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Craies, cartables et fauteuils roulants

C'est l'histoire (vraie) d'une petite école, comme nous les aimons et comme notre président ne les aime pas beaucoup. Une petite école, dont on taira le nom, créée il y a peu et menant son petit bonhomme de chemin avec une trentaine d'élèves et sans doute plus encore l'année prochaine. Un bon niveau scolaire, des institutrices charmantes, épanouies et dévouées, des parents heureux pour leurs enfants et des élèves… turbulents certes, mais finalement tout à fait...

Craies, cartables et fauteuils roulants L'Homme Nouveau
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Ferry, non merci

La République, elle aussi, a ses symboles. Ce mardi, le Président de la République, le ci-devant candidat du Parti socialiste François Hollande, rend hommage à Jules Ferry. Pour beaucoup, Ferry symbolise l'école laïc et obligatoire, l'école républicaine, celle du tableau noir et de la craie, des vertus civiques, des chefs-lieux et préfectures appris par cœur, des coups de règle sur les doigts et de bien d'autres choses que certains cultivent aujourd'hui avec nostalgie, à l'imitation des « nouveaux réacs » qui arpentent les couloirs de la grande presse.
Mais Jules Ferry, le symbole de l'an I du nouveau quinquennat, c'est aussi la lutte contre l'Église catholique, à propos de l'école justement, une vieille habitude républicaine.
Des exemples ? Disons, plus modestement, quelques dates que n'importe quelle encyclopédie confirmera :

 

– février 1880 : expulsion des ecclésiastiques du Conseil supérieur de l'Instruction publique ;
– 12 mars 1880 : la collation des grades universitaires est retirée à l'enseignement catholique ;
– 29 mars 1880 : décret d'expulsion des jésuites et décret imposant aux autres congrégations non autorisées de se mettre en règle sous trois mois sous peine de dissolution et de dispersion ;

– 28 mars 1882 : loi de laïcisation de l'enseignement.

 

Pour Jules Ferry, il ne reste plus qu’un dogme : celui de l’absence de dogme. Il l’écrit dans une célèbre lettre aux instituteurs, datée de novembre 1883, dont on ne retient habituellement que sa demande de respecter la conscience de l’enfant. Mais une conscience formée à exclure Dieu des activités humaines et à l’enfermer dans les murs de la sacristie n’est pas une conscience...

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Démocratie totalitaire ?

Résultat de l'élection présidentielle oblige, la presse s'est plu à voir dans la transition pacifique entre un Président de droite et son successeur de gauche, la preuve que notre pays était une « démocratie pacifique ». C'est, surtout, la preuve que les mots supportent tout !
Pacifique, une démocratie qui considère comme un droit la suppression des enfants dans le ventre de leur mère ?
Pacifique, une démocratie qui se prépare à éliminer ses vieillards et ses malades, comme le prévoit la panoplie électorale du nouveau Président ?Dans Evangelium Vitæ, le pape Jean-Paul II a qualifié très justement une telle démocratie : totalitaire. Le passage en question de cette encyclique est particulièrement fort. Il semble pourtant que nous l’ayons oublié, comme si l’évolution du système politique dans lequel nous sommes était normale. Le propos de Jean-Paul II mérite pourtant d’être relu et analysé. Parlant des conséquences du relativisme, le pape écrivait :« Le “droit” cesse d'en être un parce qu'il n'est plus fermement fondé sur la dignité inviolable de la personne mais qu'on le fait dépendre de la volonté du plus fort. Ainsi la démocratie, en dépit de ses principes, s'achemine vers un totalitarisme caractérisé. L'État n'est plus la “maison commune” où tous peuvent vivre selon les principes de l'égalité fondamentale, mais il se transforme en État tyran qui prétend pouvoir disposer de la vie des plus faibles et des êtres sans défense, depuis l'enfant non encore né jusqu'au vieillard, au nom d'une utilité publique qui n'est rien d'autre, en réalité, que l'intérêt de quelques-uns.Tout semble se passer dans le plus ferme respect...

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Changer les termes du débat

Toute la vie politique et sociale de notre pays ne s'est pas arrêtée hier soir avec le résultat de l'élection présidentielle qui a vu la victoire de François Hollande, candidat du Parti socialiste, sur Nicolas Sarkozy.

Une chose est certaine, la France est profondément malade, ravagée par le doute sur toute idée de communauté de destin, incapable d'envisager une politique fondée sur une véritable perspective du bien commun. L'heure n'est certainement pas au repliement des catholiques car c'est toute une société qu'il faut refaire depuis ses fondements. Plus que jamais, il faut changer les termes du débat pour que les catholiques ne soient plus enfermés dans des choix impossibles qui ne répondent aucunement à la totalité de leurs principes et à la hauteur des enjeux.Ces derniers ne sont pas minces. Les projets, que l’on baptise pudiquement de « société », du nouveau Président entendent aggraver davantage encore la culture de mort si puissamment installée dans notre pays. C’est un sillon qui se creuse toujours plus. À l’heure actuelle aucune force politique n’entend réellement mettre un terme à cette logique de mort, une réalité qui montre, une fois de plus, que l’enfermement dans le système « droite-gauche », hérité de la Révolution française, ne correspond en rien aux exigences chrétiennes et est incapable de résoudre la situation, en restaurant la paix civique.Sur le plan social et économique, la situation est exactement la même, les chrétiens n’étant pas appelés par vocation à n’être que les supplétifs du libéralisme économique ou de l’étatisme, avec un soupçon de spiritualisme et de bonne conscience. L’État-providence comme l’État de marché ont tous les deux échoué bien que tous les deux s’appuyaient également sur des aspirations légitimes, à savoir pour l’un, la solidarité qui offre un filet...

