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Le baptême en justice

Alors que la Charte de la laïcité fait encore parler d'elle avec le souhait de certains (Observatoire de la laïcité, le syndicat d'enseignants Snalc, etc.) de la voir affichée aussi dans les établissements privés sous contrat, la question de la suppression du baptême des registres vient de connaître un nouveau rebondissement. Hier après-midi, la cour d'appel de Caen (14) a annulé une décision du tribunal de Coutances (50) qui avait condamné pour la première fois en France un diocèse à effacer un baptême des registres. Le cas était extrême, mais révélateur de ce que la laïcité républicaine la plus agressive souhaite obtenir dans sa lutte séculaire contre le christianisme.

Libre-penseur, comme on dit, c’est-à-dire enfermé dans le système clos de la haine anti-catholique, René Lebouvier avait déjà obtenu l’inscription sur le registre de son ancienne paroisse de la mention : « A renié son baptême ». Une première victoire insuffisante à ses yeux et qu’il entendait parfaire par la suppression pure et simple de son nom dans le registre paroissial.

La cour d’appel lui a donné tort, estimant que sa volonté de ne pas appartenir à la religion catholique avait été respectée, précisant même, contre un des arguments du plaignant sur l’atteinte à sa vie privée, qu’il était le premier responsable de l’aspect public de son ancienne appartenance au catholicisme et de son refus désormais d’en faire partie. Qui, en effet, va lire les registres paroissiaux, en-dehors des démarches administratives propres à l’Églises ou des recherches historiques ?

René Lebouvier entend se pourvoir en cassation, voire aller devant la justice européenne. Son refus du catholicisme, son reniement présent, ont été actés dans le registre de sa paroisse. Mais le laïcisme le plus hargneux veut plus : il entend réécrire l’Histoire en rayant la trace d’un acte posé dans le passé. D’où...

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La laïcité, religion séculière

Avec sa Charte de la laïcité, Vincent Peillon a fait des remous et s'est offert une publicité à bon compte. Depuis que la communication a remplacé la politique, exister pour un élu ou un ministre consiste avant toute chose à alimenter le bruit médiatique, quitte à ne rien réussir sur le terrain. À ce petit jeu de la société du spectacle, un autre ministre, celui de l'Intérieur, représente le parfait champion.

Présenté comme l'opposant au garde des Sceaux, Christine Taubira, égérie jusqu'au-boutiste de l'idéologie droit-de-l'hommiste, Manuel Valls passe pour un dur, presque pour un homme de droite, en tous les cas pour un Républicain droit dans ses bottes. Mais pendant ce temps-là, Marseille est à feu et à sang, d'autres villes de France prennent le même chemin et le maire de Lessay (50) ainsi qu'une grande partie de son conseil municipal démissionne après les vols punitifs exercés par les gens du voyage mécontents des décisions de la commune. Et les chiffres parlent ! Publiés par Le Figaro aujourd'hui, ils montrent un accroissement de l'insécurité.

Dans ce contexte, le gouvernement n'a pas d'autre urgence que d'imposer toujours un peu plus son idéologie. La laïcité en constitue évidemment un pont avancé. On s'offusque de cette laïcité intolérante, qui viserait surtout la communauté musulmane (mais sans le dire), au risque de lui faire subir les mêmes avanies que les catholiques en 1905.

Le sectarisme de Vincent Peillon est évident. Ces sous-entendus politiques également, même si le catholicisme est également en ligne de mire. Reste que la laïcité, dans sa dernière version, est remise en cause dans ses points d’application – aujourd’hui cette Charte peillonesque –, mais jamais dans son fondement. On oublie trois choses...

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Syrie, le piège à Chrétiens

Depuis des décennies, le Proche-Orient est devenu un véritable piège pour toutes les populations chrétiennes installées là depuis les origines du christianisme. Depuis des décennies, la France a abandonné pratiquement sa mission de protection de ces populations, au profit non seulement de seuls intérêts économiques ou bassement politiques, mais aussi en jouant avec le feu d'une religion conquérante comme l'islam.

