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Raymon et Nadine Leibenguth ont construit une petite chapelle privée dans leur jardin en Alsace, en remerciement de la protection de la Vierge Marie.
Alors que les projets de mosquée se multiplient en Alsace, une petite chapelle privée s’est élevée ces derniers mois à Mothern (Bas-Rhin). Située sur le terrain des Leibenguth, et ne mesurant pas plus de 5,8 mètres, elle attire déjà les curieux.
C’est l’histoire d’une promesse, faite par Raymond Leibenguth, menuisier à la retraite, quand il apprend être atteint d’un cancer, en 2023. S’il guérit, il se lancera dans la construction d’une petite chapelle en l’honneur de la Vierge Marie.
Il subit plusieurs mois de radiothérapie, pendant lesquels il s’accroche fermement, notamment grâce à cette promesse. Déjà, en 1977, il avait réchappé d’un grave accident de la route, miracle qu’il attribue à notre Mère du Ciel. Sur son petit terrain, une statue de la Vierge se dresse en effet sur un pilier, face à la route. Mais celle-ci date de 1872. Elle fut récupérée dans un monastère par ses aïeux, et « érigée ici après la perte de leurs enfants et de tout leur bétail », explique Raymond. Il est donc persuadé que la Vierge aide sa famille et continuera de le faire.
En 2024, Raymond est en rémission. Il ne lui en faut pas plus pour demander un permis de construire, qu’il obtient quatre mois plus tard. Il s’attelle aussitôt à la tâche, secondé par son fils. Chaque jour, de septembre à janvier, ils coulent le béton, montent les murs et la charpente, posent le carrelage et peignent les murs, fabriquent des bancs et un autel. Un chantier de trois mois à peine, que sa femme, Nadine, soutient, supervise et conseille.
La petite Chapelle de la Paix, ainsi qu’elle est nommée, est dotée de sa petite cloche et consacrée le 25 janvier par le curé de la paroisse, en présence de la famille et de quelques élus municipaux. Constatant que certains habitants et curieux souhaitent s’y rendre, les propriétaires ont décidé de l’ouvrir au public dans la journée.
Protection et piété populaire
Bon nombre de chapelles mais aussi d’églises ou de basiliques disséminées sur le territoire français sont nées de vœux pieux ou de remerciements prononcés par des villages inquiets, des familles meurtries, des marins rescapés, des parents d’enfants miraculés. Il en fut ainsi de Notre-Dame-des-Victoires, érigée par Louis XIII à partir 1629, pour avoir combattu avec succès les protestants de La Rochelle, à la suite d’un vœu prononcé en 1614.
Les guerres furent notamment propices à ce genre de promesses, pour le retour des soldats, l’évitement d’une invasion, la protection contre un bombardement, la fin des conflits, et ce tout particulièrement en 1870. Ce fut le cas de la ville de Lyon, qui voulut remercier la Vierge d’avoir été épargnée par les Prussiens et construisit la basilique Notre-Dame de Fourvière.
Chapelle du vœu, Notre-Dame de Grâce ou de la Délivrance, oratoires privés, petit patrimoine des communes ou monuments historiques, ces édifices sont la mémoire et la démonstration d’une piété populaire qui ne s’est pas éteinte.
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