Entretien avec Marguerite, secrétaire générale du rallye auto JMJ
Propos recueillis par Clémence Gidoin
En 2011, de nombreux pèlerins sont allés voir le Pape à Madrid en voiture, puis en 2013 à Rio, afin de cheminer ensemble et de préparer cette grande rencontre. Le rallye auto JMJ ne s’arrête pas là et se lance dans la préparation du voyage vers Cracovie l’année prochaine.
Vous organisez un rallye automobile autour des JMJ de l’été prochain, en quoi cela consiste-t-il ?
Depuis les JMJ de Madrid en 2011, notre objectif est d’emmener des jeunes avec nous en voiture sur les routes, afin d’aller à la rencontre du pape. Nous cheminons en équipages, ensemble, pour évoluer spirituellement, vivre des choses extraordinaires et redécouvrir les chemins de France et d’Europe.
D’où vous est venue cette idée ?
En 2010 je ne faisais pas encore partie du projet. Ce sont trois étudiants qui ont eu cette idée, pendant une retraite avec le diocèse de Fréjus-Toulon. Ils en ont parlé autour d’eux, et le concept a séduit tout le monde. Ils ont fondé une association, puis ont mobilisé leurs amis : chacun commençait tout juste ses études, et le premier rallye était assez artisanal ! Dès le début, il y avait une équipe chargée de la communication, une autre des inscriptions, et la dernière organisait les étapes. Finalement, 260 personnes se sont lancées dans l’aventure ! Alors ils ont continué. Petit à petit l’organisation se précise et s’améliore.
Quel intérêt le rallye présente-t-il ?
Cela va beaucoup plus loin que de simples vacances, c’est un cheminement, un pèlerinage. Ainsi les JMJ ne durent plus seulement cinq jours, et cela permet de véritablement marquer les esprits. Avec le côté spirituel, les jeunes peuvent évoluer tout au long de la route : il y a des « topos », des concerts de louange, des temps forts. À cela s’ajoutent l’aspect amusant et la découverte, grâce auxquels les jeunes peuvent se ressourcer. Ils partagent une aventure, construisent un projet qui demande du travail. Ce n’est pas juste une grosse fête ou un trajet en voiture.
Comment articulez vous ce côté amusant avec les exigences spirituelles du circuit ?
Lors des éditions précédentes nous avons toujours mis en place un « staff spi » pour accompagner les jeunes sur la route. La spiritualité est la base du voyage, en particulier cette année où nous sommes accompagnés dans la préparation de ce projet par un aumônier pour la première fois. C’est comme un fil rouge, dont le thème en 2016 est la miséricorde.
Il y a en plus des moments de convivialité, de partage, de plaisir, de rencontres, de fête (comme en 2011 avec un concert de Glorious). Notre foi est notre premier moteur dans ce pèlerinage mais aussi dans ses préparatifs. Construire un tel projet demande une véritable cohésion et un travail de groupe de chaque instant : la prière nous permet de vivre tout cela ensemble.
Comment alliez-vous pèlerinage et rallye ?
Lorsque les jeunes s’inscrivent, ils forment un équipage et choisissent une figure spirituelle, un saint patron. Nous donnons à chacun un carnet avec des chants, un accompagnement,… pour qu’il puisse prier en voiture. Ils peuvent réciter le chapelet sur l’autoroute, prier Saint Christophe, patron des voyageurs, etc. : on peut prier en toute situation, et ça occupe les conducteurs ! Nous leur proposons tout cela justement pour leur rappeler que c’est avant tout un pèlerinage et non un simple rallye. Le soir, en fonction des étapes, il y a un temps spirituel adapté pour se recadrer. Le premier but de ce voyage c’est vraiment les JMJ : aller à la rencontre du pape et du Christ.
L’aumônier est surtout présent pour le staff, c’est pour cela que nous cherchons en ce moment des prêtres et des séminaristes pour accompagner chaque route (puisqu’il y en a trois : une route auto normale, une route classique qui réunira les adeptes de vieilles voitures et une route moto !)