI propose donc de se réapproprier le silence, « partie intégrante de la communication » et sans lequel « aucune parole riche de sens ne peut exister ». C'est une invitation exigeante dans un monde, le Pape le note aussi, saturé d'informations et où nous sommes tous appelés à nous prononcer sur des évènements qui nous dépassent le plus souvent. Pire : comme le note toujours Benoît XVI, nombre d'entre nous, aujourd'hui, recevons des réponses à des questions que nous ne nous sommes jamais posés. L'information et la communication ne sont plus des services qui permettent aux hommes de mieux communiquer et de travailler ensemble à la poursuite du bien commun. Elles ont opéré une révolution, se transformant en fin en soi. Et, à notre corps défendant, nous sommes devenus les réceptacles d'une surinformation qui se double souvent d'une désinformation.
À L'Homme Nouveau, journal qui paraît depuis sa fondation tous les 15 jours, cet éloge du silence nous conforte dans la direction que nous avons prise. À contre-courant d'un monde fondé...

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Un imprimatur pour Internet ? Un entretien avec Mgr Aupetit

 

Mgr Michel Aupetit est vicaire général du diocèse de Paris. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier en date est L'Homme, le sexe et Dieu (éditions Salvator). Il a bien voulu nous accorder un entretien après la circulation sur Internet d'une déclaration concernant l'abbé Pagès et plus largement la prise de parole sur Internet au nom de l'Église.

Vous avez souligné, dans une déclaration du 15 décembre sur l'abbé Pagès, les difficultés liées à l'absence d'imprimatur pour les documents circulant sur Internet, spécialement les vidéos. Tout d'abord, qu'est-ce que l'imprimatur ? Par qui est-il délivré et en quoi se distingue-t-il du nihil obstat ?

L'imprimatur, c'est l'autorisation de l'autorité hiérarchique pour imprimer un ouvrage. Le nihil obstat indique simplement que dans le texte rédigé il n'y a rien de contraire à la foi. Ce sont des théologiens désignés par l'évêque et sous l'autorité de celui-ci qui les délivrent.

Quelles sont les difficultés que pose cette prolifération de documents fournis par des catholiques soucieux, pour beaucoup, de transmettre leur foi ?On peut tout d’abord se réjouir de cette prolifération qui montre l’intérêt croissant du public pour la question religieuse et la volonté des fidèles d’évangéliser avec les outils modernes mis à leur disposition. La difficulté essentielle est la même que pour tous les documents publiés sur Internet. Elle concerne la validité et la fiabilité de ce qui est ainsi proposé et la manière dont une personne de bonne volonté va pouvoir exercer son jugement dans cette abondance.Faut-il envisager un...

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Le Père Sevin bientôt vénérable

Depuis quelque temps, le bruit courait de la reconnaissance des vertus héroïques du père Jacques Sevin, l'un des fondateurs des Scouts de France. Le 10 janvier dernier, les évêques et cardinaux membres de la Congrégation pour les Causes de saints ont reconnu officiellement ses vertus. Le statut de vénérable sera probablement accordé fin juin lorsque le Pape Benoît XVI autorisera la publication du décret reconnaissant les vertus héroïques de Jacques Sevin. C'est donc une nouvelle étape franchie en vue de la béatification.Né à Lille en 1882, décédé à Boran-sur-Oise au sein de la congrégation contemplative et missionnaire fémine de la Sainte-Croix de Jérusalem qu’il avait fondée, le père Sevin rencontre Robert Baden-Powell en 1913 et développe dès lors sa connaissance du scoutisme naissant. Il publie notamment un livre fondateur intitulé Le Scoutisme.En 1920, il prend part à la création de la Fédération des Scouts de France, réunissant les différentes expériences de scoutisme catholique existant alors en France. Il donne à la nouvelle association non seulement toute son énergie, mais il la dote également de ses fondements pédagogiques par l’association des vertus du scoutisme et de celles de l’Évangile, dans une perspective catholique missionnaire et chevaleresque. Ce fils de saint Ignace transmet la prière du saint aux scouts, développe la loi scoute de Baden-Powell, oriente le texte de la promesse dans un sens catholique et, plus généralement, constitue la base doctrinale du scoutisme catholique. Il forme à Chamarade une célèbre école de formation des chefs puis la Conférence internationale catholique...