Alors que notre pays est aujourd'hui profondément divisé, replié sur lui-même et en proie aux doutes sur son avenir, sans véritable projet commun, François Hollande a décidé de jouer les gros bras et les va-t-en guerre. Ce n'est pas seulement une posture, c'est aussi une volonté, dont il faudrait dire à quels intérêts exactement elle répond. Ceux de la France – mais lesquels précisément ? ou ceux d'une France débitrice du Qatar et de l'Arabie Saoudite ? Certes, on évoque le droit international et le respect des populations qui seraient menacées par l'utilisation d'armes chimiques. Étrangement, on attend toujours le rapport des experts de l'Onu à ce sujet, même si on parle déjà de frappes préventives. C'est un peu comme si, au mépris du droit le plus élémentaire, on estimait déjà coupable et condamné le prévenu qui entre dans le box pour être jugé. Le droit international ? Depuis plusieurs années, la position de la France a toujours été de s'en remettre à l'Onu pour légitimer une guerre. Il semble que cette doctrine ait changé aujourd'hui alors même qu'elle était défendue par ceux qui occupent le pouvoir dans notre pays. Le problème est que l'on ne nous dit pas pourquoi.

On peut avoir des opinions différentes sur la nécessité ou non d’intervenir en Syrie. Le régime d’Assad n’a rien et n’a jamais eu de quoi emporter nos suffrages et susciter notre sympathie. Le Liban, et notamment les chrétiens du pays des Cèdres, s’en souviennent cruellement. Mais...

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Samedi 7 septembre : jour de prière et de jeûne pour la paix en Syrie

Lors de l'Angélus du 1er septembre dernier, le Saint-Père a appelé à une journée de prière et de jeûne pour la paix en Syrie :

« frères et sœurs, j'ai décidé d'organiser pour toute l'Église, le 7 septembre prochain, veille de la célébration de la Nativité de Marie, Reine de la Paix, une journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient, et dans le monde entier, et j'invite aussi à s'unir à cette initiative, par la manière qu'ils retiendront la plus opportune, les frères chrétiens non catholiques, les adeptes des autres religions, ainsi que les hommes de bonne volonté. »

Nous reproduisons ici à titre de rappel cette demande du Pape.

Chers frères et sœurs, je voudrais me faire aujourd'hui l'interprète du cri qui monte de toutes les parties de la terre, de tous les peuples, du cœur de chacun, de l'unique grande famille qu'est l'humanité, avec une angoisse croissante : c'est le cri de la paix ! Et le cri qui dit avec force : nous voulons un monde de paix, nous voulons être des hommes et des femmes de paix, nous voulons que dans notre société déchirée par les divisions et les conflits, explose la paix ; plus jamais la guerre ! Plus jamais la guerre ! La paix est un don éminemment précieux, qui doit être promu et préservé.

Je vis avec une particulière souffrance et préoccupation les nombreuses situations de conflit qu'il y a sur notre terre, mais, ces jours-ci, mon cœur est profondément blessé par ce qui se passe en Syrie et angoissé par les développements dramatiques qui s'annoncent.

J'adresse un appel fort pour la paix, un appel qui naît du plus profond de moi-même ! Que de souffrance, que de destruction, que de douleur a provoqué et provoque l'usage des armes dans ce pays affligé, particulièrement parmi les populations civiles et sans défense ! Pensons : que d'enfants ne pourront pas voir...

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Le vrai combat des Femen

Ce qu'on ne savait pas des Femen, même lorsqu'elles se déshabillent, c'est que se cache derrière elles… un homme. Un certain Victor Svyatski dont le nom était déjà sorti en mars alors qu'il s'était fait agresser à Kiev (Ukraine). Son rôle est apparu au grand jour le 4 septembre dernier lors de la Mostra de Venise, où la réalisatrice australienne Kitty Green présentait son documentaire sur les Femen « L'Ukraine n'est pas un bordel ». Suite à l&#39...

