DOSSIER : « Enquête sur le mystère John Senior »
Ancien élève de John Senior, Scott J. Bloch est aujourd’hui avocat mais aussi scénariste de documentaires. Il a également travaillé pour une agence fédérale américaine. Coéditeur d’un recueil des écrits d’Hilaire Belloc, il a consacré son premier roman, Mount Wonder, au programme de formation aux humanités (IHP) de John Senior, recréant cette aventure universitaire hors du commun. Non (encore) traduit en français, Mount Wonder allie les qualités d’un roman policier à celles d’une quête existentielle et religieuse. Entretien.
| Qu’est-ce qui vous a inspiré pour écrire Mount Wonder ?
Sur le plan thématique, ce qui m’a inspiré pour écrire ce roman, c’est la capacité des individus d’une petite communauté d’étudiants à faire une découverte puissante de la culture et de l’amitié. Sur le plan personnel, c’est ma propre participation à la grande « expérience traditionnelle » que représentait l’IHP (Integrated Humanities Program), ainsi que l’aspect fascinant de l’histoire dans laquelle un simple programme d’études des humanités pouvait galvaniser un campus, mettre les gens à couteaux tirés et faire la une des journaux nationaux parce que quelques personnes s’étaient converties au catholicisme à une époque où beaucoup se tournaient vers le bouddhisme, les ashrams et les communautés hippies. Alors que les arts libéraux semblaient voués à l’échec, trois hommes se sont levés et ont décidé de prendre des mesures radicales dans une université publique. Ces trois hommes étaient John Senior, Dennis Quinn et Frank Nelick, et ils ont proposé le Programme d’humanités intégrées de l’université du Kansas. J’étais étudiant dans ce programme dans les années 1970. Il a commencé modestement. Mais je l’ai vu se développer pour devenir un mouvement éducatif international, avec de nombreux collèges, écoles primaires et programmes scolaires basés sur la philosophie éducative de John Senior et la pratique de l’IHP, comme on l’appelait. Finalement, ce qui m’a inspiré, c’est tout simplement ceci : si de grands enseignants peuvent vous arrêter un instant dans la course de votre vie sur Terre, pour vous amener à contempler les choses telles qu’elles sont, à les voir comme si c’était la première fois, alors cela peut être transmis à d’autres. Voir, c’est déjà être transformé. C’est ce qui m’a le plus inspiré.
| Pourquoi avez-vous choisi la forme du roman plutôt que celle d’un essai autobiographique ou philosophique ?
Dès mes…