Famille : à l’école de saint Jean-Paul II

Publié le 22 Oct 2014
Famille : à l'école de saint Jean-Paul II L'Homme Nouveau

L’Église célèbre, aujourd’hui, pour la première fois la fête de saint Jean-Paul II, « le pape de la famille  » selon le Souverain pontife. Au terme du synode de 1980, consacré également à la famille, le pape Jean-Paul II avait publié une exhortation apostolique sur le sujet, sous le titre de Familiaris consortio. Ce texte reste d’une actualité profonde et mérite, aujourd’hui encore, d’être médité. Nous en publions la très forte conclusion. 

L’avenir de l’humanité passe par la famille

Vers vous, époux, vous, pères et mères de famille;

vers vous, jeunes gens et jeunes filles, qui êtes l’avenir et l’espérance de l’Eglise et du monde et qui serez, à l’aube du troisième millénaire, le noyau actif et vital de la famille;

vers vous, vénérables et chers Frères dans l’épiscopat et le sacerdoce, chers fils et filles religieux et religieuses, et vous, âmes consacrées au Seigneur, qui êtes les témoins devant les époux de la réalité ultime de l’amour de Dieu;

vers vous tous, hommes au jugement droit, qui à un titre ou un autre vous préoccupez du sort de la famille,

je me tourne avec une ardente sollicitude en achevant cette exhortation apostolique.

L’avenir de l’humanité passe par la famille!

Il est donc indispensable et urgent que tout homme de bonne volonté s’emploie de toutes ses forces à sauvegarder et à promouvoir les valeurs et les exigences de la famille.

Je me sens poussé à demander à ce sujet un effort particulier aux fils de l’Eglise. Dans la foi, ils ont une pleine connaissance du merveilleux dessein de Dieu, ils ont donc une raison de plus de prendre à cœur la réalité de la famille, dans ce temps d’épreuve et de grâce qui est le nôtre.

Ils doivent aimer la famille de façon particulière. C’est là une consigne concrète et exigeante.

Aimer la famille signifie savoir en estimer les valeurs et les possibilités, en cherchant toujours à les promouvoir. Aimer la famille signifie reconnaître les dangers et les maux qui la menacent afin de pouvoir les surmonter. Aimer la famille signifie faire en sorte de lui assurer un milieu qui soit favorable à son développement. Et c’est encore une forme éminente de l’amour que de redonner à la famille chrétienne d’aujourd’hui, souvent tentée de se décourager ou angoissée par les difficultés croissantes, des raisons de croire en elle-même, dans ses richesses de nature et de grâce, dans la mission que Dieu lui a confiée. «Oui, il faut que les familles d’aujourd’hui se ressaisissent! Il faut qu’elles suivent le Christ!».

Les chrétiens ont en outre le devoir d’annoncer avec joie et conviction la «bonne nouvelle» sur la famille, laquelle a absolument besoin d’écouter encore et sans cesse et de comprendre toujours plus profondément les paroles authentiques qui lui révèlent son identité, ses ressources intérieures, l’importance de sa mission dans la cité des hommes et dans celle de Dieu.

L’Eglise connaît la route qui conduira la famille au cœur de sa vérité profonde. Cette route, que l’Eglise a apprise à l’école du Christ et à celle de l’histoire interprétée à la lumière de l’Esprit Saint, elle ne l’impose pas, mais elle ressent en elle-même une exigence imprescriptible de la proposer à tous, sans crainte, et même avec une confiance et une espérance très grandes, tout en sachant que la «bonne nouvelle» comporte aussi le langage de la croix. Or c’est à travers la croix que la famille peut atteindre la plénitude de son être et la perfection de son amour.

Je désire enfin inviter tous les chrétiens à collaborer, avec cordialité et courage, avec tous les hommes de bonne volonté qui exercent leurs responsabilités au service de la famille. Ceux qui se dépensent pour son bien, au sein de l’Eglise, en son nom et sous sa conduite, qu’il s’agisse de groupes ou d’individus, de mouvements ou d’associations, trouvent souvent auprès d’eux des personnes ou diverses institutions qui œuvrent pour le même idéal. Dans la fidélité aux valeurs de l’Evangile et de l’homme, et dans le respect d’un légitime pluralisme d’initiatives, cette collaboration pourra être favorable à une promotion plus rapide et plus totale de la famille.

En conclusion de ce message pastoral qui veut attirer l’attention de tous sur les tâches, lourdes mais passionnantes, de la famille chrétienne, je désire invoquer maintenant la protection de la sainte Famille de Nazareth.

En elle, par un mystérieux dessein de Dieu, le Fils de Dieu a vécu caché durant de longues années. Elle est donc le prototype et l’exemple de toutes les familles chrétiennes. Regardons cette Famille, unique au monde, elle qui a vécu de façon anonyme et silencieuse dans un petit bourg de Palestine, elle qui a été éprouvée par la pauvreté, par la persécution, par l’exil, elle qui a glorifié Dieu d’une manière incomparablement élevée et pure: elle ne manquera pas d’assister les familles chrétiennes, et même toutes les familles du monde, dans la fldélité à leurs devoirs quotidiens, dans la façon de supporter les inquiétudes et les tribulations de la vie, dans l’ouverture généreuse aux besoins des autres, dans l’accomplissement joyeux du plan de Dieu sur elles.

Que saint Joseph, «homme juste», travailleur infatigable, gardien absolument intègre de ce qui lui avait été confié, garde ces familles, les protège, les éclaire toujours!

Que la Vierge Marie, qui est Mère de l’Eglise, soit également la Mère de l’«Eglise domestique»! Que grâce à son aide maternelle, toute famille chrétienne puisse devenir vraiment une «petite Eglise» dans laquelle se reflète et revive le mystère de l’Eglise du Christ! Elle qui est la Servante du Seigneur, qu’elle soit l’exemple de l’accueil humble et généreux de la volonté de Dieu! Elle qui fut la Mère douloureuse au pied de la croix, qu’elle soit là pour alléger les souffrances et essuyer les larmes de ceux qui sont affligés par les difficultés de leurs familles!

Et que le Christ Seigneur, Roi de l’univers, Roi des familles, soit présent, comme à Cana, dans tout foyer chrétien pour lui communiquer lumière, joie, sérénité, force. En ce jour solennel consacré à sa Royauté, je lui demande que toute famille sache apporter généreusement sa contribution originale à l’avènement de son Règne dans le monde, «Règne de vie et de vérité, de grâce et de sainteté, de justice, d’amour et de paix», vers lequel l’histoire est en marche.

A Lui, à Marie, à Joseph, je confie toute famille. Entre leurs mains et dans leur cœur, je dépose cette exhortation: qu’ils vous la remettent eux-mêmes, vénérables Frères et chers Fils, et qu’ils ouvrent vos coeurs à la lumière que l’Evangile rayonne sur chaque famille!

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