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Le cardinal Scola dénonce le nœud de la crise économique

Le cardinal Angelo Scola, actuel archevêque de Milan, a inauguré, dimanche 26 février, la série des conférences de Carême à Notre-Dame de Paris, sur le thème « Éthique chrétienne et vie en société ? ». Voulant d'emblée écarter les lieux communs liés à la notion de solidarité, il s'est attelé à une longue déconstruction des idées fausses en la matière et à une reconstruction argumentée des liens entre solidarité, bien commun, subsidiarité et dignité humaine. Derrière Benoît XVI, il a ainsi remis la croix au centre même de la réflexion sociale catholique, remise en place qui dépasse le simple cadre du symbole :  « Nous pouvons tracer les interconnections entre ces quatre principes en plaçant la dignité de la personne au point d'intersection de deux axes, un axe horizontal qui représente la "solidarité" et la "subsidiarité", et un axe vertical, qui représente le bien commun (Benoît XVI) ». La doctrine sociale de l'Église ne peut donc être réduite à un seul aspect ni être pleinement comprise sans l'ensemble des principes qui la constituent.  On peut lire sur le site de la Conférence des évêques de France cette longue analyse et cette réflexion qui s’attaque à bras-le-corps au fait que nous sommes confrontés aujourd’hui à un « processus graduel d’abandon de toute prétention à l’universel » qui débouche sur « une déception acceptée » que le cardinal Scola nomme une « résignation béate » où « l’homme se retrouve face à lui-même, incapable de chercher le sens...

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La pauvreté chez les jeunes

Alors que le nombre de mal-logés a explosé en France depuis dix ans (3, 6 millions aujourd'hui, selon la Fondation Abbé-Pierre), les jeunes de 18 à 25 ans sont les plus touchés par la pauvreté, souligne le Secours Catholique dans son dernier rapport annuel, en constatant une hausse régulière des personnes ayant eu recours à ses services, dont une majorité de familles. Il faudrait ajouter à cette pauvreté juvénile la pauvreté infantile, sur laquelle s'est penché également un colloque à l'Assemblée nationale (le 21 novem­bre 2011). Selon une étude réalisée avec les données de la CAF (sur les moins de 18 ans vivant dans une famille dont les revenus sont inférieurs à 942 euros par mois et par unité de consommation), 1 140 000 mineurs vivent démunis dans trois régions françaises (Île-de-France, Rhône-Alpes et ­Provence-Alpes-Côte d'Azur).Près d’1,5 million de personnes ont ainsi bénéficié en 2010 de l’aide du Secours Catholique (+2,3 % par rapport à 2009), dont 702 000 enfants. Les familles représentent 52,7 % des situations. Malgré une hausse du niveau de vie moyen des ménages accueillis par l’association (par rapport à 2009), cela « n’est pas suffisant pour qu’ils puissent sortir de l’extrême pauvreté. Plus de 90 % des ménages rencontrés vivent au-dessous du seuil de pauvreté », note le rapport. Autre constat : pour la première fois, la proportion de personnes ayant un niveau d’études supérieures (39,8 %) est plus importante que celle n’ayant pas dépassé le primaire (36,6 %). Cela démontre que « même le niveau d’études supérieures ne met pas à l’abri de la pauvreté », souligne Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours Catholique. Il s’inquiète...

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Le Pavillon noir du grand commerce tombe sur le dimanche

