Emmanuel Macron en Inde : l’attraction-répulsion

Publié le 05 Fév 2024
Inde Narendra Modi Emmanuel Macron
Emmanuel Macron était l’invité de l’Inde pour la fête nationale de l’Union indienne, les 25 et 26 janvier 2024. L’Inde est pourtant connue comme un pays méprisant les valeurs occidentales, réprimant les chrétiens et tous ceux qui en pointeraient les dérives.

  Emmanuel Macron a effectué une visite en Inde, les 25 et 26 janvier derniers, à l’invitation du Premier ministre Narendra Modi. En tant qu’invité d’honneur, il a assisté à la 75e fête nationale de l’Union indienne. En particulier au défilé auquel participaient des militaires français accompagnés de trois de nos aéronefs de combat.  Certes, Narendra Modi rendait la politesse au Français qui l’avait fait assister, avec la participation de soldats indiens, au défilé du 14 Juillet à Paris en 2023. Néanmoins, le président Macron faisait un peu figure de pâle remplaçant quand on sait que, pressenti pour tenir la place d’invité d’honneur, Joe Biden a décliné l’offre. Le président américain accuse les services secrets de Modi de la tentative d’assassinat d’un militant séparatiste indien sikh sur le sol des États-Unis.  La présence d’Emmanuel Macron et l’absence de son homologue américain mettent en valeur l’attraction-répulsion que l’Inde suscite en Occident. Attraction en raison de son importance stratégique, répulsion à cause du mépris affiché par Narendra Modi à l’égard des grands principes célébrés chez nous avec emphase.   

Répression et contrôle de la presse

La presse française, généralement assez discrète sur ce thème quand il s’agit de l’Inde, est montée récemment au créneau en raison de la menace d’expulsion qui pèse sur l’une de nos consœurs, Vanessa Dougnac, correspondante du Point et de La Croix, qui s’est vu retirer son autorisation de travailler.  Officiellement, l’administration indienne reproche à la journaliste française des reportages « malveillants » et « critiques dans la mesure où ils créent une perception négative et biaisée de l’Inde ». On reconnaît la rhétorique des tyrannies à l’égard de ceux qui parlent de leurs dérives.  Or, outre la prise de contrôle de la presse locale par des financiers amis du premier ministre indien, on assiste en Inde à la régression de la liberté d’expression des journalistes. Autre problème grave, qui n’aura pas échappé à Vanessa Dougnac, les minorités religieuses y sont opprimées. Les musulmans d’abord, représentant 14 % de la population avec 200 millions d’âmes.   

Persécution des chrétiens

Mais aussi et plus souvent les chrétiens dont le nombre réduit, quelque…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Alain Chevalérias 

Ce contenu pourrait vous intéresser

InternationalPhilosophie

Sur la légitimité d’un soulèvement politique

L'Essentiel de Joël Hautebert | Les révolutions comme celle qui a récemment précipité la chute du régime syrien soulèvent parfois un enthousiasme prématuré, les médias estimant positif tout semblant de progrès vers la démocratie. Cependant la philosophie, depuis Aristote, est beaucoup plus prudente, posant des conditions sérieuses au renversement d’une tyrannie et scrutant attentivement les critères  qui permettent de qualifier une forme de gouvernement de bonne.

+

soulèvement Syrie
International

2024, l’année de l’Occident détrôné

Décryptage | Cette année 2024 a marqué un pas supplémentaire dans le recul de l'Occident au Moyen-Orient, place laborieusement acquise au cours du XIXe siècle. De son côté, la Chine prend indubitablement la place des États-Unis, brandissant les intérêts en lieu et place des droits de l'homme.

+

bilan 2024 occident
International

Benjamin Blanchard  : « Nous continuons à travailler en Syrie » 

Entretien | Le 27 novembre, des groupes jihadistes ont entamé une offensive éclaire en Syrie, qui a mené à la prise de la ville d'Alep. Quant à la capitale, Damas, elle est tombée dimanche 8 décembre, provoquant la fuite du chef de l'État Bachar el Assad. Benjamin Blanchard , le directeur général de SOS Chrétiens d'Orient a répondu à nos questions. 

+

sos chrétiens d'orient Syrie
International

Boualem Sansal : otage franco-algérien

Le 16 novembre, Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, était arrêté à son débarquement à l’aéroport d’Alger. Une procédure pénale est ouverte contre lui pour « atteinte à l’unité nationale », au titre de l’article 87 bis du Code pénal algérien. C’est la législation de guerre contre l’insurrection islamiste des années quatre-vingt-dix que le pouvoir d’Alger instrumentalise contre un homme de plume.

+

Boualem Sansal