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Année jubilaire Pauline Jaricot

Hier s'est tenu à Sainte-Foy-les-Lyon un colloque international consacré à la belle figure de Pauline Jaricot. Il y a 150 ans, en effet, mourait cette Lyonnaise qui, dans une France sortant du choc de la Révolution, consacra sa vie au service des pauvres et à la prière. Elle fut surtout à l'origine de la Propagation de la Foi (aujourd'hui l'une des quatre Œuvres Pontificales Missionnaires), ainsi que du « Rosaire vivant ».
 Pauline est née le 22 juillet 1799 et son père la fit baptiser par un prêtre réfractaire plutôt que par le curé de la paroisse de Saint-Nizier qui était un prêtre jureur. Jeune fille, elle prend conscience de la vanité de sa vie en entendant un sermon. Elle se confesse et abandonne toute mise extérieure, faisant vœu privé de chasteté. En 1817, elle lance un groupe informel : « Les Réparatrices du Cœur de Jésus méconnu et méprisé ».En apprenant par son frère séminariste les difficultés rencontrées par les Missions étrangères de Paris, elle crée une association où chacun s’engage à donner un sou par semaine pour la propagation de la foi. En 1822, cette association prend son nom définitif. Dévote de sainte Philomène, Pauline est miraculeusement guérie par l’intercession de celle-ci lors d’un pèlerinage sur son tombeau. Elle obtient alors du pape Grégoire XVI la reconnaissance de la Propagation de la foi.Mais celle-ci n’est pas sa seule œuvre. En 1826, Pauline a l’idée d’organiser des groupes de 15 personnes correspondant au nombre de dizaines de Je vous salue Marie à réciter dans la prière du Rosaire. Le but poursuivi est d’inviter à redécouvrir l’Évangile en confiant à chacun un mystère. Chaque groupe se retrouve une fois par mois, pour tirer au sort les mystères que chacun devra méditer au cours du même mois...

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Benoît XVI : le réalisme de la foi

Peut-être plus qu'aucun autre avant lui, Benoît XVI a les yeux irrémédiablement fixés sur l'avenir. L'avenir de l'Église et l'avenir du monde. Ce Pape, que l'on a décrit avec facilité comme un passéiste, sous le prétexte fallacieux qu'il était soucieux de préserver le dépôt de la foi, ne cesse de poser des actes qui préparent le futur. Ce Pape, que l'on a dépeint avec une rare complaisance, teintée d'ignorance, de « pessimiste » sous prétexte qu'il est augustinien – mais qui a lu saint Augustin parmi ses critiques ? – garde le regard projeté en avant.
À vrai dire, Benoît XVI n'est ni « pessimiste » ni « optimiste ». Ces termes qui dépeignent des tempéraments ne lui conviennent pas, même s'il peut à l'occasion se révéler l'un ou l'autre. La force de Benoît XVI, dans la modestie de sa démarche, dans le déroulement de son pontificat plus surprenant qu'il n'y paraît, réside dans son enracinement dans la foi et dans le fait de se placer résolument dans la perspective de l'espérance chrétienne.
 « La foi, nous rappelle le Compendium de l’Église catholique, (…) est la vertu surnaturelle nécessaire pour être sauvé. L’acte de foi est un acte humain, c’est-à-dire un acte de l’intelligence de l’homme qui, sous la motion de la volonté mue par Dieu, donne librement son adhésion à la vérité divine. » (n. 28. Cf. aussi n. 386). Le même Compendium nous offre aussi cette définition de l’espérance : « L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons et attendons de Dieu la vie éternelle comme notre bonheur...