Le candidat Sarkozy vient de faire savoir par le secrétaire d'État chargé du commerce, Frédéric Lefebvre, qu'il était favorable à l'élargissement des « conditions d'ouverture des magasins le dimanche ». Il y a, à peine une semaine, le même, alors qu'il n'était encore que… Président de la République, et potentiellement candidat (mais non officiellement déclaré), avait répondu lors de l'entretien accordé au Figaro Magazine : « La France a des racines chrétiennes, et mêmes judéo-chrétiennes, c'est une réalité historique qu'il serait absurde de nier. »
L'un des derniers aspects visibles de ce passé chrétien, de ces racines chrétiennes de notre pays, en plus du « long manteau d'églises et de cathédrales qui recouvre notre pays » évoqué également par le chef de l'État, se situe justement dans l'absence du travail le dimanche pour les métiers qui ne sont pas directement ordonnés au bien commun du pays ce jour-là. On peut se passer de se rendre dans une supérette ; on peut difficilement se passer de policiers et des services de santé. Pour le chef de l'État, pourtant, le travail du dimanche permettra de donner plus de croissance au commerce, plus de liberté aux Français et de renforcer l'attractivité touristique de notre pays.Mais les raisons invoquées sont fausses philosophiquement et inopérantes pratiquement.Philosophiquement, le travail du dimanche introduit une coupure dans la « temporalité » dans laquelle nous vivons depuis des siècles. Cette coupure...

Le Pavillon noir du grand commerce tombe sur le dimanche L'Homme Nouveau
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Petite précision sur un article

Dans l'éditorial du dernier numéro de L'Homme Nouveau, j'écrivais qu'à mon sens il y avait des choses plus importantes pour la société française que la querelle des 500 signatures dont nous parlait la presse chaque jour. La disparition des familles, l'avortement, l'euthanasie, la mort des chrétiens dans le monde, bien d'autres choses encore, me semblent effectivement plus urgentes que cette dispute pré-électorale. Aussitôt, j'ai reçu un courrier venant des partisans de Marine Le Pen ou de Christine Boutin (qui n'avait pas encore renoncé à se présenter) me reprochant cette prise de position, preuve selon eux que je faisais campagne pour… Nicolas Sarkozy et non pour le candidat de leur choix. Ce que je découvrais ainsi !
Aujourd'hui, le Salon Beige publie ma note d'hier sur l'économie en estimant que je réponds ainsi à l'éditorial d'Aymeric Pourbaix. Aussitôt, quelques messages m'arrivent également, allant dans le sens de cette interprétation. C'est à ces messages que je voudrais répondre.
La droite française qui aime tant Jacques Bainville ferait bien de s'en tenir à ses conseils. L'historien ne cessait de conseiller de s'en tenir aux faits et, quand il s'agissait d'écrits, aux textes. Si j'avais voulu répondre à Aymeric Pourbaix, je l'aurais clairement nommé. Comme je le connais et que j'apprécie son travail, je l'aurais même prévenu avant la publication de mon texte.
Mais la question ne se situe pas dans ce que pense ou ne pense pas Aymeric Pourbaix, mais dans le fait que je constate depuis des années (la chose ne date pas donc du dernier numéro de Famille Chrétienne) que nous avons trop déserté, nous catholiques, ce champ de la question économique alors qu'elle...

Au quotidien n° 247 : état de droit et refondation politique L'Homme Nouveau
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L’économie aussi est une question de valeur morale

Certains se réjouissent que la campagne électorale prenne le chemin d'une discussion sur les « valeurs » plutôt que sur l'économie, considérée comme étant un sujet uniquement « technique », sans grande valeur ajoutée de la part des candidats, lesquels n'auraient qu'une étroite marge de manœuvre. Il est vrai que la proposition du candidat Hollande, maquillage léger en faveur de l'euthanasie, conforte une telle perception. Le discours de Claude Guéant sur la supériorité de certaines civilisations va aussi dans ce sens, sans même parler de l'entretien fleuve accordé au Figaro Magazine par le Président de la République, pas encore candidat (on parle d'une annonce officielle pour ce soir) ou de la volonté d'autres d'inscrire la laïcité dans la constitution.
Mais, pour autant, faut-il rejeter dans le domaine de la seule technique la question du système économique, sous prétexte qu'il n'aurait rien à voir avec les valeurs ou, pour être, plus précis avec la morale ? Les catholiques sont-ils acculés à ne se battre ou à se faire entendre que sur la question de l'avortement ou de l'euthanasie, voire de la famille et de la liberté de l'enseignement, comme si le système économique dans lequel nous vivons était complètement innocent ? Il est indéniable que le Pape nous invite à prendre en compte ce qu'il a nommé les points non négociables, limites ultimes au-delà desquelles nous basculerons dans des politiques déshumanisantes et franchirons le cap du déni de civilisation. Mais la situation du Chinois (par exemple), travaillant pour le grand marché mondial et le profit aussi bien des entreprises contrôlés par le parti dans son pays que des revendeurs occidentaux, n'est-elle pas aussi le fruit d'une politique déshumanisante et un déni de civilisation ?

