Confirmation : La chrismation chez les Orientaux (3/3)

Publié le 19 Avr 2024
chrismation confirmation

Le prêtre trace le signe de la croix avec un pinceau sur le front du baptisé pour l’affranchir de la honte que le péché y avait imprimé.

Le sacrement de confirmation est conféré d’une façon bien différente dans les rites orientaux où il est n’est pas séparé du baptême. La cérémonie, proche de ce qui se faisait en Occident aux premiers siècles, revêt donc une forme spécifique et est accompagnée de prières faisant abondamment référence au baptême du Christ.

  Dans les Églises orientales, tant catholiques qu’orthodoxes, le sacrement de confirmation s’appelle « chrismation », et il est étroitement lié au baptême : il est conféré normalement au cours de la même cérémonie. L’Orient insiste sur l’unité des trois sacrements de l’initiation : le nouveau baptisé est aussitôt « chrismé » au cours d’une divine liturgie pendant laquelle il va faire sa première communion.  

Achèvement du baptême

Les témoignages des tout premiers siècles indiquent qu’il en était ainsi dans toute la chrétienté. En fait, la chrismation était l’achèvement de la cérémonie du baptême. C’est ce qu’on voit aussi bien en Occident (Tertullien, Hyppolite, saint Cyprien) qu’en Orient avec l’euchologue (1) de saint Sérapion. On constate qu’il en était encore ainsi à Milan à la toute fin du IVe siècle, puisque saint Ambroise, dans ses deux livres Les Sacrements et Les Mystères, décrit le baptême se terminant par une seconde onction par l’évêque : celle du « sceau spirituel » de l’Esprit Saint. Le fait que les sacrements de baptême et de chrismation soient restés normalement indissociables en Orient vient de la relation, fortement soulignée, entre le baptême du catéchumène et le baptême du Christ. Lorsque le Christ descend dans le Jourdain, c’est déjà une figure de sa mort et de sa résurrection. Il terrasse le démon, rend les eaux aptes à conférer la grâce, et quand il ressort du Jourdain il reçoit l’onction du Saint-Esprit qui vient sur lui sous la forme d’une colombe. Chrismé par le Saint-Esprit, celui que le Père appelle son Fils est manifesté comme Christ. Alors il commence sa vie publique. Saint Paul a enseigné que nous sommes baptisés dans la mort du Christ, ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin de pouvoir vivre d’une vie nouvelle comme lui est ressuscité des morts (Rom 6, 1-5). Donc quand le catéchumène, plongé à trois reprises sous les eaux au nom de la Sainte Trinité, ressort de ce bain, il reçoit l’onction du Saint-Esprit par le saint chrême qui lui est appliqué sur le corps.  

Chrismé par l’Esprit Saint

Saint Cyrille de…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Yves Daoudal

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉglise

Canoniser la jeunesse ? (4/4) : Pier Giorgio Frassati, le montagnard de Dieu

DOSSIER : « Frassati, Acutis : Canoniser la jeunesse ? » | Mort à 24 ans après une vie brûlée par l’amour du Christ et des pauvres, Pier Giorgio Frassati incarne l’idéal d’une jeunesse chrétienne joyeuse, fervente et engagée. Étudiant, alpiniste, tertiaire dominicain et apôtre de la charité, ce fils de bonne famille turinoise sera canonisé le 3 août prochain. Portrait d’un saint des temps modernes.

+

Pier Giorgio Frassati