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En mémoire de sainte Geneviève

En France, l'Église fête aujourd'hui sainte Geneviève, particulièrement dans le diocèse de Nanterre où elle est née et dont elle est la patronne, dans l'archidiocèse de Paris où elle est vénérée également comme la patronne ainsi que dans le diocèse aux armées puisque par décret en date du 18 mai 1962, le bienheureux pape Jean XXIII a solennellement désigné sainte Geneviève comme patronne de la Gendarmerie (même si elle est fêtée habituellement par cette arme le 26 novembre, en la fête de Sainte Geneviève des Ardents, instituée par le pape Innocent II). En ce début d'année 2012, nous confions ces diocèses à leur patronne et nous prions celle-ci également aux intentions de la France. En son honneur, nous publions un extrait de la notice que lui consacra dom Prosper Guéranger, dans son Année liturgique. 

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L’année commence bien

Après un premier Ordinariat personnel destiné à accueillir les Anglicans désirant rejoindre l'Église catholique selon les dispositions de la constitution apostolique Anglicanorum Cœtibu,la deuxième structure de ce type est officiellement née aux États-Unis le 1er janvier à destination des Épiscopaliens de ce pays.

C'est un ancien évêque épiscopalien marié, l'abbé Jeffrey Steenson, entré dans l'Église catholique en 2007 et ordonné prêtre en 2009 pour l'archidiocèse de Santa Fe (Nouveau Mexique), et qui a développé un programme de formation pour les pasteurs épiscopaliens souhaitant intégrer l'Église catholique, qui a été nommé par Rome premier Ordinaire de l'Ordinariate of the Chair of St Peter (ordinariat de la Chaire de saint Pierre) dont le siège est la paroisse Our Lady of Walshingham de Houston (Texas).

C'est le cardinal Donald Wuerl, archevêque de Washington D.C., qui avait été chargé par Rome le 23 septembre 2010 d'étudier la "faisabilité" d'un Ordinariat personnel et de l'application d'Anglicanorum Cœtibus aux États-Unis.

Dans son rapport donné le 15 juin 2011, lors de l'assemblée plénière de printemps des évêques américains, le cardinal concluait positivement, annonçant qu'une centaine de pasteurs épiscopaliens et plus de 2 000 fidèles étaient disposés à y entrer dès sa création, laquelle, précisa-t-il le 15 novembre dernier, se ferait le 1er janvier, ce qui a été officiellement annoncé par Rome à cette date. Deo Gratias !

(Plus d'informations dans le prochain numéro de L'Homme Nouveau, à paraître le 14 janvier). 

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Les papes et la paix

Il y a 45 ans, Paul VI instituait au 1er janvier une Journée mondiale pour la Paix. Depuis, les papes adressent à l'Égli­se universelle un message, car dans la pensée des papes, la paix n'est pas « un piège » (cf. Jb 15, 21), elle n'est pas « un mensonge établi »(cf. Jr 6, 14). Non, la paix est un don de Dieu et c'est le Christ, son Fils unique, qui seul, par son mystère pascal, peut accorder la paix véritable. Sans lui, il ne peut y avoir de conception authentique de la paix.Bien avant la création de cette Journée mondiale de la Paix, les papes depuis Léon XIII œuvraient déjà pour la paix. Saint Pie X était mort juste avant la guerre, « il guerrone », après avoir tout fait pour l’éviter. Benoît XV, vrai martyr de la paix comme le sera plus tard Pie XII, essaya d’arrêter, avec le bienheureux Charles de Habsbourg, ce fléau fratricide. Calomnié par tous, il ne cessait de dire : « Tous sont mes enfants ». Pie XI aussi, tout en condamnant fermement les totalitarismes, essaya d’éviter la guerre. Malgré des paroles très fortes : « Avec la paix tout est possible, avec la guerre tout est perdu », Pie XII ne put éviter le pire, mais il laissa un grand enseignement sur la paix. Jean XXIII un mois avant sa mort donna son encyclique à la paix. Ces enseignements pontificaux forment tout un ouvrage, La Paix intérieure des nations, présenté par les moines de Solesmes (1). Les messages pontificaux pour la Journée mondiale de la Paix mériteraient une publication soignée analogue, car il y a là un enseignement théologique et anthropologique sur la paix vraiment exceptionnel. Sans doute très marqué par les JMJ de Madrid, Benoît XVI consacre ce message-ci à la jeunesse dont il attend beaucoup. Le thème de l’éducation avait déjà été abordé à plusieurs niveaux par Jean-Paul II. En 1985, année des...

