Le 12 juin, le pape François a évoqué le sujet de l’inspiration de la Bible, dans le cadre de sa catéchèse sur l’Esprit et l’Épouse.
Dans le cadre de sa nouvelle série de catéchèse sur l’Esprit et l’Épouse, l’Esprit Saint conduisant le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance, le Pape aborde, lors de l’Audience générale du 12 juin dernier, le terme crucial de l’inspiration biblique, si décrié de nos jours, même par des exégètes réputés catholiques. Et pourtant, la Bible est bien tout à la fois livre de Dieu et livre de l’homme. Ces deux aspects, loin de s’exclure, sont en réalité admirablement mis en évidence par le dogme catholique de l’inspiration.
Le texte scripturaire le plus explicite de tous, cité par le Pape, est le passage de II Tim III, 16 : « Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice: ainsi l’homme de Dieu se trouve-t-il accompli, équipé pour toute œuvre bonne. » Dans ce passage, saint Paul renforce le courage de son disciple Timothée, en l’invitant à demeurer ferme dans la foi. Pour cela, il lui livre ses motifs : au verset 14, l’autorité apostolique ; au verset 15 l’autorité des Écritures. C’est alors que vient notre verset 16, qui est l’affirmation solennelle et explicite de l’inspiration : « Toute Écriture est inspirée [littéralement “soufflée” par Dieu et donc par là : “inspirée par l’Esprit”] de Dieu. »
Tout vient de Dieu et tout remonte vers lui. Les écrivains sacrés n’écrivirent que sous l’inspiration divine qui, si elle n’est pas une dictée pure et simple, s’étend néanmoins à tous les livres, y compris les mots qui ont été choisis par l’auteur sous l’inspiration du véritable auteur qu’est l’Esprit Saint. L’inspiration ne porte donc pas uniquement sur les seules idées : elle éclaire et exerce aussi une emprise sur l’auteur dans l’exercice complet de la rédaction littéraire du livre saint, y compris dans le choix des mots, tout en préservant la propre liberté de l’auteur humain, ce qui demeure indispensable, en même temps qu’insondable et mystérieux.
Tout comme dans l’Incarnation du Verbe, la nature humaine est assumée en demeurant intégralement humaine. Dieu inspire, il se sert d’un instrument humain, de son intelligence, de sa volonté, de toutes ses capacités, de son style, de son expérience, et même de son caractère et de sa psychologie. Ce n’est qu’ainsi que le livre saint peut être à la fois tout de Dieu et tout de l’homme, entièrement humain et entièrement divin. Saint Luc n’est pas saint Jean, ni saint Marc ; ceux-ci ne sont ni saint Paul, ni saint Pierre. De même Moïse n’est ni David, ni Salomon. Mais tous transmettent par écrit la Parole de Dieu.
Il nous faut aller plus loin. Si le Saint-Esprit est vraiment l’auteur de la Bible, il en est aussi le premier interprète et nous devons nous mettre à son école quand nous lisons la Bible. C’est pour cela qu’un texte qui n’a évoqué chez nous aucune émotion ni intérêt apparaîtra soudain sous une tout autre lumière. Nourrissons-nous donc de la Bible. Lisons-la. Elle est un phare qui doit illuminer toute notre vie.
Mais souvenons-nous aussi de la parole de saint Jérôme : « Ignorer le Christ, c’est ignorer les Écritures », qui d’ailleurs peut se lire aussi dans l’autre sens : le Christ est le phare lumineux qui illumine toute l’Écriture, tant l’Ancien Testament qui l’annonce, que le Nouveau bien sûr. Mais le Saint-Esprit ne suffit pas, car nous pouvons errer nous-mêmes.
Il faut l’Église qui est elle seule interprète et médiatrice de l’Écriture. Et le Pape parle alors longuement de la lectio divina, cette lecture assidue de l’Écriture, accompagnée par la prière et qui réalise le dialogue intime dans lequel, en lisant, on écoute Dieu qui parle et, en priant, on lui répond avec une ouverture d’un cœur confiant, comme Marie qui « conservait toutes choses en son cœur. »
>> à lire également : « Seigneur, donne moi l’humour » demandait saint Thomas More