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Soins palliatifs : un nouveau hors série

« Il faut savoir mourir fièrement lorsqu'il n'est plus possible de vivre avec fierté », écrivait Nietzsche dans le Crépuscule des idoles, offrant à la modernité l'élégance de la formule et la force de la revendication. Les élections présidentielles ont fait de la légalisation de l'euthanasie une question brûlante et rendu d'autant plus nécessaire une réflexion de fond en même temps qu'un engagement toujours grandissant auprès des mourants. Si les lobbies proeuthanasie ont pu faire évoluer les mentalités, pourquoi les tenants du respect de la vie jusqu'à sa mort naturelle ne pourraient- ils pas faire entendre leurs voix ?Les soins palliatifs permettent assurément d’offrir aux malades une mort véritablement digne de leur condition humaine, mais trop peu de mourants en bénéficient dès lors que ces soins sont, au mieux, méconnus, au pire délaissés car trop exigeants. Le personnel médical est mal formé à l’accompagnement de fin de vie, tiraillé entre l’interdit de donner la mort et l’obligation de soulager les souffrances. Soigner sans pouvoir guérir parfois pendant de longs mois demeure un vrai défi humain. Il nous paraissait urgent de connaître, comprendre, être à même de répondre de notre choix d’une culture de vie sans seulement s’opposer mais en proposant une approche plus juste de la fin de vie.Nous publions donc dans un nouveau hors-série une enquête sur les soins palliatifs. De réflexions en témoignages, ces 64 pages veulent montrer comment on ne soigne pas la souffrance en supprimant le malade et comment la vulnérabilité et la dépendance ne sont pas moins dignes de l’homme que l’autonomie et la puissance. La réflexion y est organisée en trois volets qui veulent faire un état des lieux de la question de la mort et de la fin de vie, spécialement dans le cadre de la revendication de l’euthanasie avant de définir la nature des soins palliatifs et...

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Ces enfants homophobes…

Libération du 3 avril annonçait officiellement que Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, autorisait finalement la diffusion du film « Le baiser de la lune » dans les classes de CM1 et CM2 alors même qu'il l'avait interdit en 2010 suite à la polémique que le court métrage en question avait suscitée. L'histoire de la « vieille chatte Agathe » qui refuse l'amour entre les deux poissons Félix et Léon avait réjouit les...

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Liberté scolaire

Il y a quelques années nous n'étions pas nombreux à nous intéresser aux écoles hors contrat ou indépendantes, voire à l'école à la maison. Ils n'étaient pas si nombreux non plus ceux qui s'étaient lancés dans la constitution d'une école, non pour répondre à une soif de faire absolument autrement, mais pour répondre aux besoins et au bien des enfants.Ces pionniers existaient bien pourtant et c'est ainsi que j'ai réalisé pour notre confrère La Nef un premier annuaire de ces écoles, opération que j'ai renouvelée quelques années après, lors de mon arrivée à L'Homme Nouveau.
Depuis quelques années, à côté des écoles qui naissent un peu partout dans toute la France – dans ma boîte de courrier électronique cette semaine, par exemple, l'invitation à une réunion de parents pour une école maternelle et primaire à Laval –, la Fondation pour l'École, fondée et animée par Anne Coffinier, travaille inlassablement dans ce sens. Elle aide les fondations d'écoles, soutient les projets et argumente en faveur de la liberté scolaire. Sur son blogue, elle vient de reproduire des extraits d'un article du Monde sur ces écoles, ainsi que des témoignages recueillis par la journaliste du quotidien du soir.
En voyant cet ensemble, je me suis dit que nous n'avions pas travaillé pour rien depuis toutes ces années, à œuvrer, chacun à notre place, pour une autre forme d'enseignement, ce qui se traduit pour les catholiques par un enseignement fidèle aux décisions du magistère.
Je n'ai pas pu m'empêcher de songer aussi aux quelques remarques reçues de lecteurs, regrettant parfois que j'accorde autant de place à ces écoles. Celles-ci sont pourtant notre liberté en acte et il est clair que le candidat Hollande, qui veut encore rabaisser l'âge de la scolarité obligatoire, ne doit pas voir d'un bon œil ces...

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Divorcer dans les règles de l’art

Il y a des délinquants du divorce. Ceux qui ne paient pas la pension de leurs enfants, ceux qui les délaissent ou les accaparent… Il y a des gens qui se sont battus pour ce droit à délier sur la terre ce qui avait été lié devant le Ciel, s'il vous plaît !, point donc de remise en cause possible. Mais les dégâts sont là malgré tout et c'est l'enfant qui trinque. Nous connaissions les stages de citoyenneté pour les délinquants mineurs, pour les d'jeun's pas sages...

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L’euthanasie a soufflé ses dix bougies en Belgique

L'argument dit de la pente glissante entraîne sur des sentiers difficiles. Il entend faire valoir l'application ou l'interdiction d'un principe en invoquant ses hypothétiques conséquences. Il consiste par exemple à dire qu'il ne faut pas légaliser l'euthanasie et le suicide assisté en France car les dérives seraient sans aucun doute inévitables et nombreuses, de la grand-tante piquée en douce au beau milieu de la nuit au jeune homme désespéré qu'une rupture amoureuse et...

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