Moïse, le premier prophète, figure majeure de la Bible, est mis à l’honneur au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme.
Des manuscrits médiévaux hébraïques, français et latins sont confrontés dans la première salle où l’on découvre aussi la richesse des peintures murales de la synagogue de Doura Europos (Syrie, IIIe s. ap. J.-C.) grâce à des projections. Suivent des illustrations des grandes étapes de sa vie. Moïse sauvé des eaux a inspiré de nombreux peintres. Nicolas Poussin (1594-1665) réalise une scène magistralement composée où le bébé vient d’être recueilli par une des suivantes de la fille de pharaon. Plus loin, sur un tableau circulaire de Pierre Patel (1604-1676), c’est l’émouvant épisode où Josabeth dépose l’enfant sur le Nil.
Le point de rencontre entre les cultes juif et chrétien est la représentation de la Révélation et du don de la Loi au Sinaï, qui orne souvent des objets de culte juif. L’interprétation des sources juives est lisible sur les portraits du prophète que peignent les artistes. Dans la Vulgate de saint Jérôme, Moïse est décrit portant des cornes après avoir vu Dieu. C’est cette conception que suit Michel-Ange pour sa célèbre et massive sculpture (Moïse, tombeau de Jules II). Une autre image est adoptée par Philippe de Champaigne, influencée par la traduction de la Bible des Septante. Cette fois, Moïse est coiffé de rayons lumineux.
Le prophète préfigure le Christ pour les chrétiens. Un surprenant tableau anonyme du XVIe siècle montre la chute de la manne qui prend la forme d’une pluie d’hosties recueillies avec beaucoup de dévotion…
150 peintures, dessins et autres objets ponctuent un parcours très dense qui souligne les enjeux religieux, philosophiques, politiques et artistiques entourant ce personnage fondateur.
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Hôtel de Saint-Aignan, 71, rue du Temple, Paris IIIe. Tél. : 01 53 01 86 65. Ouvert de 11h à 18h (lundi, mardi, jeudi, vendredi) et jusqu’à 21h le mercredi. Dimanche de 10h à 19h. Jusqu’au 21 février.