Dans la suite de ses catéchèses sur « L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint conduit le peuple de Dieu vers Jésus », le pape François s’est penché sur la Confirmation le 30 octobre dernier. Il y déplorais la faible part d’adultes à être confirmés, alors que la confirmation devrait être le sacrement de la maturité et de la croissance, il devrait permettre à chacun de témoigner de l’Évangile dans le monde.
Le Pape, poursuivant sa réflexion sur la présence et l’action de l’Esprit Saint dans la vie de l’Église, avait déjà porté sa réflexion sur les sacrements, en parlant du mariage. Il évoque lors de l’audience générale du 30 octobre dernier le sacrement de confirmation, sacrement important, mais hélas pas toujours bien perçu. Pour certains, en effet, il ne serait guère qu’un doublet du baptême et donc non nécessaire. Pour d’autres, il serait réservé aux adultes et c’est ainsi que l’on trouve beaucoup de jeunes qui n’ont pas été confirmés.
Le sacrement de confirmation est l’un des trois sacrements de l’initiation chrétienne. Il complète le baptême, avant la participation à l’Eucharistie. Comme le baptême et le sacrement de l’ordre, celui de la confirmation confère un caractère sacramentel qui députe au culte divin, car celui qui le reçoit participe au sacerdoce du Christ, en l’occurrence le sacerdoce commun. Mais nous devons encore rappeler avec le dernier concile et toute la Tradition de l’Église que ces deux participation à l’unique sacerdoce du Christ « diffèrent essentiellement et non pas seulement en degré »(LG n°10).
Dans le Nouveau Testament, un autre rite est mentionné avec l’eau du baptême, celui de l’imposition des mains qui veut signifier une communication visible et charismatique de l’Esprit Saint. Ainsi le livre des Actes nous raconte une irruption du Saint-Esprit par l’intercession des apôtres Pierre et Jean, qui « descendirent chez les Samaritains et prièrent pour eux, afin que l’Esprit Saint leur fût donné. Car il n’était encore tombé sur aucun d’eux; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean se mirent à leur imposer les mains, et ils recevaient l’Esprit Saint » (Act 8, 15-17).
Saint Paul, quant à lui, rappelle que Dieu « nous a donné l’onction et nous a aussi marqués d’un sceau et mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit » (cf. 2 Cor 1, 21-22). Le Saint-Esprit imprime dans tout confirmé son sceau royal dont le Christ marque ses brebis. Pour montrer comment l’Église comprend ce sacrement et en donner une définition, le Pape s’appuie sur le catéchisme pour adultes publié par la Conférence épiscopale italienne.
Pour compléter et enrichir cet enseignement, citons celui de l’Église catholique. Après avoir expliqué que « la réception de ce sacrement est nécessaire à l’accomplissement de la grâce baptismale », le Catéchisme ajoute : « par le sacrement de confirmation, le lien des baptisés avec l’Église est rendu plus parfait, ils sont enrichis d’une force spéciale de l’Esprit Saint et obligés ainsi plus strictement à répandre et à défendre la foi par la parole et par l’action en vrais témoins du Christ. » Là aussi tout est parfaitement dit.
Le sacrement de l’éloignement
Le sacrement de confirmation est donc pour chaque chrétien sa Pentecôte. Le chrétien confirmé devient apôtre et témoin du Christ ; si le baptême est le sacrement de la naissance, celui de la confirmation est celui de la maturité et de la croissance. Mais une question se pose ici. Pourquoi le monde va si mal ? Pourquoi le monde n’est-il pas encore converti, alors qu’avec le sacrement de confirmation, les chrétiens auraient du réaliser cette nouvelle Pentecôte annoncée par Jean XXIII et Marthe Robin ?
Sans entrer dans une grande explication théologique et spirituelle, posons-nous cependant la question avec l’image osée mais vraie du Pape : pourquoi le sacrement de la confirmation est-il devenu celui de l’extrême onction et de l’éloignement de l’Église ? Il nous faut prouver le contraire. Ce n’est pas impossible.
Faisons en sorte qu’avec l’aide de la Vierge Marie, épouse de l’Esprit Saint, ce sacrement redevienne le sacrement de la participation active à la vie d’une Église renouvelée et purifiée dans ses membres pécheurs. L’Église reste pour sa part toujours vierge, sainte et immaculée à l’image de sa Mère, comme l’a proclamée saint Paul VI.