Quelques jours après l’Épiphanie, l’Église célèbre le baptême du Christ par saint Jean-Baptiste au bord du Jourdain. Les directeurs diocésains des pèlerinages de France ont eu le privilège de visiter l’un des lieux présumés de ce baptême, en Jordanie, pays non touché encore par la guerre en ces contrées. Reportage dans une Terre sainte encore peu connue.
« Cela se passait à Béthanie, au-delà du Jourdain », raconte saint Jean dans son Évangile. C’est sur ce thème que les directeurs diocésains des pèlerinages de France se sont réunis pour leur 75e congrès. Dans un coin de Jordanie, entre la mer Morte et le lac de Génézareth, pas loin de la frontière avec Israël, un lieu a été identifié comme étant probablement cet « au-delà du Jourdain ». Et pourtant, quand les pèlerins arrivent, dans un paysage aride parsemé d’arbustes (il y a de gros orages dans ce pays pourtant principalement désertique), ils peuvent avoir du mal à imaginer l’événement qui s’y déroula quand le Christ avait 30 ans. Où se trouve donc ce Jourdain, que l’on s’imagine comme une belle rivière ? La végétation, un peu plus étoffée à certains endroits, permet d’en repérer les méandres. Le Jourdain est en effet devenu un cours d’eau aux nombreuses ramifications, suite à son utilisation pour les cultures et au changement climatique.
La source du baptême
Au bout d’un chemin aménagé, une terrasse surplombe un bassin entouré de restes des piliers d’une des cinq églises construites en ce lieu au Ve siècle. Les fouilles réalisées ici et qui ont dévoilé de nombreuses constructions en cet endroit éloigné de tout, le témoignage des écrits de Marie l’Égyptienne – venue vivre en ermite dans la région au Ve siècle, et qui décrit ce même lieu comme étant celui où le Christ se fit baptiser –, de Théodose (530 siècle ap. JC), Antonin de Plaisance (570 ap. J.-C.) ou Arculf de France (670 ap. J.-C.) permettent de penser qu’il s’agit bien de l’emplacement de cet événement fondateur. Après une prière sur place, les pèlerins peuvent reprendre le chemin vers un des cours d’eau aménagés, où se trouve une cuve de pierre emplie d’eau du Jourdain pour se signer et renouveler les promesses de leur baptême. Ils ne peuvent qu’être profondément touchés par cette cérémonie, empreinte de simplicité mais qui leur rappelle leur engagement de chrétiens. Renoncer à Satan et à ses œuvres là…