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SociétéChrétiens dans le monde

Christianophobie : la réaction de Michel De Jaeghere

Dans le dernier numéro de L'Homme Nouveau, le journaliste et écrivain Michel De Jaeghere, auteur notamment chez Renaissance Catholique d'un livre Enquête sur la christianophobie qui popularisa, à partir de 2001, cette expression, revient sur le débat entre l'abbé Grosjean et l'abbé de Tanoüarn que nous avions publié après les différentes manifestations liées aux spectacles dévoyant la figure du Christ. Nous publions ici la première partie de la réponse de Michel De Jaeghere, le texte intégral de son intervention étant à lire. On peut se le procurer en commandant le dernier numéro de L'Homme Nouveau (à commander auprès de nos bureaux, 10, rue Rosenwald, 75015 Paris, tél. : 01 53 68 99 77 ou en version numérique sur ce site).
 
 

Sur les réserves qu'inspire à M. l'abbé Grosjean le concept de christianophobie
Je ne suis pas certain d'avoir inventé...

Christianophobie : la réaction de Michel De Jaeghere L'Homme Nouveau
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La famille est-elle un objet relatif ?

Devant la situation faite à la famille dans notre société moderne, à partir des politiques mises en place depuis plusieurs décennies et qui débouchent aujourd'hui sur une conception plurielle de la famille (il n'existe pas un type de famille, mais des familles), une question s'impose : la famille est-elle devenue un objet relatif ? Relatif à l'évolution des mentalités ou aux choix de ses membres. Nous avons demandé son analyse au jeune philosophe Thibaud Collin. Nous publions ici un extrait de son article dont vous pourrez trouver l'intégralité dans le dernier numéro de L'Homme Nouveau (à commander auprès de nos bureaux, 10, rue Rosenwald, 75015 Paris, tél. : 01 53 68 99 77 ou en version numérique sur ce site). Un grand merci à Thibaud Collin pour son éclairage. 

Au vu des lois votées en France depuis près de quatre décennies, il est légitime de se demander si ce ne sont pas les sciences sociales qui ont raison : la famille ne serait-elle pas qu'un mot référant à toutes sortes de situations particulières dont l'histoire, l'ethnologie et la sociologie feraient leur objet ? C'est effectivement sous la pression d'un tel afflux d'études que « la » famille...

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SociétéBioéthique

Le Planning familial, c’est aussi en France…

On reparle actuellement du Planning familial. À l'étranger ! On apprend ainsi que le Planned Parenthood(Planning familial aux États-Unis) vient de perdre le soutien financier de l'organisation Susan G. Komen for the Cure. Pourquoi la fin de ce soutien ? Tout simplement parce que le Planned Parenthood est l'objet d'une enquête du Congrès et que les statuts de Susan G. Komen for the Cure lui interdisent de financer un organisme faisant l'obet d'une enquête du législateur. Mais c'est en Amérique…
Plus près de nous, on apprend aussi qu'en Pologne le Planning familial est financé par un groupe pharmaceutique international. Mais c'est en Pologne.Si vous voulez en savoir plus, non sur les actions en justice contre le Planning familial à l’étranger, mais sur la réalité du Planning familial en France, à votre porte, à deux pas de chez vous, nous ne pouvons que vous inviter à lire le hors-série de L’Homme Nouveau qui lui est consacré.Il s’agit d’une enquête de terrain, d’une rencontre avec les acteurs du Planning familial et avec leurs méthodes. Des jeunes femmes se sont rendues dans des centres de Planning familial pour voir réellement comment se passe la prise en main des situations de détresse et comment l’avortement est le plus souvent le terme ultime de cette démarche. Mais ce hors-série a aussi voulu présenter les alternatives concrètes au Planning familial car se plaindre et gémir ne suffisent pas.Le Planning familial, c’est aussi en France. Et, là, il faudra une prise de conscience, fondée sur une véritable information, pour en réduire vraiment l’influence...

