Produire français ? Et si on allait plus loin encore…
Le Président de la République en visite, hier, en Haute-Savoie, à l'usine de skis Rossignol de Sallanches, a repris à son compte l'idée d'une relocalisation de la fabrication de produits français. Visant Marine Le Pen notamment, il a déclaré : « On me dit "achetez français", je réponds "produisez français" ». Au-delà de la joute verbale et électorale, qui vise aussi bien François Hollande que François Bayrou, l'unanimité semble se faire sur la nécessité de produire français pour acheter français. Encore ne faut-il pas se tromper et employer par ce biais un subterfuge habile, dénoncé l’autre jour dans l’émission Ça se dispute sur ITV par Éric Zemmour. Très justement, le journaliste, qui se réjouissait de cette thématique portée naguère par Georges Marchais, faisait remarquer qu’il ne fallait pas en la matière tomber dans l’artifice allemand qui fait fabriquer les pièces détachées de ses automobiles à l’étranger (à moindre coût, vive la mondialisation…) pour les assembler ensuite en Allemagne et leur apposé le « made in Germany », vendeur et symbole de solidité.Il faut cependant aller plus loin que cette analyse bainvillienne et s’interroger sur le cadre général dans lequel devrait s’imbriquer cette production française. L’urgent est assurément la relocalisation de la production française, laquelle ne doit pas se penser non plus en dehors d’une réflexion sur la vitalité de nos régions dont certaines sont laissées à l’abandon. Une telle politique ne peut faire l’économie non plus d’une réflexion sur la démographie française et sur la place de la famille dans notre société, ni sur l’Éducation nationale et la liberté scolaire.De la même façon, à moins de se réduire à n’être qu’un slogan de campagne et non le signe d’une volonté...