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Le Pape évoque la Seigneurie du Christ

« O Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations, viens, Seigneur, viens nous sauver ! » Veni ad salvandum nos !

Extrait d'une ancienne antienne liturgique, citée par le Saint-Père lors du message (cf. ci-dessous) accompagnant la bénédiction Urbi et Orbidu jour de Noël, ce texte nous rappelle, par la voix même du Pape, l'importance de la Seigneurie du Christ sur l'ensemble des réalités humaines.
En 1925, le Pape Pie XI publiait l'encyclique Quas Primas sur le Christ-Roi, rappelant que la royauté du Christ s'étendait non seulement sur les personnes mais aussi sur les institutions. Après le Concile Vatican II, ce qu'on appelait la royauté sociale du Christ est tombée en désuétude. Elle revient doucement aujourd'hui dans le souci de lutter contre le relativisme et dans une perspective anti-totalitaire qui est bien soulignée dans le Compendium de la doctrine sociale de l'Église. Dans le chapitre qui aborde la question de « la Seigneurie de Dieu » et qui en montre certains fondements bibliques, il est écrit :
« Quand le pouvoir humain sort des limites de l'ordre voulu par Dieu, il s'auto-divinise et demande la soumission absolue; il devient alors la Bête de l'Apocalypse, image du pouvoir impérial persécuteur, ivre « du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus » (Ap 17, 6). La Bête a, à son service, le « faux prophète » (Ap 19, 20) qui pousse les hommes à l'adorer grâce à des prodiges qui séduisent. Cette vision désigne prophétiquement tous les pièges utilisés par...

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Noël : le pape nous invite à quitter notre raison « libérale »

Dans la nuit du 24 au 25 décembre, sa sainteté le Pape Benoît XVI a prononcé une homélie dans laquelle il nous rappelle que Dieu qui s'est fait homme n'est pas seulement une idée mais qu'il est vraiment « apparu ». Méditant sur le mystère de la crèche, le Pape nous invite à « descendre du cheval de notre raison "libérale". Nous devons déposer nos fausses certitudes, notre orgueil intellectuel, qui nous empêche de percevoir la proximité de Dieu » et « nous baisser, aller spirituellement, pour ainsi dire, à pied, pour pouvoir entrer à travers le portail de la foi et rencontrer le Dieu qui est différent de nos préjugés et de nos opinions : le Dieu qui se cache dans l'humilité d'un enfant qui vient de naître ». 

 Chers frères et sœurs,La lecture tirée de la Lettre de Saint Paul Apôtre à Tite, que nous venons d’écouter, commence solennellement par la parole « apparuit », qui revient aussi de nouveau dans la lecture de la Messe de l’aurore : apparuit – « il est apparu ». C’est une parole programmatique par laquelle l’Église, d’une manière synthétique, veut exprimer l’essence de Noël. Dans le passé, les hommes avaient parlé et créé, de multiples manières, des images humaines de Dieu. Dieu lui-même avait parlé sous des formes diverses (cf. He 1, 1 : lecture de la Messe du jour). Mais, quelque chose de plus s’est produit maintenant : Il est apparu. Il s’est montré. Il est sorti de la lumière inaccessible dans laquelle il demeure. Lui-même est venu au milieu de nous. C’était pour l’Église antique la grande joie de Noël : Dieu est apparu. Il n’est plus seulement une idée, non pas seulement quelque chose à deviner à partir des paroles. Il est «&#160...

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