La Carmélite Anne de Jésus, béatifiée à Bruxelles

Publié le 09 Oct 2024
anne de jésus
Le 29 septembre, le pape François célébrait une messe géante à Bruxelles, au stade Roi Baudoin. Après avoir commenté l’évangile du jour, dans lequel Jésus condamnait tout ce qui mène au scandale, le Pape a béatifié Anne de Jésus carmélite et compagne de sainte Thérèse d’Avila.

 

Lors de son voyage au Luxembourg et en Belgique, le Pape béatifia à Bruxelles la compagne de sainte Thérèse, Anne de Jésus, modèle de sainteté féminine et qui diffusa le Carmel dans les Flandres Espagnoles c’est-à-dire en Belgique, et en France. À la fin de son homélie de la messe du 29 septembre, à Bruxelles, le Pape nous la présente comme un modèle de témoignage.

Cette femme fut l’une des protagonistes du grand mouvement de réforme carmélitain, sur les traces de la géante Thérèse d’Avila. En des temps marqués par de douloureux scandales, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église, par sa vie simple et pauvre, toute adonnée à la prière, au travail et à la charité, elle sut ramener beaucoup de personnes à la foi, au point de devenir un véritable aimant spirituel. Par choix, elle n’a pas laissé d’écrits, s’engageant à mettre en pratique ce qu’elle avait appris. Ainsi, contribua-t-elle à relever l’Église à une époque de grandes difficultés.

L’Évangile du jour parlait de la malédiction portée par Jésus à celui qui scandaliserait un plus petit. En grec, « scandale » est la pierre qui fait chuter. Jésus met en garde contre le danger de scandaliser, c’est-à-dire d’entraver le chemin et blesser en conséquence la vie des petits. Les paroles de Jésus sont, en effet, un avertissement fort et sévère sur lequel le Pape s’arrête et réfléchit à la lumière de trois mots clés : ouverture, communion et témoignage.

En premier lieu, l’ouverture, qui nous montre l’action libre de l’Esprit Saint que l’on ne peut jamais contrarier, comme l’a bien compris Moïse, quand il souhaita que tout son peuple soit un peuple de prophètes (Nb 11, 29). Jésus surprend toujours. Ainsi, surprit-il les Apôtres, quand Il leur dit : « Qui n’est pas contre nous est pour nous » (Mc 9, 39-40). Pour éviter de scandaliser, il faut se souvenir du don de la grâce reçue par le baptême. Il s’agit d’un don et non d’un titre dont on pourrait se vanter.

L’Église n’est pas un cercle de privilégiés, elle est une famille de sauvés, envoyés pour porter l’Évangile au monde non par leurs propres mérites, mais par la grâce miséricordieuse de Dieu. Chaque chrétien doit coopérer, avec un amour ouvert et bienveillant, à la libre action de l’Esprit sans être un scandale pour quiconque.

Le deuxième mot est communion. Saint Jacques en parle avec deux images fortes : les richesses qui corrompent et les protestations des moissonneurs qui parviennent aux oreilles du Seigneur. Saint Jacques nous enseigne ainsi que l’unique chemin de vie est celui du don et de l’amour qui unit dans le partage. La voie de l’égoïsme n’entraîne que fermetures et obstacles. Le scandale nous enchaîne aux choses de ce monde et nous éloigne de Dieu et de nos frères.

L’égoïsme est scandale parce qu’il écrase et humilie l’autre. Pour éviter le scandale, pensons toujours aux conséquences qu’il entraînera chez les petits. Pensons aux blessures que le scandale engendre chez les victimes, mais aussi dans leurs familles et dans l’Église. Nous devons imiter le Seigneur, implacable pour le péché, mais toujours miséricordieux pour le pécheur repentant. C’est pourquoi, le Pape rappelle que, dans l’Église, il y a de la place pour tous, tous, tous, mais pas de place pour l’abus, pas de place pour la couverture de l’abus.

Le mal ne doit pas être caché mais révélé tandis que le pécheur converti doit être protégé et défendu : « Personne ne t’a condamnée. – Non personne, Seigneur. – Moi non plus, je ne te condamne pas. Vas et désormais, ne pèche plus. » N’entravons jamais par le scandale la voix prophétique des petits.

Loin de nous l’œil scandaleux qui voit l’indigent et se détourne. Loin de nous la main scandaleuse, qui ferme le poing pour cacher ses trésors. Souvenons toujours que le diable entre par les poches. Que Marie nous fasse découvrir la gravité du scandale.

 

>> à lire également : Le procès de béatification ouvert pour le roi Baudouin de Belgique

 

Un moine de Triors

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