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Après la Marche de cet été, rencontre avec les Veilleurs

Entretien avec Gaultier Bès, 25 ans, coordinateur de la marche, professeur de Lettres en banlieue lyonnaise

La marche des Veilleurs vient de s'achever, en quoi consistait-elle ?

Le principe de la marche des Veilleurs de Rochefort à Paris était simple : se mettre en mouvement et veiller. En effet, ce qui importait le plus pour nous, c'étaient les veillées itinérantes. Chaque soir, pendant 22 jours consécutifs, une trentaine de veilleurs-marcheurs étaient rejoints par de nombreux riverains ou vacanciers pour réfléchir ensemble, sur la place publique, au cœur de la cité, à des thèmes transversaux : justice et égalité, crise et changement, solidarité, héritage et transmission, vulnérabilité, progrès et dignité, écologie et économie, etc. Chaque soir, un tiers environ des Veilleurs veillaient pour la première fois. Beaucoup de badauds s'arrêtaient à qui nous expliquions le sens de notre démarche. Voir des gens réunis pour écouter des textes, sans prosélytisme, sans revendications, voilà qui détonne. Entre les veillées, la marche à travers la Charente-Maritime, la Vendée, puis la Loire-Atlantique, était l'occasion de tisser des liens et de redécouvrir notre patrimoine, nos paysages : que la France est belle à 5 km/heure !

Quel bilan en tirez-vous ?

D'abord, c'est l'essentiel,de magnifiques rencontres entre les Veilleurs. Des amitiés sont nées entre des personnes de tous âges et de toutes origines. Le souci fraternel du décloisonnement, c'est l'esprit même de la veille. Après quatre mois de veille, partout en France, il fallait aux Veilleurs une nouvelle étape. Cette marche de Rochefort à Nantes, puis à Sartrouville, Bondy et Paris, nous aura permis d'aller à la rencontre des Français, de mieux comprendre leurs préoccupations, de ressentir parfois leur indifférence et leur fatalisme, mais aussi d'admirer leur esprit d'initiative. La marche a été pour...

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Forfait « bébé compris »

La loi du marché a cela de terrible qu'elle ne souffre aucune autre règle que celle du profit. À juste titre, une partie de la société s'est opposée, dès ses débuts, au développement des techniques de procréation médicalement assistée, en particulier la fécondation in vitro (FIV). À juste titre encore, elle a dénoncé la gestation pour autrui (GPA) déjà en vigueur dans certains pays et certainement légalisée très prochainement en France...

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Gamète pour tous

Le juge aux affaires familiales de Nantes accordait le 27 juillet dernier le droit de visite au père biologique d'un bébé conçu par don de sperme artisanal pour satisfaire le désir d'enfant d'un « couple » de femmes. Cette affaire pourrait bien être le « cas Vincent Humbert » du combat pour la légalisation de la Procréation Médicalement Assistée (PMA), une affaire emblématique qui permette de faire basculer l'opinion lentement mais sûrement&hellip...

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Embryon : le faux débat

 

La politique semble n'être plus qu'un jeu de chiffres et d'influence, de bataille à coups d'alinéas de lois. Ce 11 juillet, les parlementaires débattaient à l'Assemblée nationale du projet de loi autorisant la recherche sur l'embryon. Ce même projet n'avait pu être voté grâce à l'habileté et la détermination des députés de l'opposition le 28 mars dernier : le texte avait été présenté par les radicaux...

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Fin de vie, la prudence est de mise

 

Interrogé sur la fin de vie par François Hollande, le Comité National Consultatif d'Éthique (CCNE) a rendu le 1er juillet dernier un avis défavorable à l'euthanasie comme au suicide assisté. Il a d'autre part appelé au développement des soins palliatifs et du système des directives anticipées.

Se profile déjà un front d'opposition à la légalisation de la piqûre létale si François Hollande accélérait la mise en...

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