La tentation du Christ au désert

Publié le 08 Mar 2023

L’Église a toujours lu l’Évangile de la tentation du Seigneur au désert pour le premier dimanche de carême. Le pape l’a commenté lors de l’angélus du 26 février. Dans la forme extraordinaire, il s’agit du récit selon saint Matthieu ; dans la forme ordinaire, les trois synoptiques sont lus tour à tour. Cette année, il s’agissait du même récit évangélique pour les deux formes. Jésus, non content d’expier par la Croix tous nos péchés, a daigné s’imposer un jeûne de quarante jours et quarante nuits pour nous encourager à la pénitence. Sous la conduite de l’Esprit Saint, il part au désert, lieu où l’on ne rencontre personne sinon Dieu et le diable, qui cherche toujours à entraver l’œuvre de Dieu.

La prière et la confiance envers son Père le soutiennent durant ce temps prolongé ; mais, à l’expiration de la quarantaine, sa nature humaine est aux abois. C’est alors que la tentation vient l’assaillir. Jésus en triomphe avec un calme et une fermeté qui doivent nous servir d’exemple. Quelle audace chez Satan d’oser approcher du Saint par excellence ! Mais aussi quelle patience en Jésus, qui daigne souffrir que le diable mette la main sur lui, qu’il le transporte par les airs d’un lieu à un autre ! Quand nous sommes tentés, songeons à Jésus tenté par l’esprit du mal. Il n’en est pas moins le Fils de Dieu, le vainqueur de l’enfer ; et Satan n’aura recueilli qu’une honteuse défaite. De même, si nous résistons de toutes nos forces au mal qui se présente devant nous, nous sommes assurés de la tendre compassion de Jésus, pour la honte de Satan. En ce premier dimanche, l’Église nous confie aux Anges fidèles qui, après le départ du prince des ténèbres, s’empressent de réparer les forces épuisées du Rédempteur, en lui présentant de la nourriture.

Nous savons combien le Pape insiste avec raison sur le diable. Pas une de ses homélies ne manque d’y faire allusion. De fait, le diable est par excellence le diviseur. Toujours, il agit ainsi, même à l’égard de Jésus, dont il cherche à sonder la véritable identité. Le diable profite de la nature humaine de Jésus affaiblie par le jeûne prolongé, et il lui présente trois poisons qui devraient à tout jamais le paralyser dans sa mission d’unité et de rassemblement autour du Père. Le premier poison est l’attachement exclusif aux besoins naturels. Le diable, sachant que Jésus a faim, lui propose de transformer les pierres en pain. Le deuxième poison est celui de la méfiance et il propose au Christ un chantage : que Jésus se jette du Temple et Dieu sera forcé de lui envoyer ses anges. Enfin, la troisième tentation, la pire, est celle de l’orgueil engendrant la soif de pouvoir. Le diable qui n’a pas réussi avec Jésus, cherche toujours quelqu’un à tromper. Attention alors à la présomption, péché de saint Pierre. Cependant, même si nous chutons, ayons recours à la miséricorde divine par le sacrement de pénitence et méfions-nous surtout du désespoir qui a causé la ruine de Judas.

Mais demandons-nous : comment Jésus a-t-il résisté à la tentation et comment l’a-t-il surmontée ? Il n’a pas, comme Ève, discuté avec le diable, mais il lui a opposé la seule Parole de Dieu. Il est très important de souligner cela. Avec le diable, il ne faut jamais discuter. Comme le dit saint Augustin, laissons-le aboyer tant qu’il voudra. Il ne nous mordra jamais, sauf si nous nous approchons de lui précisément en discutant avec lui. On ne négocie jamais avec le diable. Toujours, on doit lui opposer la Parole de Dieu. Demandons-nous donc quelle importance tient dans notre vie la Parole de Dieu. Si on est tenté, prenons la Bible et allons devant le Saint-Sacrement. Nous y trouverons toujours la solution. Et alors, comme Marie, nous garderons dans notre cœur la réponse de Dieu.

Un moine de Triors

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseSpiritualité

Europe : les pèlerinages en 2024

Les pèlerinages sont un phénomène quasiment universel. Le mot pèlerinage vient du latin peregrinatio qui exprime l’idée de « voyager loin » et dérive de per ager « à travers champs ». En passant par les lieux liés à la vie du Christ, ceux qui ont été sanctifiés par des apparitions mariales ou encore les nombreux sanctuaires liés à des saints, quels sont les succès et nouveautés des pèlerinages de l’année 2024 ? 

+

homme nouveau Chartres pèlerinage
À la uneÉgliseLectures

Côté éditions | La Tradition liturgique, par Anne Le Pape

Les Éditions de L'Homme nouveau vous présentent La Tradition liturgique, Les rites catholiques, latins et orientaux, reçus des Apôtres, (Anne Le Pape, Novembre 2024, 98 pages, 15 €). Avec cet ouvrage sur les liturgies orientales, Anne Le Pape offre une enquête passionnante sur un univers souvent ressenti comme étranger, malgré l'appartenance de ces rites à l'Église catholique.

+

la tradition liturgique
ÉgliseThéologie

Un nouveau manuel de patristique

Carte blanche d'Yves Chiron | Le Nouveau Manuel de patristique qui vient de paraître chez Artège est appelé à devenir un livre de référence, « le Lagarde et Michard des Pères de l’Église », dit l’éditeur. L’ouvrage est publié sous la direction de Marie-Anne Vannier, rédactrice en chef de la revue Connaissance des Pères de l’Église depuis 1996 et professeur de théologie à l’université de Lorraine.

+

peres de leglise Louis Cazottes CC BY SA 4.0 Lavaur Cathedrale Saint Alain Chapelle des Peres de lEglise patristique
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique : Sanctus 8, De angelis (Messe des Anges)

Le Sanctus 8 est la plus ancienne des quatre pièces de l’ordinaire de la messe des anges, puisqu’il est daté du XIIe siècle. Il est représenté par une centaine, au moins, de sources manuscrites. Sa mélodie est reprise, sans que l’on puisse affirmer avec certitude laquelle des deux est l’original, dans l’antienne O quam suávis est des premières vêpres à Magnificat de la fête du Saint-Sacrement.

+

communion alleluia sanctus agnus
Église

Jerzy Popiełuszko (3/3) : Saint Adalbert de Prague et les racines chrétiennes de la Pologne

Dossier : « Martyre du père Popiełuszko : la force irrésistible de la vérité » | La foi chrétienne en Pologne a trouvé son élan dans la mission et le martyre en 997 de saint Adalbert, moine bénédictin et évêque de Prague. Enseveli à Gniezno par le duc Boleslas, il permit à celui-ci d’être reconnu patrice de Pologne par l’empereur Otton III et de se charger par la suite de l’organisation ecclésiastique de l'État devenu chrétien.

+

Adalbert de Pologne