 Le Planning familial, c’est aussi en France… L'Homme Nouveau
Société

Face à la crise, un autre regard est nécessaire

Roumain et orthodoxe, Ovidiu Hurduzeu s'inscrit dans un courant qui s'inspire du distributisme de Chesterton et Belloc, enraciné dans une vision de la chrétienté orthodoxe. Son pays a connu le communisme avant d'être la proie de l'ultra-libéralisme. Il a bien voulu répondre à nos questions. 

Quel regard portez-vous sur la crise économique mondiale et comment celle-ci affecte-t-elle spécifiquement votre pays, la Roumanie ?
 
Nous nous trouvons aujourd'hui devant une crise généralisée de ce que j'appelle la société technoglobaliste. C'est une société où le système remplace la vie, où l'organisation creuse se substitue à l'organique, la complexité et le gigantisme sapent de l'intérieur l'homme vivant dans sa situation concrète. À la concentration des pouvoirs et des richesses dans les mains d'une technocratie globale correspond une monopolisation des critères de vérité, de toutes les significations humaines. Nous ne pensons plus qu’à des technostructures globales, nous ne parlons que ce langage néolibéral de l’« efficiency » industrielle et de l’« austerity » financière comme si l’argent et la croissance économique représentaient les seules valeurs véritables. Nous n’avons plus le langage qui nous permettrait de décrire et d’analyser la situation présente en dehors du cadre étroit et sec de l’économisme. Or, ce qu’il nous faut, c’est nous défaire de cette emprise monopoliste que le technoglobalisme exerce sur nos valeurs, nos mœurs et nos comportements. Pour repenser la société à partir...

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Un évêque contre le consumérisme qui défigure le mariage

L'archevêque de Dijon, Mgr Roland Minnerath, a publié un communiqué dénonçant vigoureusement l'utilisation commerciale et consumériste du mariage chrétien et le refus par la presse locale de rétablir la vérité. Voici le texte de ce communiqué : 

Le site internet d'un quotidien local a annoncé du Mardi 24 Janvier au Jeudi 26 Janvier 2012 qu'une cérémonie religieuse de mariage allait être célébrée dans un Centre commercial du nord de Dijon.
Pour le Centre commercial, il s'agissait d'une opération purement publicitaire que le journal a présentée comme une information.
La prétendue information répercutée par plusieurs médias nationaux, est restée 48 heures en ligne donnant lieu à près de 10 000 visites et à la publication de commentaires désagréables vis-à-vis du prétendu prêtre célébrant et de l'Eglise en générale.
Nous protestons énergiquement contre l'utilisation abusive de l'institution du mariage religieux a des fins commerciales d'un gout douteux et nous déplorons que le quotidien n'ait pas, malgré notre insistance, jugé utile de rétablir la vérité.
 
 
Dijon, le 27 Janvier 2012
Roland Minnerath

Non l'Église n'est pas un objet de consommation courante. Non les sacrements ne peuvent servir à la propagande commerciale. Non, le Christ n'est pas à vendre comme un produit de consommation courante. Il est notre sauveur. La presse catholique est là pour rétablir la vérité. 

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