> Carte blanche d’Yves Chiron
Le centenaire de la publication de l’encyclique Quas Primas (11 décembre 1925) a déjà donné lieu à de nombreuses commémorations et publications (1). Par cette encyclique, Pie XI instituait la fête de Notre-Seigneur Jésus-Christ Roi, ordonnant qu’elle soit célébrée dans le monde entier, chaque année, le dernier dimanche d’octobre.
Il s’agissait, et il s’agit toujours, de faire reconnaître aux hommes « l’autorité royale du Christ dans leur vie privée et dans leur vie publique » et de « chercher la paix du Christ par le règne du Christ ». Pie XI rappelait et enseignait que « les hommes ne sont pas moins soumis à l’autorité du Christ dans leur vie collective que dans leur vie privée. Il est l’unique source du Salut, de celui des sociétés comme de celui des individus […] Il est l’unique auteur, pour l’État comme pour chaque citoyen, de la prospérité et du vrai bonheur ».
L’abbé Jean-Pierre Gac est le fondateur de la Fraternité Saint-Thomas-Becket, présente dans plusieurs diocèses. Pour célébrer le centième anniversaire de l’encyclique, il publie une belle brochure où il expose « une approche constructive » de la doctrine du Christ-Roi.
Il rappelle que proclamer la royauté sociale de Jésus-Christ n’est pas plaider pour la théocratie mais affirmer qu’il existe une « loi naturelle et évangélique » qui s’impose à tous les hommes et à toutes les sociétés. Pie XII, dans un discours du 1er juin 1941, affirmait : « De la forme donnée à la société, conforme ou non aux lois divines, dépend et découle le bien ou le mal des âmes. »
Le règne du Christ-Roi ne s’établira pas d’un coup, mais il ne faut pas non plus « attendre la fin du monde pour voir Jésus régner de fait sur tous les hommes ». C’est tout autant par la conversion individuelle que par une réforme intellectuelle et de bonnes lois que s’étend, jour après jour, le règne du Christ.
L’abbé Gac expose clairement que si le Christ « le voulait, il pourrait manifester sa puissance en réduisant à néant tous ceux qui lui désobéissent ou se révoltent contre lui ». Il rappelle cette parole de Jésus au Jardin des Oliviers alors que saint Pierre avait dégainé son épée : « Crois-tu que je ne pourrais pas invoquer mon Père, qui me fournirait immédiatement douze légions d’anges et plus ? » (Mt 36, 53)
Aussi « dans le gouvernement du monde, il désire respecter le grand bien dont il a doté la nature humaine, à savoir : la liberté. C’est donc une libre réponse que Dieu attend de l’homme à la suite de son appel à organiser le monde selon la loi. »
1. Voir notamment Le Christ Roi, ss la dir. de Miguel Ayuso, Hora Decima, 240 p., 22 €.
Abbé Jean-Pierre Gac, La Royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Pour une approche constructive, Fraternité Saint-Thomas-Becket (18, rue Gustave Marc, 41150 Onzain. Tél. : 02 54 20 91 58 – fstbecket@orange.fr), 24 p., 6 € (+ 3 € de frais d’envoi).
https://www.fstbecket.fr/page/2463952-accueil
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